Les fans de black metal créent leurs propres églises en Grande-Bretagne
Les fans de black metal créent leurs propres églises en Grande-Bretagne
Ce mouvement de nouvelles églises underground a vu le jour après que de nombreux chrétiens férus de black metal ont été stigmatisés au sein de leurs communautés religieuses. (REUTERS/LASZLO BALOGH)
Ils sont chrétiens et férus de black metal. Deux passions, celle du Christ et des guitares crissantes, qui les ont poussé à créer leurs propres paroisses. C'est notamment le cas de Mark Broomhead, le vicaire de l'Ordre du mouton noir (the Order of the black sheep), une paroisse affiliée à l'Eglise anglicane.
Le site de la BBC rapporte que de nombreuses églises underground ont vu le jour en Grande-Bretagne au cours des derniers mois : l'Ordre du mouton noir, Asylum, the Glorious Undead, the Intrepid Fox… Un mouvement underground adressé à ceux qui se sentent aliénés par l'Eglise traditionnelle. Et de fait, l'Ordre du mouton noir ne suit pas à la lettre la pratique anglicane classique. Situé dans un ancien salon de beauté, ce nouveau lieu de culte a des allures de cave, avec ses murs noirs, ses ossements de bélier et ses logos gothiques. La messe ne dure que quelques minutes – un sermon entrecoupé de vidéoclips et de musique électronique.
"Je ne suis pas une personne très conventionnelle, et je trouve l'Eglise traditionnelle très difficile d'accès. Il y a une grande déconnexion entre l'Eglise anglicane et les chrétiens aujourd'hui", explique l'un des membres de la paroisse. Une autre complète : "Je me souviens d'un dimanche au catéchisme où je portais du rouge à lèvres noir et je me demandais si je pouvais continuer à être comme je suis tout en étant chrétienne. Je suis venue ici, et je me rends compte que c'est possible de concilier ces deux identités." La différence ici, c'est que ces chrétiens rejettent la structure et les pratiques de l'Eglise anglicane : il n'y pas de hiérarchie dans ces groupes, les fidèles sont tous l'égal de l'autre au sein du groupe.
Les pasteurs traditionnels voient ce mouvement d'un bon œil. Ainsi d'Alan Carr, le pasteur de St Giles-in-the-Fields, une église anglicane classique. "Le travail qu'ils font est très spécial, et même s'ils sont différents, nous partageons de nombreuses choses en commun."