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Jeudi, 21 Août 2025

Sylvie Kauffmann, du Monde, interdit à ses lecteurs de comprendre la situation russe

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Jeudi, 21 Août 2025 - 14h50

Sylvie Kauffmann (SK) connaît Poutine mieux que personne : elle s’est introduite dans sa tête et nous rapporte des informations précieuses de l’enfer russe.

On rappelle, avant d’attaquer cette petite analyse, qu’éditorialiste au Monde, ça signifie propagandiste. Ici, de l’OTAN et du mondialisme, dont SK est la gardienne dans le temple de la Pravda française.

L’article étant réservé aux abonnés, nous avons uniquement découpé les parties critiquables. SK répond aux lecteurs, apparemment triés sur le volet puisque aucune question gênante ne lui est opposée.

La première question émane de Pierre, mais pas de Brague. Pierre pose une question-réponse.

Pierre : La diplomatie est parfois un théâtre, chacun cherchant à tirer profit d’un succès et accuser en cas d’échec. Trump nous avait habitués à rompre avec les usages. Aujourd’hui il est acteur d’un schéma classique. N’est-ce pas déjà un indice sur l’échec de ce sommet ?

Sylvie : Il y a cependant un gros risque, que connaissent bien les Européens : pour gagner du temps, Vladimir Poutine peut faire semblant d’être prêt à négocier et s’engager dans des pourparlers interminables qui n’aboutiront jamais, pendant lesquels son armée continue de gagner du terrain et de bombarder l’Ukraine. C’est en gros la tactique qu’il avait mise en œuvre après l’annexion de la Crimée et la première invasion de l’Ukraine, en 2014, dans le cadre des discussions de Minsk avec la France, l’Allemagne et l’Ukraine.

Stop ! Les accords de Minsk qui ont bien sûr été signés et respectés par la France et l’Allemagne, à savoir Hollande et Merkel à l’époque... Sylvie critique ensuite l’accueil royal de Poutine à Washington.

Sylvie : Ce traitement est d’autant plus ironique que Vladimir Poutine est non seulement l’agresseur d’un pays indépendant, en violation du droit international, mais aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerre.

Stop ! L’OTAN, qui n’est pas un pays, est autant l’agresseur de la Russie – qui est un pays indépendant – via la déstabilisation de Maïdan et la violation des accords de Minsk, que la Russie est l’agresseur de l’Ukraine. Le chef de l’OTAN sera-t-il un jour sous le coup d’un mandat d’arrêt pour crimes de guerres, au pluriel s’il vous plaît ? Sylvie évoque ensuite la faiblesse de Donald vis-à-vis de son ami Vladimir, ce qui constitue pourtant une concession toute diplomatique : on n’a rien sans rien.

Sylvie : Et en engageant ce dialogue avec Donald Trump, il fait sauter les ultimatums et la menace de nouvelles sanctions contre la Russie – du moins pour l’instant : Donald Trump a dit sur Fox News que la question des sanctions ne se posait plus pour deux ou trois semaines. C’est important pour M. Poutine, car l’économie russe montre de sérieux signes de faiblesse.

Stop ! Oui, c’est l’effondrement, comme le prévoyait Pruno Le Maire. Plus rien ne fonctionne en Russie, sauf la croissance. En revanche, la croissance de la zone euro est au plus haut, et le standard de vie des 450 millions d’Européens s’élève d’année en année, sous le régime démocratique de la troïka Leyen-Merz-Macron. Au fait, où sont passés les 723 milliards ?

Sylvie : Et pendant ce temps il peut continuer à bombarder l’Ukraine et poursuivre son offensive dans l’est du pays.

Stop ! Pour prendre toute l’Ukraine, puis les pays baltes, puis la Pologne, puis toute l’Europe de l’Ouest. Jusqu’aux États-Unis et au détroit de Béring. L’objectif final, c’est la Sibérie extrême-orientale ! Le seul moment de lucidité dans ces échanges intervient quand on aborde le désintéressement de Trump.

Sylvie : Si Donald Trump décide de se désintéresser de la question ukrainienne, ce sera aux Européens de s’en occuper seuls. La question qui se posera alors est de savoir sur quelle aide militaire américaine ils pourront encore compter, notamment dans le domaine du renseignement et de la reconnaissance satellitaire. Mais ils savent aujourd’hui que sous Donald Trump, les États-Unis vont se désengager de l’Europe. Et le vice-président, JD Vance, a dit clairement la semaine dernière que les États-Unis ne financeraient plus la défense de l’Ukraine. Donc la dynamique est claire.

Patrick : Est-ce que vous ne trouvez pas que l’attitude de Trump met les États-Unis en position de faiblesse ? Il est évident que Trump a peur de Poutine, ce qui met ce dernier en position de force avec une conséquence prévisible de déstabiliser l’Occident au profit de la Russie. Quelles sont les cartes que l’Occident va jouer pour garantir sa survie et celle de l’Ukraine ?

Stop ! Voici l’une parmi tant d’autre questions idiotes des lecteurs du Monde, totalement asphyxiés par une propagande à jets continus, surtout vis-à-vis de la Russie. Conséquence, ils ne peuvent rien comprendre à la situation et ne peuvent que poser des questions idiotes. Dans la réponse de Sylvie, on retrouve les éléments de langage qui vont de BHL à Macron en passant par l’OTAN.

Sylvie : Pour l’Europe, la survie de l’Ukraine comme État souverain et indépendant est existentielle, mais elle ne l’est pas pour l’Amérique de Donald Trump. Oui, le président américain est impressionné par Vladimir Poutine, et cela peut nous apparaître comme une faiblesse, mais lui voit ce dernier comme un dirigeant « fort » à la tête d’une autre grande puissance qui, accessoirement, a « beaucoup de terre, beaucoup de terres rares et de pétrole » et avec lequel il peut s’entendre pour faire de « grandes choses », comme il dit.

Stop ! La survie de l’Ukraine comme État souverain et indépendant est existentielle, pour l’Europe s’entend ? Quelle drôle d’idée. Pour l’OTAN peut-être, pour l’oligarchie européiste peut-être, mais pas pour les peuples européens. Il ne s’agit pas de sacrifier tout un peuple, mais de reconnaître le rôle délétère et criminel de l’OTAN dans une tentative de déstabilisation et de destruction de la Russie depuis plus de trente ans. Le projet n’est pas nouveau ! On peut même dire qu’il date de la moitié du XIXe siècle.

Sylvie : Les cartes que les Européens peuvent jouer sont celles de l’unité et de la fermeté, notamment en matière de défense, un domaine dans lequel ils ont beaucoup de retard à rattraper, ce qu’ils ont commencé à faire. Cela demande un gros effort politique…

Stop ! Le Monde qui appelle au réarmement, et donc à la guerre : Hubert, le fondateur du journal, doit se retourner dans sa tombe. Nous, on tourne la page. Sacrée Sylvie, c’est pas avec ce genre d’analyse que les lecteurs du quotidien des lobbies et des marchés vont pouvoir comprendre les événements en cours !

Conclusion

On a le droit d’être antirusse, mais on peut l’être intelligemment, en ne prenant pas ses lecteurs pour des demeurés. Si on était des antirusses intelligents, on saurait que la Russie n’a aucune chance d’envahir l’Europe de l’Ouest, dont elle se fiche comme de son premier knout. Aujourd’hui, elle se tourne vers l’Asie, et Trump, qui a compris la manœuvre, tente de détourner Poutine de Xi, et maintenant de Modi.

Les démocrates (mondialistes) ont fait beaucoup de mal à l’Amérique, diplomatiquement parlant. Il y a désormais un front uni anti-américain, que Trump essaye de défaire. Le dindon de la farce, c’est l’UE, dont les habitants vont payer et qui payent déjà les pots cassés, une UE qui a perdu le peu de poids diplomatique qu’il lui restait. Et on est malheureusement dedans.



Dans cette vidéo de mars 2025, Kauffmann fait semblant de découvrir que ce sont les rapports de force qui régissent la géopolitique. Les Trump et les Poutine seraient responsables du basculement d’un ordre international fondé sur le droit (ONU et compagnie) à un ordre fondé sur les puissances agressives. Honnêtement, ça fait 2 500 ans que c’est comme ça. On ne dit pas que c’est bien, mais faut pas se voiler la face.

Cependant, au Monde, on a trouvé pire que Kauffmann : Françoise Thom, qui y a son rond de serviette. Là, on est dans l’antirussisme radical, rabique ! Son topo sur Poutine en 2023 est un modèle du genre :

« Le poutinisme est né du croisement entre la pègre et les services spéciaux soviétiques ».

On a extrait ses plus belles punchlines de sa tribune du 13 août 2025, qui aurait dû faire sursauter les chercheurs les plus honnêtes. Vous allez voir que Kauffmann est très mesurée par rapport à Françoise, qui est officiellement « historienne, spécialiste de l’Union soviétique et de la Russie postcommuniste »...

Ces temps-ci, au « brouillard de la guerre » s’est ajouté le « brouillard de la diplomatie ». Il est inutile d’essayer de démêler les impulsions confuses de l’administration Trump. Nous devons prendre pied sur le seul terrain solide à notre disposition : les objectifs russes – d’autant plus que c’est toujours de ce côté que bascule le président américain. Là, les choses sont claires. L’économie russe est en train de sombrer à un rythme accéléré.

Outre la cooptation d’un complice étranger, la deuxième caractéristique de l’expansion russe est la tactique du salami. La Russie débite sa victime en tranches (on l’a vu avec l’Ukraine : d’abord la Crimée, puis le Donbass…) ; la première tranche acquise, elle passe à la deuxième, puis à la troisième.

Pour obtenir cet alignement, Moscou mise sur la vanité, l’ignorance et la sottise de Donald Trump. Mais pas seulement. La souricière est garnie d’un appétissant bout de gruyère. La Russie fait miroiter à Trump un « deal » somptueux : en échange d’un coup de main en Ukraine, d’une levée des sanctions et d’un accès renouvelé à la technologie occidentale, elle confierait la gestion et la revente de son gaz destiné à l’Europe à une société américaine.

Avec Donald Trump, le Kremlin a trouvé le partenaire rêvé qui, à son exemple, réduit la politique étrangère au racket et à l’extorsion. Il reste à voir si Trump osera affronter l’opinion américaine en commettant une infamie inouïe, la trahison d’un allié, abandonné à un ennemi qui a juré sa perte.

La fin de ce paragraphe est un morceau d’anthologie :

Que peut faire l’Europe face à l’axe russo-américain ? Rester lucide, d’abord. Il faudra sans cesse garder à l’esprit l’acharnement avec lequel la Russie a détruit l’Ukraine depuis des décennies, le mélange de brutalité et de machiavélisme diabolique dont elle a fait preuve pour casser le moral ukrainien, faire éclater le front occidental, découpler les États-Unis de l’Europe, saper l’Union européenne, tout cela en détruisant sa propre prospérité pour la seule jouissance d’écraser un voisin qui voulait être libre. La Russie est une immense machine de destruction qui, après l’asservissement de l’Ukraine, se ruera contre l’Europe, pas forcément sous la forme d’une invasion militaire mais par la démoralisation et la propagation de la haine, de la bêtise, de l’égoïsme national suicidaire et du nihilisme.

Une petite remarque en passant, chère Françoise : l’UE n’a pas eu besoin de la Russie pour se faire saper. Elle le fait très bien toute seule, vendue qu’elle est aux intérêts globalistes.


- Source : E&R

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