Poutine détruit le pain occidental pour les pauvres !
Un des aspects les plus machiavéliques des embargos occidentaux est leur utilisation en inversant les responsabilités quant à leurs conséquences. Les sanctions aboutissent fatalement à la pénurie, et parfois à des situations de famine, de misère extrême. Il s’agit, pour les auteurs de ces sanctions, d’en rendre responsables les responsables du pays sanctionné. Cela a toujours fonctionné par le passé, et c’est ce que l’on tente de faire en ce moment pour la Russie. Si ça prend, Poutine sera présenté comme celui qui affame délibérément son peuple. (RI)
Les Russes seraient en train de détruire les denrées alimentaires importées de l’Ouest. Cette nouvelle a ébranlé les cœurs des Occidentaux sensibles qui, du coup, se sont mis à arracher leurs trois cheveux qui leur restaient sur le caillou. Imaginez-bien le désastre clamé et mis en relief par toute la presse occidentale – française, américaine, suisse, autrichienne, allemande et j’en passe ! Tandis que les pauvres hères slaves vivent dans la misère la plus absolue, le gouvernement poutinien s’amuse à écraser du roquefort à coups de bulldozer ! Qui plus est, il ne s’arrête devant rien, ce dictateur rouge : il s’en prend au chorrizo espagnol et au parmesan ! Décidément l’Apocalypse n’est pas loin et le ton, plus que pathétique. Les photos prises par des escouades de nos journalistes français et suisses nous démontrent avec moult détails pittoresques de pauvres (et éternelles puis qu’on les voit depuis des lustres) babouchkas qui, avec des visages crispés et renfrognés se partagent ce que l’on croirait être de l’aide alimentaire de l’Occident.
Le ton monte jusqu’à l’indécence. A lire ces articles on croirait la Russie crever de faim devant les caméras. L’un des périodiques suisses de langue française a même mis en exergue quelques statistiques ; il paraîtrait qu’il y ait un sixième de la population russe qui aurait dégringolé sous le niveau de pauvreté le plus absolu. N’importe quel petit bourgeois refermerait son journal avec une ferme conviction d’avoir affaire, dans la personne de Poutine, à un dictateur sanglant qui refuse les produits agricoles presque offerts comme de la manne céleste par ces bons Samaritains occidentaux.
Pour remettre les pendules à l’heure, je vous proposerai, en bon cartésien, de décortiquer quelques éléments qui, il se peut bien, vous permettraient d’y voir un brin plus clair. Le niveau de pauvreté de la population russe devrait bien être au prorata des machines à laver, voitures, fers à repasser, et autres produits manufacturés de longue consommation achetés par les Russes. Force m’est de constater, au grand dam des plumeux de caniveaux, que non seulement la vente de ces produits est, comme depuis presque 15 ans déjà, en nette progression par rapport aux statistiques de l’année précédente mais, qui plus est, ces produits sont de plus en plus remplacés par les marchandises de fabrication locale. Je vous citerai à titre d’exemple, les voitures. Si, il y a encore 5 ans, il était très mal vu à Moscou de rouler avec des voitures nationales, les Ladas de nos jours sont très convoitées par la population russe car leur prix est beaucoup plus compétitif par rapport aux voitures importées et leur qualité est parfaitement européenne, surtout après le rachat de la part majoritaire par Renault. Pareil pour la catégorie 4/4. Si, il y a 8 ans, je préférais rouler en Land Rover Discovery, aujourd’hui je ne vois pas d’inconvénient de m’offrir une UAZ-Patriote qui vaut un tiers de ce que j’allongeais pour la bagnole britannique. Donc, à titre de conclusion, j’en déduirais que non seulement la population continue de consommer en affichant une nette croissance en biens de consommation durable mais qu’en plus on consomme de plus en plus des produits maison.
Pour ce qui est des denrées, il est de notoriété publique que le prix de ces marchandises est très peu abordable pour le caddie d’un citoyen dit normal. Un petit vin français de type Chardonnay ou Merlot vous reviendrait au quintuple par rapport au prix payé en France. Donc la marge est supérieure à 400% ; vous n’avez qu’à comparer avec la marge fixée comme norme en France pour comprendre qui paie les articles de nos confrères français, allemands et suisses. En plus et très souvent les aliments contiennent des organismes génétiquement modifiés. Si vous voulez me plaider la cause de ces produits que vous croyez être saints, dites-moi seulement pourquoi il y a tant d’enfants trisomiques en France (l’un des taux le plus élevés au monde). Et où est passée la fameuse beauté française ? N’allez pas vous étonner de la tournure : l’homme est ce qu’il consomme. Si vous mangez sain, vos enfants seront sains et beaux ! Si vous mangez des produits synthétiques, votre organisme en pâtira et vous aurez beaucoup de déformations génétiques qui vont aussi se répercuter sur l’aspect physique de l’ethnie. Si vous vous en doutez, observez les Japonais : depuis qu’ils ont changé leur structure de consommation de denrées, leur taille ne cesse d’augmenter.
Ainsi donc la Russie est, bien sûr, fort reconnaissante à Bruxelles d’être tellement préoccupée par son état de santé fragile et précaire. Mais il se trouve que, depuis plus de 100 ans, les Russes n’ont pas seulement survécu mais aussi augmenté en nombre. Quant aux intérêts de quelques marchands d’agroalimentaire véreux, ils n’ont qu’à se rabattre sur d’autres marchés juteux s’ils en trouvent !
- Source : Alexandre Artamonov