La diversification à tout prix
L’aspiration des Européens à aménager à tout prix de nouveaux itinéraires de transfert de gaz est frappante. Le projet « Nabucco » a échoué et les projets d’extraire le gaz de schiste en Europe ont déçu les investisseurs.
Le projet « Nabucco » supposait dès le début la construction du gazoduc long de 3900 kilomètres. Le tuyau aurait dû relier la Caspienne aux pays de l'UE. Or, les délais étaient plus d'une fois ajournés. Un commentaire de l'expert de la compagnie d'investissements Pragmatica Roman Tkatchouk:
Nabucco est un vaste projet pas du tout simple. Il a été plus d'une fois envisagé mais toujours reporté vu le gazoduc étant trop long. Le projet était évalué même en périodes plus favorables à 14 milliards d'euros. Nabucco a été arrêté il y a cinq ans.
Bien que d'autres projets prometteurs aient succédé à Nabucco, les eurocrates ont tiré un enseignement très important, à savoir: il ne faut lier les espoirs qu'à soi-même. Il vaut mieux prospecter les réserves d'hydrocarbures chez soi. La révolution américaine de schiste est tombée bien à propos. Les autorités polonaises et ukrainiennes évaluaient les possibilités de combler leurs budgets grâce aux bénéfices tirés de la vente de gaz de schiste. Ils étaient, d'ailleurs, fondés de le faire, souligne le directeur pour les investissements de la compagnie « UNIVER Capital » Dmitri Alexandrov:
Les projets de schiste pourraient être réalisés avec succès dans n'importe quel pays prêt, d'une part, à dépenser d'importants moyens pour extraire le gaz ou le pétrole de schiste. Il faut réserver, surtout à l'étape initiale, le système de faveur pour les compagnies qui procèderont à l'extraction. 00:03:40 Le gaz de schiste assure l'énergie ce qui permet de renoncer aux importations et de développer plusieurs secteurs connexes.
Au fur et à mesure que les eurocrates concevaient des projets, les résultats de forage de prospection ne se sont pas fait attendre. Les problèmes liés à la délivrance de licences ont surgi, les écologistes ont porté leurs jugements. Le gaz de schiste est extrait par la rupture hydraulique de la couche. Bien que la méthode soit employée depuis plusieurs décennies, les conséquences ne sont pas étudiées à fond.
Les conclusions des écologistes en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne ont mis une croix sur ces projets. La Pologne a été tout particulièrement déçue: tous les puits forés se sont avérés très compliqués pour l'exploration. Les grandes compagnies Chevron, Exxon Mobil, Total ont abandonné le pays l'une après l'autre.
La situation en Roumanie dont les autorités évaluaient le potentiel à plus de 50 trillions de mètres cube de gaz de schiste est dans une situation non moins déplorable.
On pourrait sans doute attribuer la baisse d'intérêt au gaz de schiste aux bas prix du pétrole. Plusieurs experts ont averti par le passé également qu'en cas des porteurs d'énergie traditionnels bon marché la prospection des gisements de pétrole et de gaz de schiste n'intéresserait personne. Une question s'impose, d'ailleurs: comment se débarrasser alors de la dépendance énergétique de la Russie. Tous les projets susmentionnés étaient conçus justement pour montrer à Moscou sa place et renoncer à son gaz. L'histoire confirme, néanmoins, le proverbe: « le mieux est souvent l'ennemi du bien ».
- Source : Sputnik