Fermeture d’ambassades de l’UE : les dessous de la panique semée par les USA
La formule par laquelle Washington a expliqué la suspension de l’activité de ses ambassades n’étonne pas. « Bien que les buts concrets des terroristes soient inconnus, leurs intentions sont parfaitement claires », a déclaré le général Martin Dempsey, président du Comité des chefs d’États-majors interarmées, à la chaîne ABC. Les portes de quatre ambassades sont déjà closes. Par ailleurs, la rapidité et la coordination avec laquelle les décisions de Londres, Ottawa, Paris et Oslo se sont succédé suscitent l’étonnement, fait remarquer Lev Korolkov, vétéran du Service du renseignement extérieur, expert des situations de crise.
« La raison pour laquelle certains pays se sont soudainement mis à fermer leurs ambassades est obscure. Par ailleurs, auparavant la situation n’était pas moins sérieuse, car les signes d’attentats terroristes sont nombreux et réguliers. Dans la réalité, les menaces se concrétisent à hauteur de moins d’un pourcent. Après les explosions aux Etats-Unis et au Kenya, les actes terroristes ne se sont pas répétés. »
Il est possible que cette réaction soit due à l’activité coordonnée des services de renseignement des Etats-Unis et de ceux des pays du bloc euro-atlantique qui semblent leur servir de filiales. Transmises via les canaux américains, les menaces d’attentats terroristes ont sans doute provoqué une réaction appropriée chez les pays d’Europe Occidentale. Ces derniers ont ainsi suivi l’exemple américain.
Pourtant, compte tenu des formules assez vagues de l’administration américaine, il est possible de voir dans cette campagne une tentative pour étouffer le scandale de l’affaire Snowden, estime l’expert K. Bogdanov.
« Les Américains veulent résoudre deux tâches. La première est purement administrative. Noircis dans le scandale de l’affaire Snowden, les services américains NSA et CIA tentent de justifier leur activité en général et l’existence du renseignement électronique en particulier. »
Entre temps, la campagne actuelle peut avoir un but complètement différent, qui reste inconnu. Selon M. Korolkov, malgré le retrait d’Afghanistan des troupes américaines annoncé par Washington, l’administration souhaite toujours maintenir sa présence au Proche-Orient. Pour y parvenir, les structures de force américaines sont parfaitement capables d’organiser une provocation de ce type.
- Source : radio La Voix de la Russie