L’Italie sous tutelle étasunienne. Une liste qui en dit long
Que ce soit sous l’étiquette OTAN ou directement sous l’étiquette du Pentagone la liste des installations militaires des États-Unis sur le territoire italien publiée récemment par le nouveau parti communiste italien est impressionnante. Tous nos remerciements à notre amie M-A P. qui a traduit ce document dont la portée politique est considérable.
C’est ce que nous allons tenter d’expliquer en quelques lignes.
Les trois armes : Terre US ARMY, Air US AIR FORCE et mer US NAVY y sont présentes et elles disposent sur place de tous les matériels et munitions nécessaires. Elles y ont installé d’importants postes de commandement régionaux c’est à dire dépassant les limites de l’Italie. En outre la présence permanente d’importants effectifs militaires étasuniens déployés sur le sol italien démontre que la plupart de ces bases sont toujours opérationnelles. S’y ajoutent enfin des camps d’entrainement pour des personnels de l’OTAN.
Sont également nombreuses sur tout le territoire des installations radio, radar et télécommunications qui permettent la surveillance par le Pentagone de l’ensemble du bassin méditerranéen, mer Noire comprise, du détroit de Gibraltar au Canal de Suez.
Cet énorme dispositif a été mis progressivement en place depuis l’entrée de la République italienne dans l’OTAN en 1949. La constitution italienne de 1946 peut bien déclarer que le pays refuse la guerre cela n’empêche pas un autre pays de pouvoir la faire à sa place. L’Italie peut à bon droit être considérée comme un protectorat étasunien puisqu’aucun de ses gouvernements depuis la guerre n’a refusé cette tutelle.
Cet encasernement de l’Italie s’est fait en plusieurs étapes toutes liées à des épisodes successifs des relations internationales en Europe et dans le bassin méditerranéen. Sans évidemment prétendre à balayer en quelques lignes l’histoire de l’Italie depuis la seconde guerre mondiale, nous avons essayé de cerner certaines périodes ou évènements-clés dans la mise sous tutelle de l’Italie par les États-Unis/OTAN.
Premier temps : la guerre froide et la création de l’OTAN : au sortir de la guerre le parti communiste italien, PCI, qui a pris une part très importante à la libération du nord du territoire est avec le PCF le plus grand parti communiste d’Europe. S’appuyant sur le Vatican et la mafia italo-américaine (Lucky Luciano) les États-Unis, prenant le contrôle des nouveaux services de renseignement italiens et manipulant l’opinion, interviennent pour empêcher toute victoire communiste aux élections législatives de 1948. Bien que le PCI n’ait en rien menacé de recourir à la voie insurrectionnelle (Togliatti, secrétaire général du PCI, de retour de Moscou accepte de rappeler au pouvoir la monarchie de Savoie et le principe d’un gouvernement d’union – Svolta di Salerno), les USA organisent une résistance clandestine à un éventuel coup d’état en recyclant d’anciens cadres fascistes. Paradoxalement la seule tentative de coup d’état viendra d’un général des carabiniers (De Lorenzo) qui, mis à la tête de cet appareil clandestin, se croira tout puissant et tentera de l’utiliser à son profit. Le tuteur s’y opposera.
Cette structure clandestine est aujourd’hui connue sous le nom de Gladio, organisée par la CIA autour des services secrets italiens. Bien que niée par tous les gouvernements italiens elle a fonctionné jusqu’à la chute de l’URSS. Et Il a fallu attendre 1990 pour que le président du Conseil Giulio Andreotti reconnaisse officiellement son existence et dévoile les documents officiels l’attestant. Il se peut que ce type d’activité clandestine se poursuive aujourd’hui sous d’autres formes, l’important étant qu’y soient associés les services secrets italiens et les services étasuniens, CIA, DIA et NSA.
Par la suite ; les activités de Gladio ont été sans cesse adaptées à la conjoncture politique italienne et internationale. Centrées au début sur le contrôle de l’activité du PCI, elles prennent un premier tournant en 1969 après l’automne chaud dans les usines italiennes et l’émergence de groupes d’extrême-gauche qui mettent en cause le contrôle de la classe ouvrière par la PCI. De 1969 à 1974 Gladio va donc organiser des attentats qui seront faussement attribués à la mouvance d’extrême-gauche (par exemple l’attentat de la Piazza Fontana à Milan) et où la magistrature entravée ne parviendra pas à trouver des coupables. L’objectif est clair : criminaliser une extrême-gauche elle-même très diverse mais où s’expriment des courants anti-impérialistes critiques et des États-Unis et de l’URSS.
L’année 1974 est un tournant : la dictature portugaise est tombée en avril et la liquidation de Carrerro Blanco successeur de Franco en Espagne annonce la fin prochaine du franquisme. Pour les États-Unis le choix est simple : favoriser dans ces deux pays la démocratie parlementaire (même en la mâtinant en Espagne d’une pincée de monarchie constitutionnelle), tout en empêchant le succès de partis communistes sortis de la clandestinité. Surgit alors d’un débat entre les partis communistes espagnol, français et italien le projet eurocommuniste qui, tirant les enseignements du Printemps de Prague, décident de s’émanciper de la tutelle de Moscou.
Ils espèrent ainsi prendre une grande place dans le nouveau concert de la démocratie parlementaire voire accéder à des responsabilités gouvernementales. En France le programme commun de la gauche en 1972 est une concrétisation de cette politique.
En Italie cette politique est soutenue par le dirigeant démocrate-chrétien Aldo Modo sous le nom de «compromis historique». Ce compromis est refusé par les Brigades Rouges qui décident alors de passer à la lutte armée et décideront en 1978 d’enlever celui qui est président du Conseil depuis 1974 et doit présenter à la Chambre, le jour même de l’enlèvement, le gouvernement de compromis historique avec, pour la première fois, la participation des communistes de Berlinguer, et finalement d’assassiner Aldo Moro. Ce jour même de l’enlèvement d’Aldo Moro arrive en Italie le représentant spécial du Président Carter Steve Pieczenik. Il est venu donner les ordres de Washington : le risque d’introduire le PCI au gouvernement ne doit pas être pris. Conclusion : Moro ne doit pas être sauvé. Pieczenik a confirmé cette position dans le livre qu’il a publié «We killed Moro». La démocratie-chrétienne a abandonné Moro et les BR vont l’assassiner après 55 jours de captivité. Les Brigatistes n’ont pas obtenu ce qu’ils demandaient, à savoir la libération de leurs prisonniers, le compromis historique est terminé, y compris en France où le programme commun est abandonné.
À ce moment-là la lutte contre les BR et leur élimination définitive deviennent l’objectif central de Gladio autour de qui se mobilise l’ensemble de l’appareil d’état italien. Andreotti va lui succéder comme président du Conseil mais sans participation communiste. Fin du Compromis historique en Italie et, jusqu’à l’autodissolution du PCI en 1990, les communistes italiens n’accèderont jamais plus au gouvernement. Parallèlement la politique étasunienne de démocratisation limitée porte ses fruits en Espagne et au Portugal où des dirigeants socio-démocrates revenus d’exil (Felipe Gonzales et Mario Soares) arrivent au pouvoir dans des coalitions où les communistes ne trouvent pas leur place. Il s’ensuivra quasi mécaniquement l’entrée de l’Espagne (mai 1982. dans l’OTAN (le Portugal dictatorial comptant lui au nombre des fondateurs en 1949..
Pour parachever l’opération anti-communiste de reprise en main de l’Italie en octobre 1978, le Vatican joue son rôle habituel et le concile élit le cardinal polonais Karol Wojtyla comme pape. Un pape slave sorti du cœur du Comecon ! Beau succès pour l’empire !
La disparition de Aldo Moro ne met pourtant pas un terme aux activités terroristes de Gladio qui outre sa participation à la capture des membres du commando des BR qui ont tué Moro doit consolider le bloc répressif autour de la démocratie chrétienne et pour ce faire organise des attentats aveugles destinés à terroriser la population, le plus connu étant celui de la gare de Bologne en 1980. S’installe alors au pouvoir une coalition réunissant la Démocratie-chrétienne, le parti socialiste italien, le parti républicain, le parti social démocrate italien et le parti libéral italien dénommée le Pentapartito qui met en place un système dit lottizzazione de partage entre les 5 associés de tous les lieux de pouvoir en Italie : grandes entreprises nationales, autoroutes, banques… et des ressources financières qui vont avec.
La chute de l’URSS et l’auto-dissolution du PCI qui se transforme en Parti démocrate (Pd) permettent à Andreotti de lever le voile (tout le voile ?) sur Gladio et sur la période qui s’achève dite de la première république, où la corruption de tous les partis au pouvoir, qui ont plongé les mains dans la richesse publique qu’ils ont partagée entre eux comme le ferait une mafia, a suscité un immense dégoût populaire. Il va s’exprimer sous forme d’un soutien à l’opération «Mains propres» conduite par des magistrats (au premier rang desquels Di Pietro) enfin libérés des immenses pressions subies pendant la période précédente. Mais ils ne sont pas porteurs d’un projet de «gouvernement des juges» qui de toutes manières ne conviendrait pas à la bourgeoisie italo/otanienne ; va alors émerger en 1994, sur les décombres puants du Pentapartito, le parti de droite Forza Italia fondé par Silvio Berlusconi qui avec ses chaines de télévision maitrise les nouveaux modes de propagande de masse et a l’appui de l’extrême-droite. Le système Berlusconi qui s’installe va dominer la vie politique italienne pendant 17 ans et va permettre au «cavaliere» d’être deux fois encore à la tête du gouvernement. Il sera à ce poste le fidèle parmi les fidèles du parrain étasunien GW Bush et on lui doit la répression brutale de la manifestation de Gênes contre le G8 en juillet 2001.
Cette violence délibérée exprimait la volonté du camp impérialiste de donner un coup d’arrêt au mouvement altermondialiste, à l’époque seul mouvement international critique de l’impérialisme globaliste mis en place à partir de la chute de l’URSS, dont les sommets avaient de plus en plus d’écho et qui rassemblait des militants des pays occidentaux et des pays du Sud.
Amnesty International a qualifié cette répression de manifestants pacifiques de «plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale».
Cette permanence de l’emprise étasunienne sur la vie politique italienne facilitée par l’action du Vatican ne pouvait que faciliter l’implantation massive de l’armée étasunienne sur le sol italien. Le document du (n)pci ne donne pas de détail sur la progression de cette implantation tout au long de 7 décennies mais tout indique que l’armée étasunienne n’a jamais été freinée dans cette expansion.
Un des plus gros succès de cette tutelle a été l’agression de la Serbie par l’OTAN au printemps 1999. En effet le plus actif et le plus déterminé des protagonistes des bombardements de la Serbie qui ont visé non pas l’armée serbe mais la population et les infrastructures économiques du pays a été le président du Conseil italien Massimo D’Alena, ancien dirigeant du PCI devenu dirigeant du Parti démocrate (PD). Un très spectaculaire retournement de veste.
L’Italie a ensuite pris toute sa place dans la guerre infinie contre le terrorisme initiée par Bush le 12 septembre 2001 y compris dans l’agression de la Libye en 2011 ; et même si dans ce cas Sarkozy lui a volé la vedette comme propagandiste de la guerre otanienne elle a gardé toute son importance dans les opérations militaires en raison de sa position géographique. En effet Berlusconi, qui est alors chef du gouvernement, a signé en 2008 un traité d’amitié avec la Libye et va tenter d’éviter le recours à la guerre. Cette réticence passagère lui vaudra d’être mis sur la touche par les parrains de l’OTAN et par ses opposants en Italie. Il finira par se plier de mauvais gré à la décision de Washington, l’agression militaire de la Libye aura lieu et il démissionnera en novembre 2011 peu après la liquidation de Kadhafi. Mis à l’index, il ne reviendra plus jamais au cœur du pouvoir. Désobéir au patron se paye un jour ou l’autre.
Les péripéties suivantes de la vie politique italienne : l’effondrement des partis traditionnels et l’émergence soudaine d’un nouveau parti – les 5 Étoiles – pas plus que l’arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni du parti d’extrême-droite Fratelli d’Italia (et formée politiquement par le Berlusconisme) ne changeront en rien le positionnement atlantiste du pays sur toutes les questions internationales.
À noter enfin que chaque fois que surgissent de ces fréquentes péripéties électorales des parlements d’où il s’avère impossible d’extraire une majorité de gouvernement, les réseaux militaro-politiques comme Gladio, l’ambassade des États-Unis et le Vatican agissent dans les profondeurs de la société et arrive au pouvoir un «technicien» de «consensus» comme les Prodi, Ciampi, Monti et autres : le chef d’œuvre étant le passage direct de Mario Draghi de la Présidence de la Banque centrale européenne à la présidence du conseil italien. Il s’agit d’un cas extrême où ce n’est plus l’«État Bourgeois» qui défend les intérêts du Capital mais c’est la Capital qui prend lui-même et directement la direction de l’État Bourgeois. À cette aune le cas Macron est un peu différent puisque le banquier Rothschild a été hybridé avec la technocratie d’État via l’Inspection des Finances.
La permanence de l’influence otanienne se manifestera par la participation italienne à toutes les opérations militaires impériales depuis 1990 ainsi que par la mise en place progressive de la partie industrielle du «complexe militaro-industriel» italien aujourd’hui bien développé autour de quelques grands noms comme FINCANTIERI et LEONARDO ; sujet qui mérite une présentation plus détaillée d’autant plus que les liens entre le CMI italien et le CMI français se sont approfondis.
Le seul changement, c’est-à-dire la sortie de l’OTAN, ne peut venir que d’un mouvement de masse populaire prolongé. Le document du (Nouveau) Parti communiste italien s’inscrit très opportunément dans cette démarche qui a aujourd’hui un écho populaire en Italie.
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Liste (grande partie si ce n’est toutes) des installations USA-OTAN en Italie, distribuées par région
Légende des principaux sigles :
USAF : aviation USA
US Navy : marine USA
US Army : armée USA
NSA : National Security Agency (Agence -étasunienne- de sécurité nationale et espionnage)
USARAF : USA Army Africa, institué comme Commandement de service du United States Africa Command (AFRICOM), dont le quartier général est à Stuttgart (Allemagne).
Trentin Haut-Adige
- Cima Gallina (Bolzano) : station de télécommunications et radar USA-OTAN.
- Monte Paganella (Trentin) : station de télécommunications USA-OTAN.
Frioul Vénétie Julie
- Aviano (Pordenone) : base USA en Italie, dépôt nucléaire et centre de télécommunications de l’USAF en Italie. Y vivent et travaillent environ trois mille militaires et civils étasuniens. Dans la base sont déployées les forces opérationnelles prêtes au combat de l’USAF, utilisées dans le passé dans les bombardements en Bosnie et Serbie. Dans la base sont stockées environ 40 têtes nucléaires B-61 à chute verticale, qui au cours des prochains mois seront remplacées par les «nouvelles» B61-12, têtes nucléaires tactiques déjà en cours de production aux USA, dont peuvent être dotés les chasseurs-bombardiers F-35. Dans la base aérienne d’Aviano sont en permanence déployées, depuis 1994, la 31st Fighter Wing de l’USAF, dotée de deux escadrilles de F-16 (dans la guerre de 1999 contre la Yougoslavie, elle effectua en 78 jours 9000 missions de combat) et la 16th Air force. Cette dernière est dotée de chasseurs F-16 et F-15 et a la mission, sous la direction du U.S. European Command, de planifier et conduire des opérations de combat aérien non seulement en Europe méridionale, mais aussi au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
- Roveredo in Piano (Pordenone) : dépôt d’armes et munitions USAF.
- Maniago (Udine) : connu aussi comme polygone du «Dandolo». C’est un polygone de tir italien en concession à l’OTAN.
- San Bernardo (Udine) : dépôt de munitions de l’US Army.
- Vigonovo (Pordenone) : dépôt de munitions USAF.
- Istrana (Udine) : aéroport d’appui pour les pays OTAN, pour les missions de reconnaissance et contrôle de l’espace aérien du Nord Italie et de la Slovénie.
Vénétie
- Camp Ederle (Vicenza) : commandements de l’USARAF de l’US Army, qui contrôle les forces étasuniennes en Italie, Turquie et Grèce (et probablement celles «clandestines» de Syrie, ndt). Dans cette base se trouvent les forces de combat terrestre USA en permanence en Italie : un bataillon aéroporté, un bataillon d’artilleurs avec capacité nucléaire, trois compagnies du génie. Les militaires et civils étasuniens opérant à Camp Ederle sont environ deux mille.
- Vicence : Camp Del Din, aéroport militaire USA (ex-aéroport Dal Molin) qui héberge la 173ème Brigade aéroportée de l’US Army, structure de soutien logistique de Camp Ederle.
- Tauriano di Spilimbergo (Pordenone) : connu comme «Fort Chiarle», le dépôt de munitions le plus grand d’Italie, est contrôlé par l’Armée Italienne mais en concession à l’OTAN.
- Tormeno (San Giovanni à Monte, Vicenza) ; dépôt d’armes et munitions USA.
- Longare (Vicenza) : dépôt d’armes et munitions OTAN.
- Ciano (Trévise) : centre de télécommunications et radar OTAN.
- Vérone : centre de coordination pour les opérations aériennes de l’USAF et centre de télécommunications USAF. Est en programme la construction d’un nouveau centre de commandement des Forces de Terre des pays Sud Europe adhérents à l’OTAN à Florence dans le quartier de Rovezzano.
- Motta di Livenza (Trévise) : siège du Multinational Cimic Group, sous conduite italienne, projet de coopération militaro-civile de l’OTAN.
- Affi (Vérone) : siège de «West Star», bunker de l’ex-Commandement Forces de Terre du Sud Europe de l’OTAN. Officiellement désaffecté, il est encore gardé.
- Monte Veda (Pordenone) : siège de l’ex-base OTAN Venda active jusqu’en 1998. Le site est en principe désaffecté mais le système de télécommunications et radar s’avère encore gardé.
- Lame di Concordia (Venise) : base de télécommunications et radar OTAN aujourd’hui gérée à distance par le 22ème Gr.R.A.M. (Groupe Radar de l’Aéronautique Militaire) situé à Licola (Naples).
- Boscomantico (Venise) : section de l’aéroport civil en concession à usage militaire pour les USA. S’avère désaffecté depuis 2020 mais encore gardé.
Lombardie
- Ghedi (Brescia) : base de l’Aéronautique Militaire italienne à l’usage de l’USAF. Y sont stockées environ 30 têtes nucléaires B-61 (voir base d’Aviano). La base a été le siège ces dernières années de travaux de modernisation et construction de nouveaux hangars pouvant accueillir les F-35 à capacité nucléaire.
- Montichiari (Brescia) : ex-aéroport militaire italien, a été converti pour usage civil en 1998. Aujourd’hui il est utilisé pour la maintenance d’armements de l’OTAN par l’intermédiaire d’avions cargo.
- Remondò (Pavie) : installation radar USA.
- Solbiate Olona (Varèse) : base OTAN dans laquelle s’entraîne et opère le Rapid Deployable Corps Italy de l’OTAN, soit un corps d’armée de réaction rapide multinationale sous contrôle italien.
- Milan : quartier général du Rapid Deployable Corps Italy de l’OTAN (Palazzo Cusani).
- Castiglione delle Stiviere (Mantoue) : centre de télécommunications OTAN.
- Cavriana (Mantoue) : centre de télécommunications OTAN.
Piémont
- Cameri (Novarre) : base aérienne USA-OTAN.
- Candelo-Masazza (Vercelli) : centre d’entraînement USAF, US Army et pays de l’OTAN.
Ligurie
- La Spezia : centre de recherche maritime et expérimentation OTAN (SANCLANT).
- La Spezia : centre de communications OTAN.
- Finale Ligure (Savone) : station de télécommunications de l’US Army.
Émilie Romagne
- Monte Cimone (Modène) : station télécommunications et radar de l’Aéronautique Militaire italienne en concession à l’USAF.
- Rimini-Miramare : centre télécommunications USA.
- Poggio Renatico (Ferrare) : aéroport militaire italien en concession OTAN pour le contrôle aérien de l’Est Europe, siège du «Deployable Air Command and Control Centre».
- Bologne : station de télécommunications du Département d’État USA.
Marches
- Potenza Picena (Macerata) : centre radar USA-OTAN.
- Ancône : base logistique USA-OTAN entre Marina di Montemarcio et Chiaravalle.
- Monte Conero (Ancône) : installations radar USA-OTAN.
Toscane
- Camp Darby (Pise) : base USA qui accueille environ 1400 militaires, où se trouve le 31st Munitions Squadron USA. C’est là, dans 125 bunkers souterrains, qu’est stockée une réserve stratégique pour l’armée et l’aéronautique étasuniennes, estimée à plus d’un million et demi de munitions. Étroitement reliée par un réseau de canaux au port voisin de Livourne, c’est une base d’approvisionnement des unités navales basées en Méditerranée. Elle est le siège du VIIIème Groupe de soutien USA et base de l’US Army pour l’appui aux forces étasuniennes au sud du fleuve Pô, en Méditerranée, dans le Golfe Persique, en Afrique du Nord et Turquie (et probablement Syrie, ndt).
- Coltano (Pise) : importante base NSA (National Security Agency) pour les télécommunications. D’où sont gérées toutes les informations recueillies par les centres de télécommunications situés en Méditerranée. Y est en cours un projet d’agrandissement de la base pour renforcer les opérations de soutien aux activités militaires de Camp Darby.
- Pise : l’aéroport civil-militaire est utilisé comme base ponctuelle de l’USAF.
- San Piero à Grado (quartier de Pise) : CISAM, centre de recherche nucléaire USA-OTAN.
- Talamone (Grossetto) : base ponctuelle de l’US Navy.
- Poggio Ballone (Grassetto) : entre Follonica, Castiglione della Pescaia et Tirli, centre radar USA-OTAN.
- Livourne : base navale USA.
Sardaigne
- La Maddalena-Santo Stefano (Santo-Stefano) : ex-base de l’US Navy, officiellement désaffectée mais avec projets de reconversion en cours.
- Isola di Tavolara (Santo Stefano) : Transmetteur à ondes longues ICV de soutien aux sous-marins de l’US Navy.
- Monte Arci (Oristano) : station de télécommunications USA-OTAN.
- Capo Frasca (Oristano) : polygone de tir OTAN administré par l’Aéronautique Militaire italienne.
- Perdasdefogu (Nuoro) : siège du Polygone Interforces de Salto de Quira (PISQ), polygone expérimental à usage OTAN et administré par l’Aéronautique Militaire italienne. Le polygone est loué à des sociétés privées productrices d’armements de pays OTAN et alliés pour les tests militaires et les exercices à feu.
- Capo San Lorenzo (Cagliari) : détachement «en mer» du PISQ, utilisé par les forces aériennes OTAN.
- Capo Teulada (Sud Sardaigne) : polygone de tir OTAN pour exercices terrestres et aéronavals des pays OTAN et alliés.
- Cagliari : le port de Cagliari peut être utilisé comme port nucléaire ; il est adapté à l’accostage de submersibles à capacité nucléaire et navires de guerre. Le Port Canal de Cagliari, infrastructure pour la manutention de marchandises, est régulièrement utilisé pour le chargement-déchargement de véhicules militaires et d’armements destinés aux polygones de tir de Capo Teulada et Perdasdefogu.
- Decimomannu (Cagliari) : aéroport de l’Aéronautique Militaire italienne, initialement en concession à la Luftwaffe allemande, puis mise à disposition des exercices OTAN.
- Monte Urpino (Cagliari) : dépôts de munitions USA et OTAN.
- Capo Marrargiu-Alghero (Santo Stefano) : Centre Entraînement Guastatori (CAG) créé en 1956, puis base d’entraînement Gladio, jamais officiellement désaffectée.
- Sinis di Cabras (Oristano) : centre d’écoute NSA
- Torre Grande di Oristano : centre d’écoute NSA.
Latium
- Rome : commandement pour la Méditerranée centrale de l’OTAN et la coordination logistique interforces USA.
- Rome Ciampino (aéroport militaire) : base ponctuelle USAF.
- Rocca di Papa (Rome) : station de télécommunications USA-OTAN.
- Monte Romano (Viterbe) : polygone de tir, utilisé ponctuellement par l’US Army et autres pays OTAN.
- Gaeta (Latina) : base d’attaque la VIe Flotte US Navy.
- Casale delle Palme (Latina) : école de télécommunications OTAN.
- Rome : NATO Defence College, académie d’entraînement des officiers supérieurs OTAN.
Campanie
- Aéroport Naples-Capodichino : siège du commandement des forces navales USA-Europa-Africa et de la VIe Flotte USA.
- Bagnoli (Naples) : détachement de l’US Navy pour les opérations de la VIe Flotte USA.
- Monte Camaldoli (Naples) : station de télécommunications USA-OTAN.
- Ischia (Naples) : antenne de télécommunications USA-OTAN.
- Nisida (Naples) : base US Navy.
- Licola (Naples) : base radar et d’élaboration de données de l’Aéronautique Militaire italienne en concession aux USA. La base de Licola coordonne à distance le fonctionnement de diverses stations radar sur le sol italien et opère en synergie avec le centre de coordination des opérations aériennes de l’OTAN de Torrejon (Espagne).
- Lago-Patria-Giugliano (Naples) : quartier-général de la Allied Joint Force Command (JFC) de l’OTAN. Siège du plus grand centre de coordination de l’armée USA du Sud Europe, de toutes les activités de télécommunications, commandement et contrôle de la Méditerranée.
- Giugliano (Naples) : résidences pour les militaires USA.
- Grazzanise (Caserte) : base de l’Aéronautique Militaire italienne dans laquelle opère un noyau opérationnel OTAN spécialisé dans l’espionnage, en soutien au commandement OTAN de Lago Patria.
- Mondragone (Caserte) : centre de commandement USA-OTAN souterrain anti-atomique, où seraient déplacés les commandements USA et OTAN de Lago Patria et Naples en cas de guerre ouverte.`
- Montevergine (Avellino) : station de communications OTAN.
Basilicate
- Cirigliano (Matera) : structures de commandement et contrôle de la US Navy.
- Pietraficcata (Matera) : centre de télécommunications USA-OTAN.
- Pomarico (Matera) : centre de télécommunications USA-OTAN.
Pouilles
- Gioia del Colle (Bari) : base aérienne italienne en concession pour opérations OTAN.
- Brindisi : base logistique OTAN.
- Punta della Contessa (Bari) : polygone de tir de l’Aéronautique Militaire italienne en concession à l’OTAN.
- San Vito dei Normanni (Bari) : aéroport militaire USA, officiellement désaffecté en 1994 mais encore gardé.
- Monte Iacontenente (Foggia) : base du complexe radar Nadge, probablement désaffectée ou en phase de désaffectation.
- Otrante : station radar USA.
- Grottaglie (Tarente) : aéroport de l’Aéronautique Militaire italienne en concession pour certaines opérations de logistique des USA et d’autres pays OTAN.
- Tarente : commandement des forces navales et amphibies italiennes en coordination avec les commandements OTAN.
- Martinafranca (Tarente) : sites radar et télécommunications OTAN.
- Aéroport d’Amendola (Foggia) : la plus grande base aérienne italienne et la seconde plus grande d’Europe, héberge la 32e escadre de l’Aéronautique Militaire italienne. Ponctuellement utilisée pour des opérations OTAN. De l’aéroport d’Amendola partent les drones (UAV) de soutien aux opérations militaires italiennes dans la cadre des missions OTAN et UE en Afrique et Moyen-Orient.
- Aéroport de Galatina (Lecce) : utilisé pour entraînement militaire et maintenance, fait souvent fonction d’escale aérienne y compris pour les pays OTAN.
Calabre
- Crotone : station de télécommunications OTAN.
- Monte Mancuso (Catanzaro) : station de télécommunications OTAN.
- Sellia Marina (Catanzaro) : station de télécommunications OTAN.
Sicile
- Sigonella (Catane) : base terrestre de l’US Navy en Méditerranée centrale, soutien logistique de la VIe Flotte, où travaillent environ 3500 militaires et civils états-uniens. En plus des unités de l’US Navy, elle héberge plusieurs escadrons tactiques de l’USAF : hélicoptères de type HC-4, chasseurs Tomcat F14 et A6 Intruder, groupes de F-16 et F-111. Elle bénéficie de l’extraterritorialité.
- Monta San Anastasia (Catane), quartier Fontanazza : station de télécommunications USA-OTAN.
- Caltagirone (Catane) : station de télécommunications USA.
- Palermo Punta Raisi (aéroport) : base ponctuelle de l’USAF.
- Isola dele Femmine (Palerme) : dépôt de munitions USA et OTAN.
- Comiso (Raguse) : la base serait désaffectée, mais l’aéroport est encore utilisé pour certains opérations logistiques USA.
- Niscemi (Caltanissetta) : base du NavyComTelSta (système de communication de l’US Navy) et siège du système d’antennes et radar MUOS.
- Marina di Marza (Raguse) : station de télécommunications USA qui fait partie du système MUOS de Niscemi.
- Augusta (Syracuse) : base d’attaque de la VIe Flote US Navy et dépôt de munitions avec embarcadère adapté à l’accostage de sous-marins nucléaires. Le golfe d’Augusta est en outre utilisé pour les opérations d’entraînement naval des pays OTAN.
- Monte Lauro (Syracuse) : station de télécommunications USA-OTAN.
- Centurie (Enna) : station de télécommunications USA-OTAN.
- Trapani-Birgi : base USA sous «couverture» OTAN.
- Île de Pantelleria (Trapani) : centre de télécommunications US Navy.
- Île de Lampedusa (Agrigente) : base aérienne d’attaque USA pour la Méditerranée et l’Afrique du Nord. Base des garde-côtes USA. Centre de communications et écoute NSA.
- Acireale (Catane) : Résidence de militaires USA.
- Paternò (Catane) résidence de militaires USA, Via Vittorio Emanuele 424.
- Catane : commandement Opérationnel Aéronaval OTAN et base de la Military Police USA, via Cardinale Dusmet 131.
- Cava Soriano, commune d’Augusta (Syracuse) : dépôt d’armements pour la VIe Flotte USA en Méditerranée.
- Falconara Sicula (Caltanissetta) : installations pour la communication entre les bases espagnoles de la VIe Flotte USA et les unités naviguant en Méditerranée.
- Favignana (Trapani) : centre de télécommunications USA-OTAN.
- Marsala (Trapani) : station de contrôle et communication pour la défense aérienne de l’OTAN.
- Marzamemi (Syracuse) : base radar USA d’observation.
Liste extraite d’un communiqué du (Nuovo) PCI – (Nouveau) Parti communiste italien- Contre la participation [de l’Italie] à la guerre USA-OTAN en Ukraine, 2 juillet 2023.
• http://www.nuovopci.it/Non-dare-tregua-al-governo-Meloni
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio pour le Comité Comprendre et Agir contre la Guerre (COMAGUER Marseille)
- Source : Comaguer