L’Égypte comme exemple, par Hélios d'Alexandrie

Les évènements sanglants qui se déroulent en Égypte ressemblent à s’y méprendre à un rêve prémonitoire; ce rêve ou plutôt ce cauchemar c’est celui de l’occident. Comme une personne qui refoule ses craintes en se berçant d’illusions, ou qui refuse de voir les « signes du temps », le vieil occident, pétri de doute, abandonné par son courage, se réfugie dans le déni du présent et, celui bien plus effrayant, de l’avenir.

Les messages qui émanent de l’Égypte

L’Égypte! Voilà un pays qui espérait et qui espère encore pouvoir s’en sortir, maladroitement peut-être mais sincèrement. Les experts d’un peu partout mettent en doute l’engagement des égyptiens dans la voie démocratique. Attitude paternaliste par excellence, qui plus est elle s’adresse à des gens qui ont mis leurs vies en danger (des milliers en sont morts), dans leur lutte pour la liberté et la dignité. Ceux qui secouent la tête et font la moue à la mention des trente millions d’Égyptiens qui ont manifesté le 30 juin contre le régime des frères musulmans, sont les premiers à se laisser intimider par les islamistes et à faire preuve d’obséquiosité à leur endroit.

Parce qu’elle veut s’en sortir, parce que ses jeunes veulent vivre et veulent être libres, l’Égypte refuse de s’engager dans le cul-de-sac de l’islamisme. Ce rejet constitue le premier message que l’Égypte envoie au monde entier, message à ce point troublant et déstabilisant que l’occident s’est refusé jusqu’à ce moment d’en prendre connaissance. La réalité est à ce point opposée à la croyance que les élites occidentales, à l’exemple des islamistes, se sont réfugiées dans l’irréel et même dans l’absurde. En effet des occidentaux agnostiques ou même athées, s’avisent à présent de faire gober l’islam politique aux égyptiens musulmans! « Qu’ont-ils ces maudits égyptiens à refuser les frères musulmans, alors que nous, occidentaux, nous leur déroulons le tapis rouge et les laissons infiltrer toutes nos institutions? »

L’Égypte a décidé massivement, en sortant dans la rue et en manifestant durant des mois, de suivre sa propre voie. En deuil d’elle-même depuis des siècles elle sait que cette voie n’est pas tracée d’avance, et qu’il lui faudra du temps et des efforts pour la définir et s’y engager résolument. Ce dont elle est sûre c’est que l’islam politique, soit le régime du califat universel, ne peut en aucun cas s’accommoder de cette voie; pire, l’islam politique ne peut, sans se renier, se plier à la volonté de la majorité en Égypte et se contenter de respecter les nouvelles règles du jeu. Nul besoin d’être un grand analyste dans le champ de la politique pour comprendre que le choc entre la majorité des égyptiens et les islamistes est inéluctable. Il s’agit là du second message que l’Égypte envoie au monde entier, message ou plutôt réalité que l’occident a choisi d’ignorer. « Qu’ont-ils ces maudits égyptiens à vouloir exclure les frères musulmans, alors que nous faisons tout pour qu’ils se sentent chez eux en occident? »

Le troisième message en provenance d’Égypte concerne la nature extrêmement violente de l’islam politique. Incitations au meurtre, menaces de mort, destructions systématiques de biens publics, assassinats gratuits, attentats contre les forces de l’ordre et l’armée, tortures menant à la mutilation et à la mort, attaques systématiques contre les chrétiens prenant la forme de pogroms, rapt de jeunes filles et d’enfants, décapitations de personnalités chrétiennes et d’hommes d’églises, incendies criminels de maisons et de commerces appartenant à des chrétiens, d’églises, de couvents, de monastères, d’évêchés, d’écoles, d’orphelinats, d’instituts pour handicapés… Ces crimes abjects, les médias égyptiens en parlent ouvertement, les images et les séquences filmées sont présentées aux médias occidentaux, très peu est transmis au public occidental. Là encore l’occident fait mentir ses propres yeux plutôt que de prendre acte de la réalité. « Qu’ont-ils ces maudits égyptiens à tant provoquer les islamistes, d’où vient qu’ils leur refusent ce que nous leur accordons de si bon gré : des zones de non-droit où forces de l’ordre, pompiers et ambulances ne sont pas admis? »

Aujourd’hui l’Égypte, demain l’Europe et peut-être l’Amérique

Il faut se l’avouer, si l’Égypte avait accepté de sombrer dans l’islamisme, les choses auraient été beaucoup plus simples pour les élites politiques, médiatiques et « intellectuelles » en occident. Mais l’Égypte a refusé obstinément de suivre le scénario que les élites occidentales et l’organisation mondiale des frères musulmans avaient conjointement écrit pour elle. Les égyptiens ont agit là où les citoyens des pays occidentaux n’osent même pas rêver : se dégager du fléau islamiste. L’Égypte donne l’exemple, mais elle révèle en même temps ce qu’il en coûte de destructions et de souffrances pour se libérer de la tyrannie islamique.

Les peuples européens doivent à tout prix ignorer les messages qui émanent de l’Égypte, à savoir :

qu’il est légitime pour un peuple d’aimer son pays au point de rejeter l’islamisme et toute autre idéologie qui vise à détruire le caractère national du peuple. que l’islam politique est ouvertement hostile à tout ce qui n’est pas lui et que l’idée d’en arriver avec lui à une coexistence pacifique relève de la folie pure. que l’islam politique s’avère extrêmement violent dès le moment où il rencontre de la résistance à sa volonté de dominer. que la haine sanguinaire des islamistes s’exerce de préférence sur les non-musulmans, en particulier les chrétiens.

Les peuples en occident ont tout à gagner à observer de près ce qui se passe en Égypte, car ils y trouveront à la fois une image de ce qui les attend et des leçons à tirer, tant pour le présent que pour le futur. C’est exactement cela que cherchent à éviter les élites occidentales et les frères musulmans. Les peuples ne doivent rien savoir de la réalité : la révolution menée par trente millions d’égyptiens est déguisée en "putsch militaire", les dirigeants des frères musulmans sous le coup d'accusations pour crimes graves sont devenus des "prisonniers politiques", les voyous islamistes armés jusqu’aux dents sont maquillés en "manifestants pacifiques", les dizaines de policiers non-armés tués à bout portant par les islamistes ne sont jamais mentionnés dans les nouvelles, les crimes contre les chrétiens et leurs institutions religieuses sont passées sous silence, la coalition pour ne pas dire la fusion entre les frères musulmans et les terroristes au Sinaï est totalement occultée…

À présent nous assistons à une étrange alliance joignant l’organisation mondiale des frères musulmans et l’islamiste Erdogan à Obama, Cameron, Hollande et Merkel. Leur objectif : couper la route au peuple égyptien et remettre en selle les frères musulmans. Une campagne féroce est menée contre les dirigeants actuels en particulier le chef de l’armée égyptienne le général el Sissi. D’un côté nous voyons les forces de la haine alliées aux forces de l’illusion, de l’autre la détermination de ceux qui se sont vu confier la difficile tâche de sauver l’Égypte. Quel que soit le sort qui attend l’Égypte, elle demeurera un exemple pour le présent et l’avenir, un exemple qui pourrait inspirer les peuples d’occident et les inciter à secouer la léthargie où ils sont maintenus face à l’islam.