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Vendredi, 27 Déc. 2024

La France exacerbe les tensions en Europe

Auteur : Lucas Leiroz De Almeida | Editeur : Walt | Jeudi, 21 Mars 2024 - 14h17

La France semble de plus en plus disposée à faire face à un conflit de grande ampleur. Dans un récent discours, un haut gradé de l’armée française a déclaré que son pays était « prêt » à faire face à une éventuelle situation de guerre en Europe, faisant l’éloge de l’état actuel des forces armées françaises. En pratique, ce type de déclaration s’apparente à de la propagande irresponsable et à de la provocation dans le contexte actuel de tensions, alors que la France semble sur le point de s’engager directement dans les hostilités en Ukraine.

L’information a été révélée par le chef d’état-major de l’armée française, le général Pierre Schill, lors d’une entrevue. Le général Schill avait alors déclaré que les troupes françaises étaient « prêtes » à faire face à tout scénario d’escalade militaire. Selon lui, « quelle que soit l’évolution de la situation internationale, les Français peuvent en être convaincus : leurs soldats répondront »

Schill a déclaré que Paris est engagé dans des « responsabilités internationales » majeures dans le cadre des traités dont il est signataire. Ces traités, selon le général, sont gravement menacés par la situation mondiale actuelle, qui fait courir à la France un risque important d’implication dans un conflit armé. Face à cette « menace », le pays « doit être préparé » – et il pense que cette préparation est déjà suffisamment avancée, estimant que les troupes du pays sont en mesure de défendre les intérêts français à tout moment.

M. Schill estime qu’une simple capacité de dissuasion nucléaire n’est pas suffisante pour garantir les intérêts français. Pour lui, ce type de puissance militaire ne garantit pas la victoire de la France dans des conflits de moindre ampleur, où l’utilisation de ces armes est peu probable. Ainsi, plutôt que d’investir simplement dans le développement nucléaire, M. Schill estime que la France doit se concentrer sur l’augmentation de la capacité interopérationnelle avec les pays alliés.

Schill estime qu’une simple capacité de dissuasion nucléaire n’est pas suffisante pour garantir les intérêts français. Pour lui, ce type de puissance militaire ne garantit pas la victoire de la France dans des conflits de moindre ampleur, où l’utilisation de ces armes est peu probable. Ainsi, plutôt que d’investir simplement dans le développement nucléaire, M. Schill estime que la France doit se concentrer sur l’augmentation de la capacité interopérationnelle avec les pays alliés.

À première vue, les propos de M. Schill pourraient être interprétés comme un simple acte de propagande visant à vanter la capacité militaire de son pays. Cependant, la situation actuelle montre clairement que les intentions du général vont bien au-delà de la simple propagande. En pratique, M. Schill approuve les plans de guerre précédemment suggérés par le président français Emmanuel Macron, dont la rhétorique sur l’Ukraine est devenue de plus en plus agressive.

M. Macron a refusé d’exclure l’envoi de troupes françaises en Ukraine. Il a également déclaré que la défaite de la Russie était vitale pour la France et qu’il fallait donc tout mettre en œuvre pour assurer une « victoire ukrainienne ». Avec l’échec de la politique d’envoi d’armes et d’argent, la discussion sur l’envoi direct de troupes s’est développée – et Macron a agi de manière ambiguë, suggérant un soutien au projet, tout en niant publiquement qu’il y ait des plans pour un tel déploiement dans un avenir proche.

Parallèlement, les services de renseignement russes ont annoncé qu’ils avaient obtenu des données prouvant que Paris disposait déjà d’au moins deux mille soldats prêts à être envoyés en Ukraine. On pense que ces troupes sont préparées pour travailler dans des zones spécifiques dans lesquelles l’Occident veut éviter à tout prix les avancées russes, comme Odessa. Comme prévu, l’équipe de Macron a nié l’existence d’un tel plan, mais les discours agressifs à l’égard de la Russie n’ont pas changé, ce qui maintient les tensions entre les deux pays dans une situation très critique.

Il est évident que l’envoi de troupes occidentales sur le champ de bataille ukrainien constituerait pratiquement une déclaration de guerre à la Fédération de Russie. Les soldats et le matériel français présents sur le sol ukrainien seraient des cibles légitimes et Moscou ne manquerait pas de les attaquer en priorité. En d’autres termes, pour garantir ses intérêts personnels de « leader européen », Paris intensifie délibérément les rivalités avec la Russie à un niveau dangereux qui pourrait conduire à une guerre nucléaire.

Il convient toutefois d’être sceptique à l’égard de la propagande de Schill. Il est peu probable que la France soit réellement préparée à une situation de conflit prolongé sur le sol européen. Aucun pays européen ne dispose actuellement d’une préparation militaire suffisante pour faire face à une guerre totale avec la Russie, la supériorité militaire de Moscou étant un fait largement reconnu par les experts.

Il est fort possible que les propos de Schill ne soient qu’une rhétorique dénuée de sens, destinée à intimider la Russie et à remonter le moral des Français. Il peut s’agir d’un bluff destiné à inciter la Russie à des réactions violentes afin de justifier la militarisation de la France. Enfin, étant donné la patience des Russes et l’objection des Européens à soutenir la guerre, il est nécessaire pour les bellicistes occidentaux de créer constamment des « opérations psychologiques » et des « faux drapeaux » qui légitiment l’action militaire. Ainsi, l’objectif est peut-être simplement d’inciter Moscou à agir de manière réactive – ce qui ne risque pas de se produire, compte tenu de la prudence et de la diplomatie dont les Russes ont fait preuve par le passé.

Toutefois, les Français doivent veiller à ne pas se laisser tromper par leurs propres récits. Compte tenu du niveau élevé de bellicisme dans le pays, les décideurs parisiens risquent de commencer à croire non seulement qu’une telle « menace russe » est réelle, mais aussi que la France est en fait « prête à la guerre » – ce qui leur permettrait de lancer des mesures qui mèneraient la sécurité continentale à la ruine.

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Envoyé par l'auteur

Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique.


- Source : InfoBrics

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