Le plan d’Obama pour attaquer la Syrie, sous couvert de la lutte contre l’EIIL
Le président Obama se prépare à faire quelque chose de terriblement dangereux en Syrie et en Irak. La montée de l’EIIL (Etat Islamique en Irak, en Syrie et au Levant “ISIS”) a entravé la vieille stratégie de l’Empire consistant à déployer des combattants islamistes pour faire son sale boulot dans le monde arabe et musulman. L’EIIL (“ISIS”), le Frankenstein né des efforts états-uniens pour favoriser un changement de régime en Syrie, s’est retourné contre ses maîtres, des Etats-Unis, de l’Arabie Saoudite, du Qatar et de la Turquie pour établir son propre califat, dans lequel des milliers d’autres combattants islamistes se précipitent. Même les médias états-uniens reconnaissent maintenant que les soi-disant rebelles syriens «modérés» pour lequel Obama veut collecter 500 millions de dollars, sont pratiquement inexistants. Ils ont toujours été un mirage, créatures de la propagande occidentale. Les islamistes étaient la seule force qui pouvait remettre en cause l’armée syrienne sur le champ de bataille, et maintenant qu’ils se rallient à l’EIIIL (“ISIS”), ou qu’ils s’enfuient, Obama ne sait pas vers qui se tourner.
Certes, les États-Unis peuvent bombarder des positions de l’EIIL (ISIS) en Syrie, et se préparent déjà pour le faire, mais ce n’est pas la guerre qu’Obama voulait faire. Il y a trois ans, quand Obama a lancé sa sale guerre contre la Syrie, le plan était que les djihadistes musulmans versent leur sang pour renverser le président Assad. Une fois que l’acte sale et criminel a était réalisé, les djihadistes étaient censés permettre à l’OTAN et aux rois corrompus de la péninsule arabique de choisir les prochains dirigeants de la Syrie. La CIA rejouait Lawrence d’Arabie, en utilisant les djihadistes comme chair à canon, pour les mettre de côté quand le temps de partager le butin serait venu.
Tel était aussi le plan en Libye, où l’OTAN et le même gang de voleurs financés et armés par les monarchies arabes ont entraîné le renversement de Mouammar Kadhafi. Mais les djihadistes libyens n’ont pas réussi à coopérer avec le régime de l’empire.
Le réseau jihadiste mondial que les Etats-Uniens et les Saoudiens ont créé dans les années 1980 a déclaré son indépendance, et Washington n’a personne pour les remplacer. Des troupes états-uniennes sur le terrain sont inacceptables tant pour les gens de la région que pour le public états-unien. Obama et ses sbires disent les États-Unis et ses alliés écraseront l’EIIL (ISIS) – mais ce sera comme étouffer son propre enfant dans son berceau, et supprimerait tout espoir des Etats-Unis d’atteindre son objectif stratégique de changement de régime en Syrie.
Surveillez le grand changement (“Big Switch”)
Si Obama était sérieux dans sa volonté d’écraser l’EIIL (ISIS), le meilleur et le plus logique allié serait le président syrien Assad, dont l’armée a jusqu’ici prévalu contre toutes les sortes de djihadiste que les États-Unis ont été en mesure de jeter contre lui, y compris l’EIIL (ISIS) sous ses incarnations précédentes. Personne, plus que la Syrie et ses soldats, veut que l’EIIL (ISIS) soit battu, plusieurs soldats syriens sont morts dans cette guerre diligentée par les États-Unis dans des proportions plus importantes que tout autre groupe, civils ou rebelles. Si l’objectif d’Obama était de mettre la région à l’abri de l’EIIL (ISIS), Obama devrait coordonner ses mouvements avec l’armée syrienne. Mais il ment – tout comme l’administration Bush a menti pour faire en sorte que le peuple états-unien croit que Saddam Hussein était responsable du 11/9. L’objectif des États-Unis n’était pas de se venger du 11/9, mais d’envahir l’Irak. De la même façon, Obama est obligé de pallier à la défection de l’EIIL (ISIS) du contrôle occidental, mais son objectif reste de renverser le président Assad. Et, il dira n’importe quel mensonge, ou des combinaisons de mensonges, pour envoyer des bombes US sur le gouvernement syrien, sous le couvert de la lutte contre l’EIIL (ISIS). Vous pouvez parier que la CIA brûle d’impatience et cherche un prétexte pour faire de cette défaite stratégique des États-Unis une excuse pour attaquer directement la Syrie. Et c’est ce qui rend cette période si dangereuse.
- Source : Glen Ford-Traduction de l'anglais par SLT