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Mardi, 24 Déc. 2024

Les rédacteurs en chef du New York Times mentent et dissimulent des faits pour renforcer leur intox sur la Russie

Auteur : Moon of Alabama (Etats-Unis) | Editeur : Walt | Lundi, 08 Févr. 2021 - 11h53

Il est amusant de voir à quel point les rédacteurs du New York Times ont recours au mensonge dans leurs tentatives de décrire l’incarcération du raciste de droite Andrej Navalny et de le présenter comme la meilleure chose qui soit arrivée depuis l’invention du fil à couper le beurre

L’éditorial d’aujourd’hui est un véritable délire. Aleksei Navalny résiste à Poutine, et gagne : Le leader de l’opposition a été condamné à la prison, mais a mobilisé un vaste mouvement qui n’en fini pas de grandir.

Cet éditorial est plein de mensonges et de désinformation :

Un tribunal russe a ouvert mardi une nouvelle étape fatidique dans la lutte pour le pouvoir entre Aleksei Navalny, ce leader de l'opposition russe qui parle franchement et sait utiliser Internet, et le président Vladimir Poutine, en condamnant M. Navalny à son premier vrai séjour en prison.

À première vue, cela semble être une nette victoire pour M. Poutine, qui s'est effectivement proclamé président à vie. ...

Mais dans cette saga à la David contre Goliath, M. Navalny, 44 ans, a réussi à mettre M. Poutine sur la défensive grâce à son courage et à sa persévérance. L'emprisonnement a été l'initiative de M. Navalny. M. Poutine avait essayé pendant des années de ne lui donner que de brèves peines pour éviter d'en faire un martyr. ...

Le Kremlin a tenté de donner un vernis de légitimité à la procédure judiciaire en la déplaçant dans une grande salle d'audience au centre de Moscou et en permettant à M. Navalny de parler autant qu'il le souhaitait. Mais l'issue était prédestinée : M. Navalny a été accusé d'avoir violé sa liberté conditionnelle suite à une condamnation de 2014 que la Cour européenne des droits de l'homme avait démystifiée comme étant "arbitraire et manifestement déraisonnable". L'accusation a servi à souligner la raison principale pour laquelle M. Navalny n'a pas pu effectuer les visites nécessaires auprès des autorités : Les preuves suggèrent qu'il a été presque empoisonné à mort en août par la police secrète. Il a ensuite été évacué vers l'Allemagne.

La phrase en gras est un mensonge. Le 17 janvier, le ministère russe des affaires étrangères a relayé une déclaration (en anglais !) de la direction du service pénitentiaire fédéral de Russie à Moscou qui dément cette affirmation :

Auparavant, le 30 décembre 2014, le tribunal du district de Zamoskvoretsky de Moscou avait condamné M. Navalny à 3 ans et 6 mois de prison et à payer une amende de 500 000 roubles pour fraude et blanchiment d'argent. Le tribunal a décidé de suspendre la peine avec une période de probation de 5 ans. Le 4 août 2017, le tribunal du district Simonovsky de Moscou a prolongé la période de probation de M. Navalny de douze mois supplémentaires.

Cependant, le Service pénitentiaire fédéral de Russie a enregistré de multiples violations des conditions de probation par M. Navalny au cours de l'année 2020 ; à savoir, M. Navalny n'a pas réussi à se faire enregistrer au Département des services correctionnels de la Direction de Moscou du Service pénitentiaire fédéral deux fois par mois selon le calendrier prévu. Il a manqué deux rendez-vous d'enregistrement en janvier 2020, et un dans chacun des mois suivants : Février, mars, juillet et août 2020. La dernière fois que M. Navalny s'est présenté au Département des services pénitentiaires, c'était le 3 août 2020. Pendant tout ce temps, le Département des services correctionnels a averti M. Navalny que ces violations pourraient entraîner la révocation de son sursis et son remplacement par une véritable peine de prison.

Le département des services correctionnels a suspendu l'obligation pour M. Navalny de se faire enregistrer pour la durée de son traitement à l'hôpital de la Charité à Berlin, en Allemagne. Toutefois, les déclarations officielles de l'hôpital de la Charité indiquaient que le traitement de M. Navalny avait été achevé le 23 septembre 2020. Plus tard, M. Navalny a confirmé ce fait dans une notification qu'il a envoyée au Service pénitentiaire fédéral de Russie. En l'absence apparente de toute raison valable, M. Navalny ne s'est présenté à aucun des rendez-vous d'enregistrement réguliers auprès du Service pénitentiaire fédéral de Russie, d'octobre 2020 jusqu'à la fin de sa période de probation, violant ainsi à nouveau les conditions de probation.

Soit les rédacteurs du New York Times ne connaissent pas les faits, soit ils les évitent parce qu’ils ne correspondent pas à leur récit :

C'était M. Navalny qui était dans le box vitré des prisonniers. Mais c'était M. Poutine et sa cohorte corrompue qui étaient jugés derrière l'armée de policiers anti-émeute rassemblée dans le centre de Moscou pour empêcher les protestations de masse, menées dans toute la Russie, qui ont suivi le retour de M. Navalny dans son pays, le 17 janvier. "Des centaines de milliers de personnes ne peuvent pas être enfermées", a déclaré M. Navalny à ses millions d'adeptes sur les médias sociaux. "De plus en plus de gens vont le reconnaître. Et quand ils le reconnaîtront - et ce moment viendra - tout cela s'effondrera, parce que vous ne pouvez pas enfermer tout le pays."

Il y avait, au maximum, quelque 40 000 personnes qui manifestaient dans toute la Russie lorsque Navalny est revenu. Beaucoup d’entre eux étaient des écoliers. Au total, il y a eu beaucoup moins de manifestants qu’à d’autres occasions.

Nina Byzantina @NinaByzantina - 15:11 UTC – 23 Janvier 2021

Sur le bâtiment au-dessus de ces manifestants anti-gouvernementaux en Russie, on peut lire une enseigne au néon disant : "Cirque : animaux dressés." Oui, ils le sont.

 

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La semaine suivante, moins de la moitié d’entre eux sont retournés dans la rue. L’organisation de Navalny a depuis lors cessé tout appel à de nouvelles manifestations. Ils savent que personne ne les suivra. Le « vaste mouvement » que le NYT prétend voir n’existe pas.

La répression policière massive et les gelées hivernales pourraient étouffer les manifestations. Mais le vaste mouvement que M. Navalny a mobilisé est quantitativement différent des forces d'opposition précédentes, et continue de se développer. L'opposition a maintenant 40 bureaux répartis dans toute la Russie, et la plupart de ses millions d'adeptes sont des jeunes qui n'avaient auparavant jamais défié le Kremlin. Parmi les personnes âgées de 18 à 24 ans, la popularité de M. Poutine a chuté de 36 % en décembre 2019 à 20 %.

La dernière phrase est un mensonge flagrant et intentionnel. Le lien fourni renvoie à un article du Washington Post qui ne contient aucun chiffre de ce type.

Il y a pourtant de nouveaux sondages en provenance de Russie. Le New York Times les ignore car, une fois encore, ils ne correspondent pas à son récit :

Quelque chose a changé, nous dit-on encore et encore. Après deux décennies de mauvaise gestion, les Russes en ont de plus en plus marre de Vladimir Poutine et de son "régime". Les récentes protestations provoquées par l'arrestation d'Alexei Navalny ne sont que la partie émergée de l'iceberg, sous lequel se trouve une énorme vague de mécontentement qui ne demande qu'à éclater.

Mais est-ce le cas ? ...

Pour répondre à cette question, nous nous tournons vers l'organisation sociologique russe connue sous le nom de Centre Levada. Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, Levada réalise des enquêtes depuis longtemps, ce qui permet de comparer les données sur une longue période. Ensuite, Levada est bien connu pour son orientation libérale et anti-gouvernementale, et ne peut donc en aucun cas être accusé de biaiser ses enquêtes pour favoriser l'État russe.

Aujourd'hui, Levada a publié sa dernière série d'indicateurs. Examinons-les, en commençant par celui qui intéresse toujours tout le monde : la cote d'approbation de Vladimir Poutine.

Cette note indique que 64 % des personnes interrogées ont répondu oui à la question "Approuvez-vous les activités de Vladimir Poutine en tant que président ?" C'est une baisse par rapport aux 69 % de septembre de l'année dernière, mais une hausse par rapport aux 60 % enregistrés en juillet au plus fort de la première vague de coronavirus.

S'il y a une raison de s'inquiéter pour M. Poutine, c'est que son taux d'approbation est plus faible chez les jeunes que chez les plus âgés. Alors que 73% des personnes âgées de 55 ans ou plus l'approuvent, seuls 51% des 18-24 ans le font. Mais là encore, 51 % c’est toujours une majorité.

Le New York Times affirme que la popularité de Poutine auprès des jeunes est « tombée » à 20 %. Il donne de manière trompeuse un lien, que peu de gens suivront, comme source de son affirmation, même si la page liée ne soutient pas une telle assertion. Ceci alors que les sondages actuels montrent qu’une majorité de jeunes russes approuvent Poutine.

Le Times et d’autres médias « occidentaux » construisent constamment et intentionnellement un récit sur la Russie qui n’a pas grand-chose à voir avec la réalité. C’est dangereux, car cette histoire bidon constitue la base de la politique « occidentale » envers la Russie. Lorsque la Russie réagit durement à des demandes et à des politiques « occidentales » irréalistes, le tollé et la déception sont grands. Mais ils n’en tirent jamais aucune leçon.

Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone


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