Bruno le Maire a détourné 36,7 milliards d’euros du budget Covid-19 !
Guy de La Fortelle revient sur la fin du "quoi qu'il en coûte" pour les citoyens français, qui se traduit par une hausse de la fiscalité et une baisse des services rendus. Cependant, l'État n'est jamais sorti de cette logique, comme le révèle un rapport de la Cour des comptes sur le budget de l'État 2023.
Le rapport montre que la gestion de l’État sous la présidence d’Emmanuel Macron est « hallucinante ». Alors que le déficit public devait être de 4,9 % du PIB en 2022, il a finalement atteint 5,5 %. Cette dégradation s’explique par une hausse des dépenses et une baisse des recettes, mais aussi par un manque de respect de l’annualité budgétaire.
Guy de La Fortelle nous explique que l’État a reporté 36 ou 37 milliards de crédits du budget 2020 sur l’année suivante, en utilisant la crise du Covid-19 comme prétexte. Ces reports de crédit n’ont pas été comptabilisés dans le déficit de 2020 et ont permis à l’État de continuer à dépenser sans compter, alors que les citoyens sont mis au régime sec. Il dénonce aussi la communication du gouvernement, qui tente de justifier la dégradation budgétaire en expliquant que le déficit de 4,9 % aurait été une « année blanche », tandis que 5,5 % serait une « année grise » ou « noire ». Il critique également le fait que les citoyens soient considérés comme trop stupides pour comprendre la situation.
Pour « l’investisseur sans costume », l’impôt n’est plus légal, car les citoyens ne sont plus consultés sur une partie de la fiscalité. Il estime que cela va à l’encontre du principe de consentement à l’impôt, qui est un élément fondamental de la démocratie.
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Fiches de paie : Le Maire veut dissimuler l’ampleur du racket socio-fiscal
Ce qu’on aime, chez Bruno Le Maire, c’est son côté petit marquis décadent des beaux quartiers. Pour lui, simplifier la fiche de paie (sujet que nous approuvons) ne veut pas dire taper dans le dur du racket socio-fiscal qui appauvrit les salariés. Cela signifie seulement le cacher. “Communiquer autrement”, comme on dit dans la caste McKinsey. Donc, Bruno Le Maire propose une réforme fondamentale : ne plus dire aux salariés pourquoi l’Etat les met sur la paille (au nom de la solidarité, bien sûr), et leur dissimuler l’ampleur du désastre.
Nous voulons simplifier le bulletin de paie pour améliorer sa lisibilité. Ma proposition est de passer de plus de 50 lignes et à une quinzaine. ↓
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) April 23, 2024
PS : l'intégralité des informations restera disponible sur demande par le salarié. pic.twitter.com/u9dKoxZfqS
La simplification du bulletin de paie est une sorte de serpent de mer dont nous entendons régulièrement parler, généralement chaque fois qu’un ministre en panne d’idées veut faire croire qu’il va réformer l’Etat et le millefeuille socio-fiscal qui nous étrangle, sans, bien entendu, avoir le moindre début d’envie de passer à l’acte.
Bruno Le Maire n’a manifestement pas compris ces simagrées, et il touche désormais un fonds marin historique : il essaie de nous faire croire que la simplification de la fiche de paie ne consiste pas à simplifier le labyrinthe social qui gangrène le travail en France, mais seulement à le dissimuler. Désormais, donc, les salariés ne sauront plus combien de métastases parasitent leur vie quotidienne. On leur dira juste : vous avez un cancer. Point.
Concrètement, l’information légale sur les montants des différents prélèvements ne sera plus diffusée. Il faudra se contenter de lire la somme globale des prélèvements, sans avoir le détail de ce qui relève de la retraite, de la santé, des accidents du travail, du remboursement de la dette sociale.
Par honnêteté, Bruno Le Maire ne devrait pas appeler son projet simplification de la fiche de paie, mais seulement infantilisation des salariés et dissimulation du racket socio-fiscal qui les appauvrit.
Éric Verhaeghe - Le Courrier des Stratèges
- Source : Le Média en 4-4-2