Chute de gouvernement Bayrou programmée ?

La France est ingouvernable par la faute d’Emmanuel Macron. François Bayrou va demander la confiance au Parlement le 8 septembre. Pour une chute annoncée de son gouvernement…
François Bayrou soumet le gouvernement à un vote de confiance
La chute annoncée du gouvernement Bayrou se profile à l’horizon. La rentrée politique va être chaude en France, et les magouilles politiciennes sont déjà à l’œuvre pour qu’Emmanuel Macron maintienne les rênes d’un pouvoir qu’il ne veut lâcher.
Les cotes de popularité de Macron, du gouvernement et celle du Premier ministre ont considérablement baissées, des manifestations et un blocage du pays ont prévus le 10 septembre. Dans ce contexte morose, et d’impopularité grandissante, François Bayrou a décidé de faire sa rentrée au Parlement en demandant aux députés un vote de confiance pour faire adopter son budget, présenté en juillet, de resserrement des finances publiques avec une réduction du déficit de 44 milliards d’euros sur quatre ans.
Le Premier ministre en fonction depuis 8 mois a demandé à Emmanuel Macron de «convoquer le Parlement en session extraordinaire». Sa nouvelle déclaration de politique générale devant les députés sera suivie du vote de confiance sur «question centrale» de «la maîtrise de nos finances». L’objectif : valider le principe du futur budget.
S’il n’obtient pas la confiance, François Bayrou devra remettre la démission de son gouvernement
S’il n’obtient pas la confiance, François Bayrou devra remettre la démission de son gouvernement au président de la République. «Si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n’avez pas de majorité, le gouvernement tombe», a-t-il clarifié lors de son allocution lundi soir.
Les jeux sont quasi faits, la chute du gouvernement Bayrou quasi certaine, une majorité lui refusera la confiance. Seules les quatre formations soutenant le gouvernement (Renaissance, Les Républicains, MoDem et Horizons) ont annoncé voter la confiance, ce qui représenterait, en cas de mobilisation totale, 210 voix, loin des 288 nécessaires pour une majorité absolue si tous les députés prennent part au vote. «Voter pour la chute du gouvernement, ce serait voter contre les intérêts de la France», estime le président du parti Les Républicains et ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.
Les socialistes, les insoumis et le Rassemblement national ont déjà annoncé qu’ils voteraient contre ce vote de confiance. Ce dernier a d’ailleurs demandé à Emmanuel Macron «un retour aux urnes» soit en prononçant une «dissolution» de l’Assemblée nationale, soit en remettant sa «démission» afin de «sortir de cette impasse politique». Deux options que l’actuel hôte de l’Élysée rejette catégoriquement.
Alors après Bayrou ? Macron nommera-t-il un nouveau Premier ministre dégainera-t-il l’article 16 pour gouverner seul ou une troïka formée par la BCE, la Commission européenne et le Fonds monétaire international prendra-t-elle en main les destinées de la France surendettée ? Les trois options sont possibles.
Macron ne recourra pas à une nouvelle dissolution mais «ne se privera pas a priori d’un pouvoir constitutionnel»
L’option d’un gouvernement technique mis en place par l’Union européenne a été soulevé par le ministre français des Finances, Éric Lombard qui a déclaré hier matin : «Nous voulons éviter le risque d’une intervention du FMI en cas de chute du gouvernement, mais je ne peux pas faire comme si cette éventualité n’existait pas».
Parallèlement, Macron ne cesse de marteler qu’il ira jusqu’au bout de son mandat en 2027, quoi qu’il arrive. Et son entourage indique à RMC qu’il ne recourra pas à une nouvelle dissolution mais «ne se privera pas a priori d’un pouvoir constitutionnel». Cela signifierait-il qu’il va se servir de l’article 16 pour gouverner avoir les pleins pouvoirs ? Il en serait capable. Ou nommer un nouveau Premier ministre «gaucho-macron-compatible» qui ne durera pas plus longtemps que les précédents en raison de la grave crise de la dette et de l’impopularité d’Emmanuel Macron lui-même, «petit prince effrayé dans son palais» ironise un journaliste italien, «incapable de commander. Et trop fier pour démissionner. Le pouvoir lui appartient toujours, mais l’autorité s’est évaporée».
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La comédie du pouvoir : François Bayrou va sauter (à moins que…)
Dans un numéro de funambule désespéré, François Bayrou a fixé la date de son propre supplice parlementaire. Le Premier ministre par intérim a convoqué une session extraordinaire pour le 8 septembre, date à laquelle il engagera la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale.
Un vote de confiance pour un gouvernement qui n’en inspire aucune.
Une manœuvre risquée, tant les oppositions de Marine Le Pen à Mathilde Panot ont déjà annoncé leur intention de voter contre lui, scellant peut-être ainsi le sort éphémère de cet exécutant propulsé aux avant-postes d’une majorité en déroute.
Reste la sinistre hypothèse d’un marchandage : abandonner une mesure impopulaire, comme la suppression de deux jours fériés, pour acheter à vil prix les voix nécessaires à sa survie, perpétuant ainsi le cynisme d’une Macronie à l’agonie.
- Source : Médias-Presse-Info