Dictature 2.0 au Brésil : Un juge interdit le réseau social X et les citoyens risquent une amende de 8000 euros s’ils utilisent un VPN
Elon Musk et son réseau social X sont au cœur d’un conflit avec le gouvernement brésilien, qui a ordonné la suspension de la plateforme pour des raisons politiques. Musk dénonce une attaque contre la liberté d’expression, tandis que le Brésil accentue sa censure numérique.
Ah, la liberté d’expression ! Ce doux concept que les gouvernements semblent apprécier… uniquement lorsqu’il les sert. Une nouvelle fois, c’est le Brésil qui se retrouve sur le devant de la scène, offrant au monde un spectacle pour le moins désolant. En effet, le 30 août dernier, Alexandre de Moraes, juge au Tribunal suprême fédéral (STF), a décidé de faire un peu de ménage en suspendant purement et simplement le réseau social X, propriété d’Elon Musk. Parce qu’après tout, quoi de mieux que de museler une plateforme pour éviter que la populace ne pense trop fort ?
Il ne s’agit pas seulement de censurer, mais de le faire de manière aussi spectaculaire que possible. Le magistrat n’a pas perdu de temps : vingt-quatre heures pour que l’Agence nationale des télécommunications obéisse, et que les fournisseurs d’Internet dressent des « obstacles technologiques » pour empêcher les Brésiliens d’accéder à X. Bien sûr, pour les têtus qui penseraient utiliser un VPN, le juge a prévu une petite amende de 50 000 reais (environ 8 000 euros), histoire de rappeler à tous que la désobéissance n’est pas une option.
???????????? APRÈS L'ARRESTATION DU PATRON DE TELEGRAM EN FRANCE, LE JUGE DE MORAES SUSPEND X DANS TOUT LE BRÉSIL !
— François Asselineau (@f_asselineau) August 31, 2024
Après plusieurs jours de tension avec @elonmusk, le juge Alexandre de Moraes a ordonné
??à l'Agence???????? des télécommunications de suspendre les activités du réseau X sous 24… pic.twitter.com/765Ax0ATVh
Le timing de cette décision n’est pas anodin. M. de Moraes est en effet en charge des enquêtes concernant l’ancien président Jair Bolsonaro et ses proches, accusés de diffusion de fausses informations et de l’existence de « milices numériques ». On pourrait presque croire que cette décision vise à protéger la « vérité », mais ne soyons pas dupes.
Elon Musk, de son côté, ne s’est pas laissé faire. Dans une série de tweets cinglants, il a dénoncé ce qu’il considère être des « motivations politiques ». Selon lui, la démocratie repose sur la liberté d’expression, et cet acte de censure en est une attaque directe. Il n’a pas hésité à qualifier Alexandre de Moraes de « pseudo-juge non élu » qui « détruit la démocratie brésilienne ». Une belle tirade, agrémentée d’une petite pique contre les démocrates américains, au cas où quelqu’un aurait oublié que Musk sait jouer sur tous les tableaux.
The oppressive regime in Brazil is so afraid of the people learning the truth that they will bankrupt anyone who tries https://t.co/VgYPRJMXJv
— Elon Musk (@elonmusk) August 30, 2024
Ce bras de fer entre Elon Musk et le gouvernement brésilien n’est probablement qu’un avant-goût de ce qui pourrait se jouer à l’échelle mondiale. L’affaire Pavel Durov avec Telegram en France montrait déjà une attaque ciblée du pouvoir profond contre les réseaux sociaux un peu trop libre ! À l’heure où la liberté d’expression est de plus en plus menacée par des régimes avides de contrôle, Musk se pose en chevalier blanc face à une dictature qui aimerait bien dompter les réseaux sociaux. Et si elle n’y parvient pas ? Eh bien, pourquoi ne pas simplement les interdire ? Quant à nous, simples mortels, nous pourrons toujours nous consoler en espérant ne pas nous retrouver coincés dans cette nouvelle ère de censure, où même l’idée d’un VPN pourrait nous coûter plus cher qu’une nuit dans un palace parisien.
- Source : Le Média en 4-4-2