Zohran Mamdani élu maire de New York : premier musulman et pro-palestinien qui refuse les millions d’Israël

À 34 ans, Zohran Mamdani entre dans l’histoire en devenant le premier maire musulman et sud-asiatique de New York — un socialiste pro-palestinien qui a battu Andrew Cuomo avec 50,4 % des voix et refusé catégoriquement les millions de dollars du lobby pro-israélien AIPAC.

« Monte le son ! »

C’est par ces mots, lancés face à une foule en liesse à Brooklyn, que Zohran Mamdani a célébré sa victoire le 4 novembre 2025. À 50,4 % des voix, il enterre Andrew Cuomo, pulvérise Curtis Sliwa et entre dans l’histoire comme le plus jeune maire de New York depuis 1901, le premier musulman et le premier d’origine sud-asiatique à diriger la mégalopole.

Zohran Mamdani devient le plus jeune maire de l’histoire de New York :

" JE SUIS MUSULMAN, JE SUIS SOCIALISTE DÉMOCRATE ET JE REFUSE DE M'EXCUSER POUR ÇA." pic.twitter.com/E3us9BqmXm

— L'oeil Medias (@LoeilMedias1) November 5, 2025

Un outsider qui a fait trembler l’establishment

Reprenons depuis le début. Juin 2025. Zohran Mamdani, député de l’Assemblée de l’État depuis 2021, annonce sa candidature à la mairie. Personne n’y croit. Face à lui ? Andrew Cuomo, l’ex-gouverneur ressuscité malgré ses scandales, et Eric Adams, maire sortant empêtré dans des enquêtes fédérales.

La collecte de fonds de Mamdani, qui repose sur un grand nombre de petits donateurs, lui a conféré un avantage considérable. Avec un montant moyen de contribution le plus bas, à 98 $, Mamdani a reçu beaucoup plus de fonds publics que ses adversaires. En effet 90 % de ses donateurs ont versé moins de 250 $, le montant maximal que la Commission des financements de campagne (CFB) est prête à doubler par des fonds publics.

Pourtant, en septembre, la primaire démocrate tombe comme un coup de tonnerre : Mamdani bat Cuomo de 13 points. Comment ? Par les réseaux. Des vidéos TikTok où il descend dans le métro bondé, un discours sur les loyers prononcé en pleine course du marathon de New York, des selfies avec des livreurs Uber. Résultat : plus d’un million de bulletins en sa faveur le 4 novembre. Un record de participation pour une municipale.

« Les New-Yorkais n’ont pas voté pour moi. Ils ont voté contre les loyers à 3 500 dollars et les métros en panne. »

— Zohran Mamdani, discours de victoire

Pro-palestinien assumé : la position qui divise

Impossible de parler de Mamdani sans aborder la Palestine. Il est l’un des rares élus américains à soutenir ouvertement le BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). Depuis 2021, il co-parraine des lois pour interdire l’investissement public new-yorkais dans les entreprises liées aux colonies israéliennes.

Après le 7 octobre 2023, il appelle à un cessez-le-feu immédiat, à la libération des otages et à la fin de l’aide militaire inconditionnelle à Israël. Pendant la campagne, il refuse les dons de l’AIPAC, le puissant lobby pro-israélien.

Résultat ?

• Soutien massif des jeunes musulmans, arabes et juifs progressistes (via Jewish Voice for Peace).
• Attaques frontales : Donald Trump le traite de « sympathisant terroriste », Ritchie Torres, élu démocrate du Bronx, l’accuse d’antisémitisme.

Mamdani répond, calme :

« Critiquer Netanyahu, ce n’est pas haïr les Juifs. C’est vouloir la paix ».

Un programme qui sent le socialisme… à l’américaine

• Gel des loyers pour 2 millions de locataires.
• Métro gratuit pour les bas revenus.
• 100 000 logements sociaux en cinq ans.

Et maintenant ? Les défis d’un maire de 34 ans

Janvier 2026. Mamdani prendra ses fonctions face à :

1. Un Conseil municipal fracturé (progressistes vs modérés).
2. Un État d’Albany contrôlé par les démocrates centristes.
3. Une possible présidence Trump qui menace de couper les fonds fédéraux aux villes « sanctuaires ».

Anecdote : lors de sa première visite à City Hall en tant que maire élu, un agent de sécurité lui demande son badge. Mamdani sort son ticket de métro. « C’est tout ce que j’ai pour l’instant », sourit-il. L’image tourne en boucle sur X.

Ce que ça dit de l’Amérique en 2025

On a vu ça ailleurs. À Chicago, Brandon Johnson, ex-syndicaliste noir, gagne en 2023. À Los Angeles, Karen Bass, progressiste, l’emporte en 2022. À Philadelphie, les socialistes démocrates trustent les sièges.

New York, ville-monde, vient de rejoindre le club. Et si Mamdani réussit ? Il pourrait devenir, en 2028, le candidat anti-Trump dont la gauche rêve.