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Mardi, 26 Nov. 2024

La riposte modérée d’Israël à l’attaque iranienne

Auteur : Fereshteh Sadeghi | Editeur : Walt | Lundi, 28 Oct. 2024 - 14h50

Après des semaines de menaces grandiloquentes, Israël a frappé un certain nombre de sites militaires en Iran. Même si les détails sont flous, l’Iran suggère qu'une riposte se profile à l'horizon.

Vingt-cinq jours après les attaques de missiles iraniennes du 1er octobre contre Israël, et après des semaines de menaces et de fanfaronnades sur ses extraordinaires préparatifs, Tel-Aviv a lancé sa propre offensive contre les sites militaires de la République islamique d’Iran dans les premières heures du samedi 26 octobre.

L’attaque israélienne a commencé dans la capitale, Téhéran, où vers 02h15 heure locale (22h45 GMT), de très fortes explosions ont été entendues à l’ouest de la ville. Des témoignages, publiés immédiatement sur la plateforme de réseaux sociaux X, indiquent que six explosions ont été entendues.

Une attaque en plusieurs vagues

Les images qui ont fait surface par la suite – bien que peu nombreuses – ont montré des canons antiaériens iraniens tirant dans le ciel de Téhéran, mais aucun signe de missiles n’ a été enregistré dans ces vidéos. L’absence de preuves visibles de l’existence de missiles a suscité un débat parmi les analystes, certains suggérant que l’État d’occupation a employé des tactiques conçues pour échapper aux méthodes de détection traditionnelles, probablement en utilisant des drones furtifs ou à basse altitude. Mais d’autres ont mis en doute le fait que les avions israéliens aient même pénétré l’espace aérien iranien.

Les deuxième et troisième vagues de frappes ont eu lieu deux à quatre heures plus tard, lorsque les systèmes de défense aérienne se sont activés dans les provinces iraniennes d’Ilam (ouest) et de Khuzestan (sud-ouest). Cette stratégie en plusieurs vagues témoigne d’une tentative calculée d’affaiblir les défenses iraniennes, en sondant leurs temps de réponse et leur capacité à faire face dans plusieurs régions simultanément.

Les médias occidentaux ont commencé à présenter les frappes israéliennes comme énormes et couronnées de succès, alors que les nouvelles concernant les raids initiaux se dissipaient. Ces descriptions sans preuves ont été accueillies avec scepticisme par les responsables iraniens, qui ont souligné l’efficacité de leurs défenses aériennes pour minimiser les dégâts causés par les frappes israéliennes.

Le New York Times a écrit :

“Les avions israéliens ont d’abord ciblé les batteries de défense aérienne et ont ensuite frappé les réseaux de missiles et les sites de production de l’Iran”.

Axios a cité des responsables israéliens affirmant

qu’“Israël a adressé un message à Téhéran, avant les frappes aériennes, avertissant les Iraniens de ne pas riposter”.

Dans la matinée, l’armée israélienne a publié un communiqué indiquant

“qu’elle a achevé ses frappes, mais que si l’Iran commet l’erreur de mener une nouvelle attaque, Israël devra riposter”.

La base de défense aérienne de Khatam al-Anbiya – le commandement central chargé de défendre le ciel iranien – a entre-temps annoncé que :

“Malgré tous les avertissements précédents des autorités iraniennes au régime sioniste criminel et illégal contre toute forme d’aventurisme, ce régime a frappé des sites militaires à Téhéran, dans les provinces d’Ilam et du Khuzestan. La défense aérienne du pays a réussi à intercepter et à faire échouer les raids de l’agresseur, bien que certains sites ont subi des dommages limités dont l’étendue précise est en cours d’investigation”.

Plus tard dans la journée, l’armée iranienne a annoncé la mort d’au moins quatre officiers, dont un colonel, tués lors de raids aériens israéliens au Khuzestan. Une source informée qui s’est confiée à The Cradle sous couvert d’anonymat révèle que le nombre de victimes iraniennes est plus élevé que ce qui est officiellement rapporté.

Quelle était la tactique de Tel Aviv ?

Plus de 24 heures plus tard, les détails concernant les raids aériens israéliens ou l’étendue des dommages subis par l’armée iranienne restent flous et, au mieux, fragmentaires. Les deux parties ont tout intérêt à contrôler le récit : Tel-Aviv pour projeter sa puissance et sa dissuasion, et Téhéran pour maintenir une image de résilience et minimiser les éventuelles vulnérabilités.

Israël affirme avoir déployé plus de 100 avions de combat F-35 pour mener l’offensive. Toutefois, un député conservateur iranien a affirmé samedi matin que les frappes à Téhéran ont été effectuées par de petits drones ou des quadcoptères.
Hamid Rasaei a écrit sur sa chaîne Telegram que

“les agents du régime sioniste à Téhéran étaient impliqués dans ces attaques et que les canons antiaériens iraniens ont riposté à ces microdrones”.

Dans l’ouest du pays, la situation est différente. Les images de la chute du propulseur d’un missile israélien dans la province irakienne de Salahuddinsuggèrent qu’Israël a utilisé le missile balistique Golden Horizon lancé par voie aérienne pour frapper les radars iraniens dans la partie occidentale du pays.

La violation de l’espace aérien irakien par Israël a été confirmée par la base de défense aérienne de Khatam Al-Anbiya. Elle a reproché à l’armée américaine d’avoir permis à Israël de tirer des missiles balistiques sur le territoire iranien à partir du territoire irakien, à une centaine de kilomètres en profondeur. Les autorités irakiennes n’avaient accordé aucune autorisation de ce type.

Bagdad a été rejoint par d’autres capitales arabes pour condamner fermementl’attaque israélienne sur le sol iranien sans faire référence à l’utilisation de son espace aérien par Israël. Le correspondant de TheCradle à Bagdad déclare :

“L’Irak n’a pas autorisé le recours à son espace aérien, mais le Premier ministre [Mohammed Shia] al-Sudani n’a pas son mot à dire dans cette affaire, car Washington contrôle l’espace aérien irakien, et les systèmes radar irakiens sont vétustes”.

Khatam al-Anbiya n’a pas mentionné la Jordanie, un pays qui nie touteimplication dans l’attaque aérienne israélienne bien qu’il ait déjà défendu l’État d’occupation contre les précédentes frappes de représailles iraniennes.

Succès limité, ou dégâts importants ?

Bien que les médias officiels iraniens aient minimisé l’ampleur et la gravité des frappes israéliennes, Mohammad Marandi, universitaire et analyste politique de l’université de Téhéran, déclare au journal The Cradle :

qu’“il s’agit d’une opération de grande envergure de la part d’Israël, et même d’une opération considérable, car les Israéliens ont endommagé les radars et les systèmes de défense iraniens”.

L’universitaire iranien Foad Izadi estime que

“l’attaque israélienne n’a pas été à la hauteur des espérances de Tel Aviv, bien moins que ce que l’on pensait”. Mais il souligne que “par essence, Israël n’est pas en droit de frapper l’Iran, qu’il s’agisse de frappes mineures, moyennes ou massives. L’Iran est un pays indépendant, et attaquer un autre pays est une violation du droit international”.

M. Izadi rejette les affirmations occidentales selon lesquelles les frappes manifestement illégales d’Israël sur l’Iran sont justifiées par la “légitime défense”, soulignant que, dans tous les cas, Tel-Aviv a lancé les agressions initiales alors que Téhéran ripostait en toute légalité.

“L’Iran a tiré une salve de missiles sur Israël pour la première fois en avril, à la suite d’une attaque israélienne contre l’ambassade iranienne à Damas, en Syrie, qui avait été menée malgré les avertissements précédents de Téhéran. La deuxième frappe a eu lieu après l’assassinat par Israël du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à Téhéran. L’Iran était en droit de réagir à l’assassinat de son invité, ainsi qu’aux événements qui se sont déroulés au Liban, y compris l’assassinat de Nasrallah”.

M. Izadi souligne l’excellente performance des systèmes de défense aérienne iraniens, qui ont permis à l’Iran de minimiser les effets de l’agression israélienne.
M. Marandi, qui a été consultant auprès de l’équipe de négociation iranienne lors du dernier cycle de négociations nucléaires à Vienne, est d’accord avec l’évaluation selon laquelle les défenses aériennes de l’Iran ont bien fonctionné :

“Les Iraniens ont mené des opérations de sécurité et de renseignement avant les frappes et ont réussi à déjouer les pièges et les appâts, ainsi que la désinformation sur les sites sensibles”.

Comme il l’explique à The Cradle, les dégâts infligés aux sites militaires iraniens ont été limités car

“l’éventualité d’une confrontation directe avec les États-Unis a convaincu les Iraniens, il y a de nombreuses années, de relocaliser sous terre la quasi-totalité des sites sensibles et des installations de production stratégiques”.

“Ni les avions de combat ni les missiles ne peuvent atteindre ces installations souterraines.

“Il ne reste au sol que de petits ateliers de production de pièces détachées de missiles, disséminés dans tout le pays, mais pas près des frontières, c’est pourquoi la frappe n’a pas fait de dégâts significatifs”, ajoute M. Marandi.

True Promise 3 ?

Les frappes de samedi sur la capitale iranienne et les installations militaires des provinces iraniennes sont les premières depuis 1987, lorsque les forces militaires de l’ancien président irakien Saddam Hussein avaient lancé une salve de missiles sur Téhéran et d’autres villes iraniennes. L’impact psychologique des attaques contre Téhéran ne doit pas être surestimé : il s’agit d’un coup symbolique qui remet en cause la sécurité et la souveraineté de l’Iran, qui impliquera probablement une riposte significative et proportionnée.

Ce point a été rappelé par le Guide suprême iranien Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les questions de sécurité nationale. Lors d’une réunion avec les membres des familles des “martyrs de la sécurité”, plus tôt dans la journée, M. Khamenei a souligné qu’Israël n’a pas encore retenu la leçon :

“Ils (les Israéliens) devraient être conscients de la puissance, la détermination et l’esprit novateur de la nation iranienne et de sa jeunesse. Il appartient à nos responsables de déterminer comment faire comprendre au régime sioniste l’importance de la puissance et de la détermination de la nation iranienne, et de décider ce qui est dans l’intérêt de la nation et du pays”.

Foad Izadi estime qu’une troisième attaque iranienne contre l’État occupant est probable, car

“les dirigeants iraniens sont tout à fait d’accord avec l’analyse selon laquelle il ne faut pas normaliser les attaques contre le pays”.

Mohammad Marandi estime que les représailles de Téhéran ne sont pas une question de “si”, mais de “quand” :

“Même si Téhéran n’avait pas été frappé et que seul Ilam avait été la cible des Israéliens, les dirigeants iraniens auraient réagi”, déclare-t-il à The Cradle.

“Les représailles de l’Iran à l’attaque de Damas en avril ont pris des jours. Après l’assassinat de Haniyeh, Téhéran a mis des mois à riposter”, poursuit M. Marandi.

Après les frappes israéliennes, le Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran s’est réuni pour faire le point sur les cibles touchées et évaluer la situation. Une éventuelle riposte militaire iranienne aurait été évoquée, mais rien n’indique pour l’instant qu’une telle décision ait été prise.

Traduction : Spirit of Free Speech

***

Pourquoi Israël vient-il de lancer une petite attaque contre l’Iran ? Trois possibilités majeures

L’armée de l’air israélienne a lancé une attaque de petite envergure contre la capitale iranienne Téhéran. Des rapports indiquent que des explosions ont été entendues par les habitants, mais aucun signe de dégâts ou d’explosions au sol n’a été observé. Des sources iraniennes ont rapporté que des missiles israéliens lancés par l’air ont été lancés contre plusieurs bases aériennes autour de Téhéran, sans succès car les missiles ont été interceptés en route vers leurs cibles. Les explosions entendues ont été attribuées par des sources locales à l’utilisation de missiles sol-air pour intercepter les attaques, ce qui concorde avec l’absence d’images d’explosions réelles au sol à Téhéran ou à proximité.

Cela concorde également avec les fuites de rapports des services de renseignements américains selon lesquels Israël prévoyait d’utiliser des missiles balistiques à longue portée lancés par avion pour frapper l’Iran – qui seraient capables d’atteindre leurs cibles tandis que les avions resteraient hors de portée des défenses aériennes iraniennes.

La petite ampleur de la frappe israélienne a soulevé des questions quant à son objectif, avec trois possibilités probables qui ont émergé :

La première option est que l’attaque était destinée à tester les défenses aériennes iraniennes, potentiellement en préparation d’une attaque à plus grande échelle dans le futur au cours de laquelle les planificateurs israéliens seront plus familiers avec les défenses iraniennes. Un tel test pourrait également détourner l’attention des forces iraniennes vers Téhéran, ce qui pourrait être bénéfique si la cible principale d’Israël était ailleurs.

La deuxième option est que les avions israéliens de la première vague ont vu leurs attaques de missiles interceptées avec succès, comme le prétendent des sources iraniennes, ce qui a conduit à l’annulation de nouvelles vagues de frappes dans la crainte qu’elles seraient également inefficaces.

La troisième option est que la frappe était destinée à démontrer la détermination principalement à l’intention du public national en Israël. L’Iran s’étant engagé à riposter avec une violence sans précédent à toute attaque israélienne, une frappe de très petite envergure pourrait être ignorée par Téhéran, tout en permettant aux dirigeants israéliens de maintenir leur crédibilité sur le plan national et de satisfaire les appels nationaux à des représailles, tout en évitant l’escalade. Les responsables israéliens se sont engagés depuis le 1er octobre à frapper des cibles iraniennes, en réponse à une frappe de missiles iraniens de grande envergure ce jour-là, qui a visé d’importantes installations militaires et de renseignement dans le pays et a causé de graves dommages à des bases aériennes clés. La frappe iranienne a répondu à la fois à une attaque aérienne israélienne sur la capitale iranienne Téhéran le 31 juillet et à l’échec des alliés d’Israël à faciliter la désescalade alors que Tel-Aviv a ensuite procédé à l’invasion et au lancement d’une vaste campagne de bombardements contre le Liban voisin.

*

L’Iran fait usage pour la première fois de missiles anti-aériens d’une portée de plus de 100 km pour repousser les frappes israéliennes : quels systèmes de défense aérienne ont réussi ?

 

Lancement de missile S-300 et lancement de missile balistique israélien Delilah depuis un F-16

En réponse aux attaques israéliennes aux premières heures du 26 octobre, des unités de défense aérienne iraniennes auraient abattu plusieurs missiles lancés par voie aérienne autour de la capitale Téhéran. L’intention derrière cette attaque de très petite envergure a été évaluée à l’époque, avec des preuves circonstancielles indiquant que les défenses aériennes ont réussi à intercepter toutes les cibles. Bien que des sources occidentales et israéliennes aient fait des rapports contradictoires sur le nombre de vagues d’attaques israéliennes lancées, des rapports de sources iraniennes indiquent plus d’une vague de frappes de missiles. Les attaques israéliennes ont notamment utilisé des missiles aériens à longue portée, qui pouvaient être tirés depuis l’espace aérien iranien et bien au-delà de la portée des défenses aériennes du pays, minimisant ainsi les risques pour les avions israéliens. Cette approche est similaire à la plupart des frappes contre des cibles syriennes, en particulier après la perte d’un chasseur israélien F-16I en février 2018 face à un système de défense aérienne israélien S-200. Cela concorde également avec les rapports de renseignement américains divulgués selon lesquels Israël prévoyait d’utiliser des missiles balistiques aériens à longue portée pour frapper l’Iran.

Des rapports de sources iraniennes indiquent que si des missiles sol-air de moyenne portée ont été utilisés pour neutraliser les missiles israéliens utilisés lors de la première vague d’attaques, des systèmes de défense aérienne à longue portée ont ensuite été employés. Il s’agissait notamment de la première utilisation par les forces armées du pays d’un système de défense aérienne pour frapper une cible à plus de 100 kilomètres de distance. Les forces de défense aérienne iraniennes disposent de plusieurs systèmes de missiles sol-air capables d’engager des cibles à de telles distances, notamment une variante fortement personnalisée du S-300PMU-2 russe livré en 2018. Bien que l’armement standard à plus longue portée pour le S-300PMU-2 soit le 48N6E2, qui a une portée de 200 kilomètres, le système serait compatible avec le 48N6DM, beaucoup plus moderne, qui peut engager des missiles à des vitesses supersoniques très élevées, y compris des vitesses hypersoniques dépassant Mach 5, et avec une portée de 250 kilomètres. L’Iran aurait reçu en 2020 de nouveaux missiles pour ses S-300, qui seraient des missiles 48N6DM. La Chine a déjà testé cette classe de missiles fournie par la Russie pour intercepter avec succès des cibles se déplaçant à des vitesses supérieures à Mach 8 à des portées de 250 kilomètres – une performance dépassant de loin celle de n’importe quel missile lancé par voie aérienne par Israël.

Batterie de missiles sol-air du système iranien S-300PMU-2

Outre le S-300, l’Iran dispose également d’une gamme de systèmes de défense aérienne à longue portée moins avancés, également capables d’intercepter des cibles à plus de 100 kilomètres de distance. Le premier système du pays capable d’engager des cibles à de telles distances reste aujourd’hui son système à plus longue portée, à savoir le S-200D soviétique, acquis dans les années 1990 et doté d’une portée d’engagement de 300 kilomètres. Les S-200 ont continué d’être modernisés dans le pays, notamment en leur fournissant une mobilité routière. Néanmoins, les systèmes ne sont pas parfaitement adaptés à la neutralisation de petites cibles telles que des missiles lancés par voie aérienne, bien qu’ils offrent une défense efficace contre des missiles balistiques plus gros tels que le Jericho israélien, et peuvent potentiellement neutraliser des chasseurs bien au-delà de l’espace aérien iranien s’ils volent à des altitudes suffisamment élevées. L’ajout de contre-mesures de guerre électronique plus modernes et l’intégration des S-200 avec d’autres moyens de défense aérienne utilisant des systèmes radar beaucoup plus modernes leur permettent de continuer à apporter une contribution significative aux défenses aériennes iraniennes.

Batterie de missiles sol-air du système Bavar-373

Le système de défense aérienne à longue portée le plus performant de l’Iran, le Bavar 373, aurait également atteint une portée d’engagement de 300 kilomètres grâce à l’intégration du nouveau missile Sayyad 4B. Il existe une forte possibilité que ce système largement utilisé ait été utilisé pour repousser des frappes récentes, y compris peut-être pour intercepter des missiles israéliens entrants à des distances de plus de 100 kilomètres. Le système iranien Khordad 15 représente un homologue plus léger du Bavar 373, qui conserve notamment une portée d’engagement de bien plus de 100 kilomètres, bien qu’il reste incertain que ce système ait été déployé à grande échelle. Peu d’informations concernant le Khordad 15 ont été révélées depuis son premier dévoilement à l’été 2019. La dépendance de l’Iran aux systèmes de défense aérienne au sol reste très importante en raison principalement de son manque d’avions de combat modernes, son réseau de défense aérienne multicouche représentant un potentiel sans précédent.

source : Military Watch Magazine via La Cause du Peuple

***

Les médias et experts iraniens se moquent de l’attaque israélienne «bidon» impliquant 100 avions de guerre

par Jade

L’Iran a seulement confirmé que certaines bases avaient essuyé des «dégâts limités» et a affirmé que ses défenses aériennes avaient contré une grande partie des attaques, ce qui a été rejeté par Israël.

L’attaque israélienne de «représailles» contre l’Iran, qui s’est produite dans la nuit et tôt le matin, semble être terminée, l’armée israélienne (Tsahal) ayant déclaré que la riposte était «conclue» après que des sites dans trois provinces de la République islamique ont été frappés.

Une centaine d’avions de guerre israéliens ont été envoyés, principalement à travers l’espace aérien jordanien, pour cette attaque sans précédent qui aurait visé des missiles, des drones et d’autres sites militaires clés, y compris des installations de défense aérienne. Cependant, les Iraniens se moquent de cette attaque comme si elle n’avait jamais eu lieu, et un consensus émerge parmi les experts occidentaux sur le fait qu’elle était remarquablement limitée dans son ampleur. L’attaque n’a pas touché les sites nucléaires ou pétroliers iraniens, selon les responsables militaires israéliens.

Le porte-parole de Tsahal, Daniel Hagari, a déclaré cette nuit – après au moins deux ou trois vagues d’attaques – «Je peux maintenant confirmer que nous avons conclu la réponse israélienne à l’attaque de l’Iran contre Israël. Nous avons mené des frappes ciblées et précises sur des cibles militaires en Iran, déjouant ainsi les menaces immédiates qui pèsent sur l’État d’Israël».

Et Hagari de conclure par la menace d’une nouvelle escalade majeure si l’Iran décide de répondre militairement : «Si le régime iranien commet l’erreur d’entamer un nouveau cycle d’escalade, nous serons obligés de répondre… Tous ceux qui menacent l’État d’Israël et cherchent à entraîner la région dans une escalade plus importante paieront un lourd tribut».

Des rapports locaux faisant état d’explosions près de Téhéran sont apparus vers 2 h 15, heure locale, et des frappes ont ensuite été signalées dans les régions de Karaj, Ispahan et Chiraz. L’armée israélienne a déclaré avoir frappé une vingtaine de sites pendant plusieurs heures dans les trois provinces.

«Si le régime iranien commettait l’erreur d’entamer un nouveau cycle d’escalade, nous serions obligés de répondre», a déclaré l’armée israélienne.

Les médias israéliens ont indiqué que la première vague d’avions de guerre avait détruit des sites de défense antiaérienne, tandis que les vagues suivantes visaient des installations de fabrication de missiles balistiques et de drones, ainsi que des sites de lancement. Les responsables israéliens affirment que l’opération visait à réduire la capacité de l’Iran à lancer une nouvelle attaque, comme celles du 14 avril et du 1er octobre.

L’opération a été déclarée terminée quelques heures après les premières explosions :

«L’armée israélienne a déclaré à 6 heures du matin que l’assaut avait été mené à bien, que «tous les objectifs avaient été atteints» et que tous les avions étaient rentrés chez eux sains et saufs. Elle a baptisé la campagne «Jours de repentance», en référence à la récente fête du Yom Kippour. Des dizaines d’appareils de l’IAF, dont des chasseurs, des ravitailleurs et des avions espions, ont participé à cette opération «complexe» à quelque 1600 kilomètres d’Israël.

L’Iran a seulement confirmé que certaines bases avaient subi des «dommages limités» et a affirmé que ses défenses aériennes avaient contré une grande partie des attaques, ce qui a été rejeté par Israël.

L’armée de l’air israélienne s’est vantée d’avoir donné à ses pilotes «une plus grande liberté d’action aérienne en Iran» – et pourtant, l’ensemble de l’opération a semblé nettement moins intense que l’attaque iranienne du 1er octobre contre Israël.

La réalité est que les missiles air-surface, sur lesquels Israël s’est concentré dans son assaut, n’ont pas tendance à être aussi destructeurs ou à avoir un impact aussi important que les missiles balistiques. Il n’en reste pas moins que les capacités d’Israël en matière de missiles balistiques surface-surface ne sont pas aussi bien établies que ses capacités en matière de missiles aériens.

De vagues informations en provenance de Syrie indiquent que certains sites à l’intérieur du pays ont été touchés lors de l’assaut plus large de l’Iran, et peut-être aussi des sites en Irak.

Certains comptes pro-iraniens et pro-syriens se sont moqués de cette attaque très limitée, la qualifiant de «bidon» au fur et à mesure qu’elle se déroulait, ou affirmant que les Israéliens avaient simplement allumé quelques feux de brousse à 1 000 kilomètres de là, en Iran.

Les réseaux sociaux iraniens se moquent largement de l’opération israélienne :

La télévision d’État iranienne a rapporté à un moment donné que «les fortes détonations entendues autour de Téhéran étaient liées à l’activation du système de défense aérienne contre les actions du régime sioniste qui a attaqué trois sites à l’extérieur de la ville de Téhéran».

Cependant, un fonctionnaire israélien a déclaré à Ynet news que la revendication iranienne d’interception était «un mensonge. C’est un échec total, [il n’y a eu] aucune interception», comme le rapporte le Times of Israel.

Alors que les radars montrent que l’espace aérien a été totalement dégagé au-dessus de la République islamique, les médias d’État tentent toujours d’affirmer que les principaux aéroports internationaux du pays, y compris celui de Téhéran, fonctionnent normalement.

Via le site web FlightRadar24, tôt le 26 octobre 2024, montrant les vols commerciaux autour de l’espace aérien iranien pendant les frappes israéliennes.

Trita Parsi, de l’Institut Quincy, commente ainsi

«L’attaque israélienne est terminée, mais son issue reste incertaine. Téhéran la minimise, voire s’en moque, ce qui reflète peut-être davantage son désir de désescalade qu’une véritable évaluation des dommages qu’Israël a infligés à l’Iran. De même qu’Israël a gardé secrets les dommages causés par les frappes iraniennes du 1er octobre, l’Iran ne divulguera probablement pas l’ensemble des informations relatives aux frappes israéliennes. Mais si l’Iran choisit de faire preuve de retenue, comme il l’a fait après les frappes limitées d’Israël en avril, ce chapitre sera peut-être clos, mais le conflit restera bien vivant».

Hadi Nasrallah, un éminent compte pro-«axe de la résistance» sur X, a déclaré ce qui suit : «Après que l’Iran a fait exploser les bases militaires et les aéroports israéliens devant le monde entier, Israël s’est dit qu’il serait malin d’envoyer des pops à Téhéran, comme si cela allait nous distraire de leurs pertes écrasantes au Liban la veille».

Samedi, les médias d’État iraniens ont multiplié les titres se moquant éperdument de l’attaque israélienne quelque peu atténuée…

En effet, il semble qu’après avoir pris autant de temps pour télégraphier sa réponse, soit plus de trois semaines depuis le 1er octobre, l’attaque d’Israël relevait davantage du théâtre que de la volonté d’infliger des dommages réels et durables à l’Iran. Comme beaucoup s’y attendaient, il s’agissait d’une volonté délibérée de faire passer un message tout en évitant soigneusement l’escalade. Selon certains rapports, Israël aurait même prévenu Téhéran de l’imminence des frappes, en précisant que les Iraniens ne devaient pas riposter. Les faucons sont certainement déçus.

source : Aube Digitale

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Israël faible et terrorisé : les défenses supérieures de l’Iran écrasent Tsahal

par Danny Haiphong

L’analyste géopolitique et journaliste Ben Norton s’est joint à nous alors que nous avons révélé la nouvelle de la soi-disant «représailles» d’Israël contre l’Iran. Cette vidéo dévoile la vérité sur la réponse insignifiante et ce que cela signifie globalement sur le plan géopolitique alors qu’une guerre totale au Moyen-Orient se rapproche.

source : Danny Haiphong via SaneVox

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- Source : The Cradle (Liban)

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