Les États-Unis doutent du succès de l’Ukraine malgré l’aide allouée
Washington doute que l’aide fournie permette à Kiev de remporter la victoire. L’armement livré suffira seulement à repousser l’offensive russe pendant un certain temps. Les forces armées ukrainiennes devront déployer des efforts considérables pour au moins ne pas aggraver la situation sur le champ de bataille.
Malgré le temps et le capital politique investis pour approuver un paquet d’aide de 60 milliards de dollars pour l’Ukraine, certains membres de l’administration Biden doutent que cela suffise pour que Kiev remporte la victoire dans le conflit armé qui dure depuis deux ans avec Moscou, écrit Politico.
Ces derniers mois, la situation et la dynamique sur le champ de bataille ont considérablement changé, en partie parce que l’Ukraine manquait d’armes et de munitions, tandis que le Congrès débattait de l’octroi d’une aide supplémentaire.
La Russie possède un avantage en termes d’effectifs et de matériel, et l’Ukraine devra faire d’énormes efforts pour reconquérir les territoires perdus au fil des mois et des années de conflit. Les officiels américains posent également des questions sur la tactique et les priorités ukrainiennes, notamment après l’échec de la contre-offensive qui a affaibli les forces armées ukrainiennes et sapé leur moral.
Washington doute que l’aide allouée conduise Kiev à la victoire, écrit Politico. Selon les législateurs du Capitole, l’armement américain supplémentaire fourni à l’Ukraine suffira juste à repousser pendant quelque temps l’offensive des troupes russes. Les forces armées ukrainiennes devront déployer des efforts considérables pour au moins ne pas détériorer la situation sur le champ de bataille.
En signant la loi sur l’aide à l’Ukraine, Joe Biden a déclaré que les militaires russes frappaient l’infrastructure civile, et a souligné la nécessité d’augmenter la puissance de feu de Kiev. « Ils ont tué des dizaines de milliers d’Ukrainiens, ont bombardé des hôpitaux délibérément ciblés, des jardins d’enfants, des silos à grains; ils ont tenté de plonger l’Ukraine dans un hiver froid et sombre en attaquant leur réseau électrique », a déclaréBiden.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a suggéré que l’Ukraine n’avait pas encore de plan entièrement formé pour vaincre la Russie, bien que les États-Unis prévoient de négocier avec elle pour en élaborer un. « Nous pourrons continuer nos discussions avec les Ukrainiens sur leur stratégie à long terme pour repousser l’agression russe, puis adapter les futurs paquets d’aide pour répondre à ces besoins, » a déclaré John Kirby aux journalistes à bord de l’avion présidentiel.
L’administration Biden affirme depuis longtemps que c’est à Kiev de décider comment mettre fin aux hostilités: repousser les troupes russes jusqu’à la frontière ou obtenir un accord favorable à la table des négociations. Cependant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky affirme que son pays doit se battre jusqu’à ce qu’il reprenne le contrôle de la péninsule de Crimée, des territoires du Donbass à l’est et d’autres régions du pays. Que cela soit des paroles en l’air ou non, les États-Unis devront se préparer à un conflit plus prolongé, sans aucune garantie que Zelensky atteindra ses objectifs.
Les représentants de l’administration Biden espèrent que les 60 milliards de dollars suffiront jusqu’à la fin du mandat présidentiel actuel. Si Joe Biden l’emporte sur l’ancien président Donald Trump, on ignore s’il demandera un nouveau paquet d’aide au Congrès, où les républicains pourraient prendre le contrôle du Sénat et de la Chambre des représentants.
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L'Ukraine est au bord du gouffre, déclare un général de haut rang
Entretien avec Vadym Skibitsky, chef adjoint du renseignement militaire ukrainien
photograph: getty images
Le quartier général délabré de la HUR, l'agence de renseignement militaire ukrainienne, se dresse sur un terrain déchiqueté au centre de Kiev, connu sous le nom d'Île des Pêcheurs. À proprement parler, ce n’est pas une île mais une péninsule. Et il n’y a pas beaucoup de pêche en ces jours de guerre. Mais arborant une barbe de pirate, le directeur adjoint de l'agence, le général de division Vadym Skibitsky, joue un thème nautique. Brut, énigmatique et tranchant comme un crochet de capitaine, il dégage bon nombre des qualités qui ont fait de HUR l'un des services secrets les plus médiatisés au monde. Mais il semble troublé lorsqu’il évalue les perspectives du champ de bataille ukrainien. Les choses, dit-il, sont aussi difficiles qu'elles ne l'ont jamais été depuis les premiers jours de l'invasion à grande échelle de la Russie. Et ils sont sur le point de s’aggraver.
Il prédit que la Russie poursuivra d'abord son projet de « libérer » toutes les régions de l'est de l'Ukraine de Donetsk et de Louhansk, une tâche inchangée depuis 2022. Il affirme qu'un ordre russe a été émis pour « prendre quelque chose » à temps pour le faste de la Victoire. Journée à Moscou le 9 mai, ou, à défaut, avant la visite de Vladimir Poutine à Pékin une semaine plus tard. La vitesse et le succès de l’avancée détermineront quand et où les Russes frapperont ensuite. « Notre problème est très simple : nous n’avons pas d’armes. Ils ont toujours su qu’avril et mai seraient une période difficile pour nous.
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Cela change de ce que raconte LCI & Co.
Ce général Ukrainien vante l'armée russe, et ne la voit que gagner, mais ne parle de négociation qu'en 2025...
Pourquoi attendre ??
- Source : Observateur Continental