La lutte impitoyable pour le pouvoir s’appuie sur l’abolition de l’argent liquide
Le gouvernement américain est l’un des acteurs influents de l’accélération de la suppression de l’argent liquide dans le monde. La Better Than Cash Alliance a été ainsi fondée en 2012, avec l’aide de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
À travers cette alliance l’abolition de l’argent liquide a massivement été promu au niveau mondial. Cet engagement des États-Unis s’explique par le fait que dans le monde entier les opérations de paiement sans numéraire sont dominées par des entreprises américaines. Cela permet indirectement au gouvernement américain de contrôler les transactions financières des différents pays, banques, entreprises et particuliers et de les exclure des transactions de paiement numérique s’ils n’agissent pas dans leur intérêt.
Il s’agit d’un facteur de domination énorme qui est maintenant presque aussi important que la domination militaire des États-Unis. En réduisant l’importance de l’argent liquide, le pouvoir des États-Unis s’accroît automatiquement.
Au moyen de quelques exemples de par le monde, nous examinons maintenant de plus près comment ces stratèges financiers procèdent pour étendre leur pouvoir au moyen de systèmes bancaires internationaux et de grands prestataires de services de paiement :
Le prestataire de services de paiement international VISA a mis en œuvre des grands moyens pour évincer les paiements en espèces. Ainsi, avec un budget allant jusqu’à 500 000 dollars, VISA veut soutenir des bars, cafés et restaurants des États-Unis, s’ils n’acceptent plus d’argent comptant. VISA a également tenté d’inciter le gouvernement bulgare à abaisser en deux étapes le plafond des paiements en espèces à environ 500 euros. Les chiffres des États-Unis montrent qu’il s’agit d’une véritable question d’intérêts économiques. En 2018, les paiements par carte de crédit ont généré à eux seuls des coûts de 90 milliards de dollars. La majeure partie de l’argent a été payée par les clients et est allée dans les poches des prestataires de services de paiement sans argent liquide. Mais ce ne sont pas les seules conséquences d’une éviction grandissante de l’argent liquide. L’évolution dramatique de la situation en Grèce donne une idée des conséquences de l’abolition des espèces. Là-bas, les citoyens sont assujettis à des pénalités fiscales s’ils paient trop peu par carte ou par virement, et les commerces sont pratiquement obligés de conclure des contrats avec des entreprises comme VISA. L’argent liquide stocké à domicile doit également être signalé aux autorités et est confisqué si son origine ne peut être prouvée.
Et ici, les intérêts de deux domaines vont de pair : ceux des prestataires de services de paiement et ceux des systèmes bancaires internationaux. Dans ce qui suit, il devient clair que ces domaines s'imbriquent comme les engrenages d'un mouvement d'horlogerie afin de prendre le contrôle de toutes les ressources financières jusqu'à la propriété privée.
Afin de stimuler l’économie, la BCE travaille depuis des années à la baisse des taux d’intérêt directeurs. Etant donné que les taux d’intérêt négatifs sur les comptes d’épargne équivalent à une dépossession sournoise, les investisseurs peuvent éviter une perte de valeur en retirant leur argent. Mais cette libre gestion de leurs propres actifs limite les possibilités d’influence de la BCE. Dans un document de travail du FMI sur la mise en œuvre du système des taux d’intérêt négatifs, il est maintenant proposé de percevoir une taxe d’échange sur l’argent liquide correspondant au même taux d’intérêt que celui qui s’applique aux actifs placés. Avec un taux d’intérêt négatif de -5 % par exemple, pour un retrait de 100 € à un distributeur de billets, seulement 95 € d’argent liquide seraient disponibles ; avec pour conséquence que l’attrait pour l’argent liquide en tant qu’épargne et moyen de paiement s’effondrerait radicalement et que la voie vers une suppression définitive de l’argent liquide serait dégagée. Hans-Werner Sinn, ancien président de l’Institut Ifo et sage économiste, commente : « Si la BCE veut abolir l’euro liquide, l’Allemagne doit réintroduire le mark. » « L’argent liquide est un élément important de liberté ».
« L'argent, c’est du libre-arbitre matérialisé. Il a donc dix fois plus de valeur pour l’homme qui a été dépossédé de son libre-arbitre ». Fiodor M. Dostoïevski, écrivain russe.
- Source : Kla TV (Allemagne)