www.zejournal.mobi
Mercredi, 25 Déc. 2024

L’état policier est bien là - Paul Craig Roberts

Auteur : Paul Craig Roberts-Traduction Résistance 71 | Editeur : Walt | Mardi, 03 Févr. 2015 - 13h49

Quiconque fait un peu attention à ce qui se passe sait que les attentats du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis ont servi à créer un état policier guerrier. Il y a des années, le haut-fonctionnaire de la NSA. William Binney, avait prévenu les Américains au sujet de l’espionage universel perpétré par la NSA, sans que cela ait eu beaucoup d’effet notable. Plus récemment, Edward Snowden a prouvé l’espionage tout inclusif de la NSA en fuitant des documents en résultants, dont un nombre suffisant ont été divulgué par le truchement du journaliste Glenn Greenwald, établissant de fait l’espionage illégal et anticonstitutionnel de l’agence NSA, actes perpétrés sans aucune raison légale, “constitutionnelle” ou de “sécurité nationale”. Et pourtant, les Américains n’en sont pas plus bouleversés que cela. Les Américains ont accepté les crimes du gouvernement contre eux comme étant une “nécessité” pour les protéger contre les “terroristes”.

Ni le congrès des Etats-Unis, ni la Maison Blanche ou la branche judiciaire n’ont fait quoi que ce soit au sujet de cet espionage criminel, parce que ces actes servent le gouvernement dans son entreprise. La loi et la constitution sont entièrement jetables lorsque les quelques ceux qui contrôlent le gouvernement ont leurs “propres agendas bien plus importants”.

Bradley Manning nous avait averti de la militarisation de la politique étrangère des Etats-Unis et de ses conséquences meurtrières tout comme Julian Assange de Wikileaks avaient fuités des documents pour le prouver.

Ces lanceurs d’alertes et journalistes honnêtes qui nous ont alerté sur les attaques déterminées contre nos libertés civiles ont-ils été récompensés par des invitations à la Maison Blanche, ont-ils reçu des médailles en reconnaissance pour leurs services rendus à la liberté américaine ?

Non. Bradley Manning est dans une prison fédérale et ainsi le seraient également Julian Assange et Edward Snowden si Washington pouvait leur mettre le grapin dessus.

Binney a échappé aux griffes de l’état policier, parce qu’il n’avait pas pris de documents pour prouver ses allégations et il put ainsi être réfuté comme un “aigri” et un “barjot conspirationniste”, mais ne fut pas arrêté comme un “espion” qui avait volé des “secrets nationaux”.

Greenwald pour l’instant est trop sous les feux de la rampe pour être épinglé pour avoir rapporté la vérité, mais il est dans la ligne de mire et l’état policier utilise d’autres affaires pour se rapprocher de lui à distance de frappe.

Ceci ne constitue que les cas de cinq personnes qui nous ont fourni des preuves irréfutables que la Bill of Rights (les droits civiques) ont été renversés et nullifiés. Washington continue à se présenter au monde comme “le pays des Hommes libres”, possédant un chapeau blanc, tandis que Washington démontre son manque total de pitié en envahissant ou bombardant (ou les deux) sept pays en 14 ans, le tout sous de faux prétextes, massacrant, déplaçant et estropiant des millions de musulmans qui n’ont jamais levé le petit doigt, encore moins le poing, contre les Etats-Unis.

Bien des commentateurs ont écrit des articles et donné des entretiens au sujet de l’expansion continue des pouvoirs policiers du gouvernement. L’intégralité de l’état policier américain peut se constater par son monument dans l’Utah, où un énorme complexe de stockage de toutes les communications de tous les Américains a été construit. Quelque part, un fils ou une fille contactant un parent âgé pour prendre des nouvelles, une mère au travail passant un coup de fil pour prendre des nouvelles du bambin, une famille commandant une pizza et des amoureux planifiant une rencontre, sont des affaires de la plus haute importance pour la sécurité nationale.

Des gens éduqués et intelligents comprennent les conséquences de tout cela, mais la plupart des Américains n’y voit aucune “menace” parce qu’ils “n’ont rien à cacher”.

Les pères fondateurs qui ont écrits les droits civiques et qui l’ont attaché à la constitution n’avaient rien à cacher, mais ils avaient parfaitement compris, contrairement aux citoyens américains modernes, que la liberté dépendait complètement de limiter strictement la capacité du gouvernement de s’imposer et d’interférer sur la personne.

Ces limites fournies par les pères fondateurs ne sont plus là. La supercherie de la “guerre contre la terreur” les a démoli.

Aujourd’hui, pas même les relations entre mari et femme ou parents et enfants n’ont de protection contre les intrusions totalement arbitraires de l’État.

Le gouvernement a essentiellement détruit la famille ainsi que les libertés civiles.
Ces Américains insouciants qui n’ont pas peur de l’état policier parce qu’ils “n’ont rien à cacher” doivent désespérememnt lire cet article sur des enfants éduqués depuis leur maison qui ont été saisis, kidnappés par les autorités et qui sont toujours sous contrôle étatique: http://www.lewrockwell.com/2015/01/gary-north/homeschool-children-kidnapped/

Dans l’état policier d’Amérique, les autorités peuvent entrer dans votre maison sur la base d’un “renseignement anonyme” disant que vous êtes ou pourriez être de quelque manière que ce soit, un abuseur de vos enfants, ou les exposer à des médicaments qui ne sont pas dans des boîtes sécures pour les enfants ou que votre eau de javel n’est pas sous clef et elles peuvent venir saisir vos enfants et les mettre sous tutelle de l’état sur la simple base que vous, parents, représentez un danger pour vos enfants.

Le gouvernement n’est pas tenu de vous dire qui vous accuse ; cela peut-être votre pire ennemi, un employé aigri et l’indicateur est protégé, par contre, vous et votre famille ne l’êtes pas.

Les autorités qui reçoivent ces indications, les traitent comme si elles étaient valides. Une escouade de brutes épaisses se pointe chez vous et c’est à ce moment précis que l’imbécile heureux de citoyen américian “qui n’a rien a cacher”, se rend compte qu’il n’a plus aucuns droits, qu’il ait ou non de fait, quelque chose à cacher.

Nous devons ce pouvoir policier sur les parents et les enfants aux “bons samaritains de l’enfance” qui ont passé des années à faire pression pour faire passer des lois contre leurs fantasmes affirmant que tous les parents sont des violeurs en série d’enfants et si pas, sont des bourreaux sortis des donjons médiévaux, formés par la CIA pour abuser physiquement et psychologiquement de leurs enfants.

De l’avis de ces “avocats des enfants”, ceux-ci viennent au monde avec pour seul objectif d’y être abusés par leurs parents. Les chiens, les chats et le poisson rouge familiaux ne sont plus suffisants. Les parents ont besoin de violenter leurs enfants aussi, de la même manière que la police de l’état policier a besoin de gens à violenter.

Il est clair que de temps en temps de véritables abus se produisent sur des enfants, mais ce n’est pas l’évènement routinier que la police des services sociaux assume être. Une véritable enquête manquait dans le rapport de ces enfants éduqués à la maison ; qu’une personne polie vienne au renseignement, qu’elle explique aux parents qu’une plainte avait été enregistrée concernant l’exposition des enfants à une substance toxique dans la maison. La personne aurait dû écouter ce que les parents avaient à dire, observer les enfants et que s’il y avait un doute quelconque sur le purificateur d’eau, demander à ce que la famille ne s’en serve plus jusqu’à ce qu’il puisse être vérifié.

Mais rien de sensible ne s’est produit, parce que l’état policier n’a pas à être sensible.

Au lieu de cela, une demi-douzaine de brutes épaisses se sont pointées. Les parents demeurèrent 5 heures dehors, dans la neige, tandis que leurs enfants étaient morts de peur suite aux questions posées, puis furent emmenés de leur maison, écartés de leur mère et de leur père (NdT: vient en mémoire la fameuse scène du film de Charlie Chaplin “the Kid”, quand les “services sociaux” enlèvent le gamin de l’attention de Charlot… Scène anthologique visionnaire d’un film qui a plus de 100 ans…)

Dans l’état policier d’Amérique, ceci s’appelle la protection de l’enfance. Nous devons cette tyrannie aux imbéciles “avocats des enfants”.

Ce n’est plus important de protéger les enfants des homosexuels, à moins que les homosexuels soient des pédophiles catholiques, mais il est absolumet nécessaire de les protéger de leurs parents.

Alors oui, cher Américain idiot insouciant, que tu es quelque chose à cacher ou pas, tu es en grave danger, ainsi que tes enfants, dans l’état policier d’Amérique.

Vous ne pouvez plus compter sur la constitution pour vous protéger.

Voici la seule façon dont vous pouvez vous protéger: rampez devant vos voisins, vos collègues de boulot, vos employés et employeurs et le plus important, devant “l’autorité publique” et aussi devant vos enfants, car vos enfants peuvent vous balancer. Ne vous plaignez de rien. Ne vous impliquez dans aucune manifestation, ne faites aucun commentaire critique sur l’internet ou sur vos cellulaires, n’enseignez pas à la maison à vos enfants, ne résistez pas la vaccination, tournez le dos à ces gens qui pourraient vous libérer car il est trop dangereux de risquer l’échec de la libération, soyez un membre abject, lâche, servile, obéissant, de la population de serfs américaine et par dessus tout, remerciez le Grand Frère de vous protéger contre les terroristes… et les Russes.

Vous, chers Américains idiots et insouciants, êtes retournés dans la plantation. Peut-être cette dernière est-elle votre maison naturelle. Dans son ouvrage de recherche historique magistral “Une histoire populaire des Etats-Unis”, l’historien Howard Zinn documente que malgré tous ses efforts, le peuple américain abusé et exploité n’a jamais été capable de prévaloir sur les intérêts privés puissants qui contrôlent le gouvernement. A chaque fois dans l’histoire américaine que le peuple s’est soulevé, il a été maté par la force brutale de l’État.

Zinn dit clairement que “la liberté américaine, la démocratie, la liberté, bla bla bla” ne sont rien d’autre qu’une mascarade pour diriger l’Amérique par l’argent.

Remuez votre drapeau, chantez des chansons patriotes, voyez vos ennemis là où le gouvernement vous dit qu’ils sont et par dessus tout, ne pensez jamais. Écoutez juste. Le gouvernement et ses médias pressetitués vont vous dire ce en quoi vous devez croire.

Notes :

… Nous dédions la traduction de cet article de Paul Craig Roberts à tous les idiots utiles du système oligarchique qu’ils le soient par conviction, ou par ignorance crasse, qui pensent que sacrifier la liberté pour plus de sécurité est un bien pour tous, que cela est OK parce que de toute façon en bon « citoyen bêlant » ils n’ont bien sûr « rien à se reprocher, rien à cacher »…

Roberts décrit ici ce que son pays subit toujours plus avant depuis le coup d’état du 11 Septembre 2001 au pays du goulag levant (ex-USA) et se désespère de voir son pays sombrer dans le totalitarisme qui aujourd’hui n’est plus feutré et avance au grand jour.

Ceci n’arrive pas qu’aux autres ! Les récents évènements de Paris ont mis d’accord une classe politique plus que jamais à la botte des oligarques, pour qu’un « Patriot Act à la française » soit mis en place avec toute sa gamme de lois liberticides et de répression gratuite et imbécile donnant libre court au « tout et n’importe quoi » habituel lorsque l’État prend ses aises.

La république et son concept même sont une fumisterie pseudo-démocratique de A à Z et il n’y a pas plus de « guerre contre la terreur » que de beurre en branche. Ce qu’il y a par contre, c’est une guerre des oligarques eugénistes transnationaux déclarée aux peuples via leur garde-chiourme habituel à la botte: l’État et ses institutions serviles, détentrices du monopole de la violence dite « légitime » des dominants sur les dominés. Il suffit de dire NON ! haut, fort et en masse pour que toute cette fumisterie indigne de la grandeur de l’humanité s’arrête. Nous l’avons dit à bien des reprises: la balle est en fait dans notre camp depuis un bon moment… et la vaste majorité des gens ne le sait même pas !

Méditons plus que jamais ces mots de Michel Bakounine:

« En un mot, nous repoussons toute législation, toute autorité et toute influence privilégiée, patentée, officielle et légale, même sortie du suffrage universel, convaincus qu’elles ne pourront jamais tourner qu’au profit d’une minorité dominante et exploitante, contre les intétêts de l’immense majorité asservie.
Voilà dans quel sens nous sommes réellement des anarchistes. »
(« Dieu et l’État », 1882, compilation d’écrits de Bakounine par Carlo Cafiero et Élisée Reclus)


Cela peut vous intéresser

Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...