Le camp Mugabe réclame la fin des sanctions de l'UE

Plusieurs ministres proches du président Robert Mugabe ont appelé samedi les Occidentaux à lever leurs sanctions après la tenue des élections générales, largement remportées par leur champion à l'issue d'un scrutin "démocratique" selon eux.

"Les Occidentaux doivent maintenant faire marche arrière et respecter l'opinion de la population du Zimbabwe", a déclaré le ministre de la Défense Emmerson Mwangagwa. "Ils estiment être des pays démocratiques, une élection démocratique a eu lieu au Zimbabwe. Que peuvent-ils faire à part respecter le processus démocratique?".

Le ministre de la Sécurité d'Etat Sydney Sekeramayi a lui aussi estimé que "les sanctions non justifiées depuis le début devaient dégager".

L'Union européenne a suspendu en début d'année la plupart des sanctions imposées en 2002 et qui ne visent plus que dix personnalités dont M. Mugabe, toujours persona non grata, et deux sociétés.

Son ambassadeur dans la région, le Néérlandais Roland van de Geer avait annoncé début juillet une possible normalisation si le scrutin est validé par les observateurs régionaux.

La représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, s'est toutefois inquiétée samedi "des irrégularités présumées et de la participation incomplète (au scrutin), ainsi que des faiblesses identifiées dans le processus électoral et le manque de transparence".

A Londres, le Foreign Office a été plus loin, estimant que "les irrégularités avant les élections et le jour même du scrutin, dont ont fait état les missions d'observateurs, et en contradiction avec les recommandations de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe), mettaient sérieusement en question la crédibilité de l'élection".