L'abrutissement des masses
Grand est mon écœurement devant le battage intensif vomis par la médiacratie. J’ai beau me défaire de l’emprise de la boîte à image dépassée et bien trop dangereuse, des torchons de papier imprimés quotidiennement (parce qu’il est important de matraquer les cerveaux tous les jours) et des magazines qui veulent apparaître sérieux (en papier glacé) et qui trompent tout autant. Trop c’est trop. Impossible de réellement y échapper à moins de ne parler à personne et de vivre en ermite.
C’est ceux qui de par leur façon de vivre qu’ils érigent en panthéon et obligent les autres à suivre, ceux qui veillent à ce que soit gardé la mainmise des quelques-uns sur la vie des autres qui nous font un torrent de vomissures dans lequel se déverse toute leur arrogance, leur excitation juvénile devant le phénomène teinté de leur inébranlable idiotie séculaire.
La leçon à en tirer est toujours la même : le dogme de traiter les conséquences et surtout pas les causes se révèle au grand jour.
Dans ce monde, ceux qui sont victimes des conséquences restent bâillonnés par ceux qui sont responsables des causes.
Tel les méchants de la cour de récrée qui allument les bagarres et accusent d’autres camarades d’en être les instigateurs, ils réveillent les poulets citoyens pour pointer du doigt la cible qu’ils se surexcitent à n’en plus pouvoir de désigner.
Mais cette cible n’est autre que la conséquence tragique de leur cupidité à vivre comme ils le font tous les jours de leur vie.
Les tonnes de matières premières dont ils ont besoin pour assouvir leurs avarices, les énergies qu’ils pillent, les armes, les humains qu’ils façonnent et manipulent pour arriver à leurs fins dans des contrées lointaines sont l’une des causes de ce drame.
Alors il faut vite occuper les cervelles parce que l’occasion de faire du sensationnel est trop bonne, ça les surexcitent, ils n’en peuvent plus, la bave au coin de la bouche. Et surtout il leur faut enfoncer le clou, bien matraquer et persuader (ce qui est trop facile) d’où vient le mal. Il ne faut surtout pas que les gens réfléchissent aux causes mais qu’ils s’indignent surtout des conséquences et pavoisent dessus.
Dans quelle république sommes-nous quand on érige la minute de silence en obligation jusque dans les écoles ? Comme si les chiens de garde étaient rassurés de voir l’état de leur élevage.
Certes il n’y a pas besoin de ce genre de démonstration pour s’apercevoir que depuis longtemps l’école est l’usine ou l’on fabrique les cerveaux dont le dogme a besoin.
Je n’ai pas envie de m’indigner avec tous, je devrais m’indigner de quoi ?
Je devrais réellement m’indigner parce que, ceux qui dirigent veulent me faire croire que des monstres sanguinaires sont à l’origine de cette barbarie ?
Je m’indigne de voir où en sont les gens dans leur ensemble, le drame tragique révélé au grand jour quant à l’état avancé de leur asservissement. Je m’indigne de voir à quel point les gens ne voient pas les causes de ce crime et bêtement se rassemblent autour des conséquences. Tout ceci à grand renfort de marketing médiacratique. Je m’indigne qu’on leur vole jusqu’à la vérité de leur deuil. Les gens nagent dans le sophisme et surtout sont grandement atteints de psittacisme.
Navré de constater que les efforts de Charlie hebdo n’ont eu que si peu d’effets quant à l’éveil des consciences.
La bêtise nouée aux émotions emporte tout espoir.
Je ne parlerai pas du sentiment orgueilleux que l’homme possède et qui le fait se mettre sur un piédestal face à l’univers, lui faisant croire qu’il a été créé par une volonté divine. Sentiment qu’il est trop facile pour les cupides d’exploiter afin de diriger par le bout du nez les recrues de son élevage pour pouvoir leur faire faire n’importe quoi (nous en avons au travers de ce crime un exemple) du moment que cela puisse servir leur cupidité.
Quand cela gêne les très riches de donner un infime pourcentage de leurs milliards, argent qui éradiquerait la faim et scolariserait l’ensemble du monde, il ne faut pas s’étonner des conséquences dont nous avons là l’exemple.
Quand les présidents savent en connaissance de cause les répercussions de leur politique toujours basée sur le pillage des autres pour faire tourner un système idiot à souhait, il ne faut pas s’étonner des conséquences.
Nos politiques sont coupables de ce qui s’est passé mais pas seulement eux. Ces gens qui sont capables de tuer leur propre population en leur donnant chaque jour du poison à manger et à boire pourvu que le système serve avant tout la cupidité de leurs commanditaires cupides n’ont que faire de l’intérêt commun. Ils sont les servants des très riches qui organisent un monde dans lequel ce genre de crime arrive.
Les conséquences réelles seront la prise de mesure destinées à verrouiller un peu plus les libertés qui ironiquement sont citées comme « à défendre » par les mêmes qui mettent petit à petit le fascisme en place.
Grâce à ce drame, les banques et les ploutocrates réussissent un fabuleux coup et eux qui n’ont que faire des vies en ont encore moins à faire des pleurs.
- Source : Stéphane