L’Ouganda remet l’Allemagne à sa place

L’armée ougandaise a annoncé la suspension de toute coopération militaire avec l’Allemagne suite aux accusations portées à l’encontre de l’ambassadeur allemand en poste à Kampala d’être impliqué dans des activités subversives dans ce pays d’Afrique de l’Est et d’être par la même occasion totalement incompétent pour se trouver en Ouganda.

Le porte-parole de la Force de défense du peuple ougandais, nom officiel de l’armée de l’Ouganda, Chris Magezi, a tout récemment déclaré que Kampala dispose de renseignements crédibles selon lesquels l’ambassadeur allemand en poste en Ouganda, Matthias Schauer, était activement impliqué dans des activités subversives dans ce pays est-africain. Tout en ajoutant que dès à présent l’armée ougandaise suspendait toute coopération avec Berlin.

Des accusations rejetées par l’Allemagne. Néanmoins, cela constitue un énième exemple de l’échec de la politique des régimes occidentaux, y compris européistes, à l’encontre des nations africaines. Et démontre une fois de plus et par la même occasion la thèse plusieurs fois abordée par Observateur Continental, à savoir la nécessité de poursuivre l’éviction de l’Occident hors d’Afrique.

À ce titre, le cas allemand est loin d’être surprenant. Certes, la présence du régime allemand était loin d’être aussi poussée sur le continent que celle du régime hexagonal, cela n’enlève en rien pour autant l’essence des régimes européistes de manière générale, qui d’une part maintiennent strictement un agenda purement néocolonial à l’encontre de l’Afrique et cherchent par tous les moyens à tenter de prendre une revanche sur le continent, après avoir subi de nombreux échecs depuis plusieurs années et jusqu’à présent.

L’autre point important à noter est que si certains pouvaient croire que les échecs subis par les intérêts occidentaux, notamment ceux du susmentionné régime hexagonal, concernaient beaucoup plus l’Afrique francophone, le cas du comportement allemand vis-à-vis de l’Ouganda démontre que le problème occidental concerne précisément toute l’Afrique, sans exception. Après tout, les représentants du petit monde européiste se ressemblent tellement.

Aussi, les accusations portées par l’Ouganda à l’endroit du régime allemand sont de-facto des accusations à l’encontre de tout l’espace européiste bruxellois, où Paris et Berlin tentent de jouer un rôle de premier plan. Il ne faut pas non plus oublier que le cas de l’Ouganda est intéressant y compris sur l’aspect économique. À savoir que les principaux clients des exportations ougandaises sont l’Inde et les Émirats arabes unis. Tandis que les principaux fournisseurs sont la Chine (avec une nette avance) et à nouveau les Émirats arabes unis. En d’autres termes, des États du bloc des BRICS.

Le pays entretient également des échanges poussés avec plusieurs de ses voisins d’Afrique de l’Est, notamment le Kenya et la Tanzanie. Confirmant que les régimes européistes ne représentent pas un partenaire économico-commercial majeur pour Kampala. Ce n’est pas tout. Suite au sommet des BRICS 2024 à Kazan, en Russie, l’Ouganda est devenue État-partenaire des BRICS, statut supplémentaire d’interaction au sein d’un des principaux blocs du monde multipolaire, en supplément des pays membres à part entière.

Pour ce qui est de la coopération militaire, le pays entretient une coopération de confiance avec la Chine et la Russie, d’autant plus qu’il possède encore nombre d’équipements soviétiques. Cela confirmant que la rupture de toute coopération dans ce volet avec le régime allemand est parfaitement justifiée, n’ayant d’autant plus aucune valeur ajoutée digne de ce nom.

De manière générale, les accusations portées par le leadership militaire ougandais à l’endroit d’un régime européiste en perte totale de vitesse et d’efficacité, confirment effectivement et une fois encore que l’approche qui concerne l’éviction des intérêts occidentaux hors du continent africain, doit viser toutes les forces néocoloniales occidentales nostalgiques de l’ère unipolaire du diktat de l’Occident. Une époque désormais totalement révolue.

Tout en ayant à l’esprit qu’il n’y a de-facto une différence réelle entre les divers régimes de la minorité planétaire occidentale, des régimes qui rêvent encore d’une revanche contre leurs principaux adversaires internationaux. Des rêves de revanche qui risquent bien vite à se transformer en de nouvelles humiliations pour l’Occident et qui sont largement méritées.