Le Spiegel sous le choc: Washington poursuit sa coopération avec Moscou!
En dépit des sanctions antirusses introduites par les Etats-Unis et l'UE, Washington maintient sa coopération économique avec Moscou.
Alors que la pression US pousse l'Europe à appliquer une politique de sanctions désastreuse pour ses entreprises, les Etats-Unis continuent à conclure des marchés avec Moscou quand bon leur semble, au mépris des mesures coercitives occidentales, constate l'hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Tandis que les échanges commerciaux entre l'UE et la Russie ont diminué d'un tiers, les échanges russo-américains n'ont baissé que de 6%.
Selon Frank Schauff, directeur général de l'Association du business européen (AEB) en Russie, la part de la Russie dans les échanges commerciaux US était plutôt modeste (3,7%). C'est pourquoi Washington n'a pas hésité à décréter les sanctions antirusses.
"Les Américains ont fait pression sur l'Europe pour qu'elle impose des sanctions à l'encontre de Moscou. Pourtant, l'année dernière, leurs propres échanges commerciaux avec la Russie ont augmenté", a annoncé M.Schauff.
Les contrats récemment conclus entre Moscou et Washington concernent notamment les domaines de la sécurité informatique et la construction mécanique et aéronautique.
Ainsi, en juillet 2014, le constructeur américain aéronautique Boeing et la compagnie russe Avisma, l'un des géants mondiaux de titane, ont convenu de prolonger leur coopération jusqu'en 2022. Le groupe russe livrera à Boeing 40% du matériel nécessaire pour la construction de mécanismes hydrauliques et de châssis d'atterrissage. La compagnie a également ouvert un centre scientifique à Moscou, où près de 1.200 ingénieurs travaillent actuellement sur le modèle Boeing-777X destiné à concurrencer l'Airbus A350.
En janvier 2015, le groupe russe Energomash et la compagnie américaine Orbital Sciences ont signé un contrat sur la construction de 60 propulseurs pour les lanceurs Antares. Le constructeur aéronautique Bell coopère pour sa part avec le holding russe de hautes technologies Rostec, qui figure pourtant sur la "liste noire" US des entreprises russes.
Dans ce contexte, l'Europe, qui exécute à la lettre la politique des sanctions, subit des pertes économiques importantes en raison de la chute des échanges commerciaux avec la Russie, ce qui pousse certains hommes politiques européens à exprimer leur désaccord avec les démarches des Etats-Unis, écrit Der Spiegel.
Lorsque l'économie américaine en a besoin, Washington se permet de négliger les sanctions antirusses, conclut l'hebdomadaire. Dans le même temps, les compagnies allemandes souffrent des conséquences de la politique imposée par les Américains, dont les pertes économiques et la réorientation de l'économie russe vers l'Orient.
- Source : Sputnik