Les salariés français travaillent jusqu'au 26 juillet pour financer les dépenses publiques
Seuls les salariés belges sont davantage taxés en Europe. Suivent ensuite l'Autriche, la Hongrie, l'Allemagne et l'Italie.
Voilà qui ne va pas améliorer la réputation fiscale de l'Hexagone… et qui risque d'agacer plus d'un Français: le salarié moyen travaille jusqu'au 26 juillet pour financer les dépenses publiques. Ce «jour de libération fiscale et sociale», calculé par Ernst & Young et l'Institut économique Molinari (un think-tank libéral basé à Bruxelles), confirme à quel point la France est peu compétitive dans ce domaine…
Comme l'an passé, les «champions de la fiscalisation» - l'étude prend en compte les charges sociales patronales, lescharges sociales salariales, l'impôt sur le revenu et la TVA, comparés dans 27 pays - sont la Belgique et la France. Les taux de prélèvements obligatoires y sont respectivement de 60,3 % et 56,6 %.
Suivent ensuite l'Autriche, la Hongrie, l'Allemagne et l'Italie. Les taux de prélèvements obligatoires y varient entre 55,77 % et 52,12 % et les jours de libération fiscale et sociale s'y échelonnent entre les 10 et 23 juillet. «Dans ces six pays, plus de la moitié des revenus liés au travail sont prélevés au titre des impôts et taxes», souligne le document. A contrario, le pays où la taxation du salarié est la plus légère est Chypre, où l'on est «libéré» le 14 mars.
2014 s'annonce encore «plus austère»
L'étude constate que le salarié français est en théorie «un des mieux payés» (53 647 euros). Mais c'est aussi celui dont le niveau de vie est le plus pénalisé par la fiscalité. Impôts, charges et TVA s'élèvent à 30.371 euros. Et, à elles seules, les charges sociales (26.583 euros) représentent plus que le pouvoir d'achat (23.276 euros). «La France est le seul pays en Europe dans une telle situation!», souligne Nicolas Marques, chercheur à l'Institut Molinari.
L'importance des prélèvements obligatoires pesant sur le salarié français pourrait s'expliquer par une gestion rigoureuse des finances publiques, «permettant d'éviter des impasses budgétaires conduisant à reporter à plus tard une partie des dépenses publiques», souligne l'étude, avant de constater que… «ce n'est malheureusement pas le cas». Au point d'en déduire que la France a un «profil atypique et peu enviable». Non seulement le niveau de prélèvements ne conduit pas à des comptes sociaux équilibrés. Mais l'étude souligne aussi qu'aucun autre pays ne pratiquait l'an dernier «une fiscalité plus importante et n'avait des finances publiques aussi déséquilibrées».
Bref, le gouvernement va devoir maintenant faire preuve de la plus grande pédagogie pour justifier que la loi de finances qu'il prépare pour 2014 comporte encore des hausses d'impôts! Et dans ce contexte - et notamment parce que la TVA doit augmenter au 1er janvier prochain -, «il est à craindre que l'édition 2014 du classement soit encore plus austère pour le salarié français», conclut l'étude.
- Source : Le Figaro via Wikistrike