Sylviane Noël : « une société de flicage aux antipodes des valeurs de mon pays »
Sénatrice de Haute-Savoie, Sylviane Noël a relevé le défi ! Opposée au passe sanitaire, la sénatrice se dit fière d’avoir tenu cette ligne de conduite face à un gouvernement qui a menti. « Écarter une tranche de la population en raison de considérations médicales, n’est pas conforme à ma vision de la démocratie » affirme celle qui a toujours douté des promesses faites lors de la première élaboration du texte en mars dernier, à savoir que le passe ne devait jamais s’appliquer aux gestes de la vie quotidienne.
Un scepticisme qui lui a donné raison puisque ce passe sanitaire s’applique aujourd’hui à l’immense majorité des actes de la vie courante, laissant de côté des citoyens, écartés des lieux de cultures et de réjouissances.
Le passe sanitaire instaure une société de contrôle puisque n’importe quel citoyen peut être habilité à en contrôler un autre, un glissement qui fait craindre à Sylviane Noël une dérive progressive vers un système de crédit social à la chinoise, aux antipodes des valeurs de la France.
Le coût de cette surveillance
« Le passe sanitaire coûte aux entreprises, aux associations qui doivent employer des services extérieurs », explique la sénatrice qui rappelle le coût exorbitant de 60 millions du passe sanitaire pour l’hôpital public alors que des services d'urgence, des lits continuent à être fermées et que des augmentations sont refusées aux soignants.
Des dépenses folles pour faire appliquer des règles draconiennes qui n’empêchent pas la survenue des contaminations regrette cette élue qui ne manque pas de rappeler que seuls les tests permettent de certifier que l’on n’est pas porteur du virus.
Sylviane Noël la sénatrice de haute Savoie révèle que 60 millions d’euros sont dépensés chaque mois pour contrôler le pass sanitaire dans les hôpitaux. pic.twitter.com/iwQwL7y4Jp
— ????denis décamps???? (@txipironcito) November 1, 2021
Le poids du Sénat dans le débat démocratique
Que peut-on attendre du Sénat dans le débat démocratique ? La sénatrice rappelle que d’un point de vue constitutionnel, en cas de désaccord entre le Sénat et l'Assemblée, cette dernière a le dernier mot même si dans la pratique, les deux assemblées parviennent à un compromis dans 80% des cas par le biais des commissions mixtes paritaires.
Concernant la décision de prolonger le passe sanitaire, la sénatrice regrette que son groupe politique ne se soit pas opposé complètement à ce projet et ait fait le choix de proposer à la place une solution « qui pouvait paraître plus acceptable ». Un choix qui a abouti au rejet complet des propositions de la part du gouvernement.
« On légifère beaucoup trop mais on contrôle trop peu » regrette la parlementaire qui rappelle que l’une des prérogatives de la Haute Assemblée est son rôle de contrôle de l’action du gouvernement.
Le monde de la montagne a pâti du passe sanitaire
En tant qu’élue de Haute-Savoie, Sylviane Noël revient aux problèmes économiques engendrés par l’instauration du passe. La fermeture des remontées mécaniques affecte toute une industrie, de la fermeture des hôtels, des restaurants à celles des magasins, de nombreux secteurs sont sacrifiés. À cela, il faut ajouter les problèmes de recrutement des saisonniers que le passe sanitaire rebute… Un dogmatisme qu'elle affronte sur d'autres sujets pour lesquels elle porte la voix des territoires ruraux, comme la reconsidération du statut du loup, qui menace les éleveurs et tous les équilibres locaux.
Le soutien à Michel Barnier à la primaire des Républicains
La primaire de LR voit son dénouement arriver : la sénatrice explique son soutien à Michel Barnier, un homme dont elle salue "la fidélité à sa famille politique" et admire le parcours politique du local vers le national puis l’international, une ascension politique progressive qu’elle préfère au parachutage d’un homme qui n'avait connu aucun mandat comme l'actuel président de la République. Quel que soit le résultat des primaires, Sylviane Noël sénatrice déclare qu’elle soutiendra le candidat qui aura remporté la primaire.
Au sujet de la candidature d’Éric Zemmour qui tente de jouer les trouble-fêtes, Sylviane Noël estime que chacun doit pouvoir s’exprimer dans une démocratie et regrette la chape de plomb qui pèse sur lui pour l’empêcher de parler. Peu étonnée du succès de celui qui assume ses positions, elle attend que la droite républicaine en fasse de même en assumant ses valeurs.
- Source : FranceSoir