Comment le Qatar et la Turquie soutiennent l'EI ?
Récemment, la presse égyptienne a émis de vives critiques (fondées) à l’encontre du Qatar et de la Turquie, deux pays islamiques, les accusant de financer le terrorisme en Egypte et dans d’autres pays du Moyen-Orient. En effet, la Turquie, sous la présidence autoritaire de Recep Tayyip Erdogan, et le Qatar, sous le règne de Cheikh Tamim Aal Thani, soutiennent et financent les organisations terroristes dans la région, et par conséquent, ces deux pays sèment la destruction au Moyen-Orient et transforment les pays arabes en enfer pour leurs citoyens.
Les articles appellent à étendre la guerre contre le terrorisme, y compris à tarir ses sources de financement et à prendre des mesures juridiques contre les dirigeants qataris et turcs, considérés comme les responsables de l’effusion de sang dans le monde arabe. Des accusations de même nature contre le Qatar et la Turquie avaient déjà été entendues à plusieurs reprises en Egypte depuis la chute du président intégriste Mohamed Morsi en juillet 2013.
La Turquie et le Qatar, proches, entre autre, de la confrérie fondamentaliste des Frères musulmans, soutiennent que le gouvernement du fanatique Morsi a été renversé par un « coup d’Etat militaire » et voient donc le régime du président Al-Sissi comme « illégitime » (sur ce point, les médias européens islamophiles tiennent le même raisonnement que la Turquie et le Qatar…). L’Egypte, pour sa part, accuse (avec raison) la Turquie et le Qatar de soutenir les Frères musulmans, ce qui est interdit au pays des pyramides, ainsi que de soutenir des organisations djihadistes comme l’Etat Islamique.
Depuis peu, les analystes occidentaux reconnaissent (enfin) que la Turquie et le Qatar soutiennent effectivement l’Etat Islamique. Ces accusations mutuelles ont entraîné une détérioration des relations de l’Egypte avec la Turquie et le Qatar, à tel point qu’en novembre 2013, l’Egypte a renvoyé l’ambassadeur turc et rappelé son propre ambassadeur d’Ankara. En janvier 2014, elle a également rappelé son ambassadeur de Doha. Le Qatar, à son tour, a rappelé son ambassadeur du Caire en février 2015.
Les efforts déployés par l’Arabie saoudite pour négocier un rapprochement entre l’Egypte et le Qatar, efforts entamés fin 2014 dans le cadre de ses tentatives pour former une large coalition sunnite contre l’Iran, ses tentatives n’ont pas porté leurs fruits. Du reste, l’attitude de l’Arabie saoudite est ambiguë, car certains chefs de tribus saoudiens soutiennent l’Etat Islamique. Vu sous cet angle, l’Egypte devrait être considérée, en tous cas pour le moment, comme un allié de l’Europe et des Etats-Unis. Sauf que Monsieur Obama et l’eurocratie de Bruxelles préfèrent négocier avec la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite…
- Source : AWD news