Le cabinet d'avocats a été saisi par la Ligue des Droits de l'Homme et par des membres d'associations qui défendent la mémoire de Barbara. Des animateurs de page Facebook ainsi que de simples citoyens ont été également scandalisés par la vidéo du polémiste.
Le 15 janvier dernier, le tribunal de grande instance de Paris a considéré cette parodie comme une «violation du droit moral» et a condamné Dieudonné à payer 50.000 euros de dommages et intérêts au frère de la chanteuse. Le polémiste a l'interdiction de diffuser sa vidéo sous astreinte de 1500 euros par jour de retard.
Me Landete déplore que la parodie puisse toujours être visible par le public. Toujours selon l'avocat, elle est diffamante, injurieuse, confuse et vulgaire». Les plaignants y voient aussi «une provocation publique à la haine raciale en raison de l'origine juive de Barbara».
«l'antisémitisme de cette composition est particulièrement intentionnel» Me Landete.
Selon l'avocat, l'article 24 de la Loi du 29 juillet 1881 doit être appliqué: «Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement.»
La Ligue des Droits de l'Homme et les membres d'associations regrettent que «les auteurs et interprètes du Rat noir aient mis en avant la judéité de Barbara, et en ce qui concerne L'Aigle noir, le viol intime subi par la chanteuse.»
Pour eux, «l'antisémitisme de cette composition est particulièrement intentionnel car il s'agit d'une véritable “prise d'acte” propre à identifier une manœuvre consciente dont le but est de surexciter les esprits. […] Les auteurs de cette provocation, quels qu'aient été leurs mobiles, ou leurs buts, ont été animés par la volonté de créer un état d'esprit de haine en utilisant un “bestiaire” codifié.»
«Pour les auteurs de la vidéo, le rat noir est le “juif générique”, c'est-à-dire la caricature monstrueuse et maladive à laquelle ils pensent sans arrêt, l'animal de la propagande nazie antijuive», conclut l'avocat.
[Me Pierre Landete, en photo ci-dessus, NDLR]