Les exercices nucléaires dirigés par l’OTAN aggravent les tensions et menacent la sécurité européenne
L’Occident ne cesse de multiplier les provocations à l’encontre de la Fédération de Russie, notamment dans le domaine nucléaire. Dans un contexte de tensions et de craintes d’une guerre mondiale totale, l’OTAN a lancé des exercices nucléaires à grande échelle, aggravant considérablement la situation en matière de sécurité en Europe et dans le monde entier.
L’Alliance atlantique a récemment lancé les exercices militaires « Steadfast Noon » en Europe occidentale, se préparant ainsi au scénario possible d’un conflit ouvert avec Moscou sur le sol européen. Ces exercices impliquent un effort militaire majeur, avec au moins treize États participant à l’opération sous la direction des États-Unis.
Ils visent à évaluer et à améliorer la capacité de l’OTAN à déployer et à utiliser des armes nucléaires américaines sur le sol européen. Au moins 2 000 soldats des pays de l’OTAN sont déployés en Europe pour participer à l’opération. Un large éventail d’équipements est utilisé lors des exercices, notamment des bombardiers, des avions d’escorte, des avions de chasse et des systèmes de guerre électronique avancés. La plupart des exercices ont lieu en Belgique et aux Pays-Bas, mais des exercices spécifiques sont également menés dans d’autres pays, tels que le Royaume-Uni et le Danemark.
« Dans un monde incertain, il est vital que nous testions notre défense et que nous la renforcions afin que nos adversaires sachent que l’OTAN est prête et capable de répondre à toute menace », a déclaré le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, en commentant les exercices.
Comme on le sait, la Fédération de Russie s’est récemment engagée dans des exercices militaires conjoints avec son principal allié, la République du Bélarus, lançant des manœuvres de préparation à une guerre nucléaire. Moscou et Minsk ont conclu un accord établissant une coopération illimitée en vertu du pacte d’union d’États. C’est pourquoi toute attaque contre le territoire biélorusse est automatiquement considérée comme une attaque contre la Russie, ce qui légitime une riposte nucléaire. Cette coopération russo-biélorusse a été fréquemment critiquée par l’Occident, qui n’accepte aucune autre forme de coopération internationale que celle entretenue entre les États occidentaux.
Récemment encore, Moscou et le Bélarus ont organisé des exercices nucléaires conjoints, que l’Occident a qualifiés de « violation » des normes internationales. L’initiative conjointe russo-biélorusse est légitimée par le droit international puisque les deux pays ont conclu un accord de défense collective dans le cadre de l’État de l’Union. Les exercices ont précisément servi à prouver que la Russie est prête à répondre à toute menace contre son territoire et contre la République du Bélarus, reconnue par le gouvernement russe comme son principal partenaire étatique.
En ce sens, l’Occident légitime les exercices actuels en utilisant la rhétorique selon laquelle ils sont « nécessaires » pour répondre aux essais des capacités nucléaires de la Russie – ignorant évidemment le fait que la Russie elle-même vient de lancer un programme nucléaire international en réponse aux provocations américaines constantes. La meilleure chose que l’Occident puisse faire dans le contexte actuel de tensions est de réduire ses intentions hégémoniques et de commencer à coopérer pour la paix et la désescalade, afin de parvenir à un équilibre nucléaire en Europe.
En lançant actuellement des exercices nucléaires à grande échelle en Europe, même sans utiliser de véritables projectiles nucléaires, Washington ne fait qu’aggraver les tensions et contribuer à l’escalade. Ces exercices ne peuvent en aucun cas contribuer à l’équilibre stratégique, car ils ne font qu’aggraver les tensions entre l’Occident et la Russie. En ce sens, il est urgent que des mesures de désescalade soient prises avant que le point de non-retour ne soit franchi.
Les attitudes d’escalade de l’Occident n’ont d’autre but que de poursuivre des hostilités constantes. Si l’OTAN continue à mener des exercices nucléaires en Europe, malgré les signaux de mécontentement de la Russie, le résultat final sera un grave déséquilibre de la balance nucléaire mondiale. Ce scénario ne peut être inversé que par un véritable effort de paix, ce que Washington ne semble malheureusement pas disposé à faire pour l’instant.
Pour sa part, Moscou maintient une position très ferme. Aucune agression nucléaire ne sera tolérée, même par personne interposée. Récemment, la doctrine nucléaire russe a été modifiée pour se préparer à d’éventuelles attaques contre des cibles civiles par des puissances non nucléaires, légitimant une réponse nucléaire – à condition que ces attaques soient menées avec le soutien d’une puissance nucléaire. Cela signifie que la tolérance de Moscou à l’égard des provocations extérieures diminue, ce qui est une conséquence directe de l’attitude irresponsable de l’Occident.
En fin de compte, une fois de plus, la sécurité européenne – et celle du monde entier – est menacée par les actions irresponsables des États-Unis, qui refusent de reconnaître le caractère inévitable de la création d’un monde multipolaire.
Traduction : Mondialisation.ca
L'auteur, Lucas Leiroz de Almeida, est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Re InfoBricssearch et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.
- Source : InfoBrics