«BFM menteurs !» : une cinquantaine de «gilets jaunes» protestent devant la rédaction de BFM TV
Latentes depuis des années, les critiques contre la presse trouvent un exutoire avec le mouvement des «gilets jaunes» et BFM TV, notamment, dont l'honnêteté journalistique est remise en question par les manifestants, devient la cible de leur colère.
D'abord concentré sur la hausse du prix des carburants, le mouvement des «gilets jaunes» est en train de changer de dimension pour exprimer un mécontentement beaucoup plus large envers le pouvoir. Et, pour beaucoup de manifestants, la presse, accusée de mal représenter le mouvement et de faire in fine le jeu du gouvernement, se retrouve sous le feu des critiques.
Ainsi, le 19 novembre au soir, une cinquantaine de «gilets jaunes» se sont rendus devant la rédaction de BFM TV pour y crier leur colère. Sous un concert de klaxons, les manifestants ont scandé à plusieurs reprises «BFM menteurs !», avant de huer des personnes sortant du bâtiment.
@BFMTV alors on ne montre pas ça à la télé ? #Bfm#menteurs !!! #bfmmenteurs !! Le 17 c’est maintenant !! Nous sommes tous des gilets jaunes !! #MacronDémission !! pic.twitter.com/p0deNck9A7
— Patriote de France NN (@NicolasNoto1) 21 novembre 2018
Une action qui fait écho à de nombreuses autres depuis le début du mouvement, où les journalistes de la chaîne d'information – et d'autres médias traditionnels – ont pu constater leur impopularité. «BFM c'est des experts de merde», avait par exemple lancé une personne en plein direct de la chaîne, le 17 novembre sur les Champs-Elysées.
#17novembre2018 Pas très aimés des #GiletsJaunes les journalistes de BFM TV pic.twitter.com/09ysAMxEjB
— Abbé Rézina ???????? (@Abbe_Rezina) 20 novembre 2018
Plus discret mais tout aussi parlant, un homme s'était placé dans le champ de la caméra avec un t-shirt détournant le logo de la chaîne : «BFMTG – Fake 24/7».
Plus tard dans la soirée, c'est un autre journaliste qui était pris a parti à Paris, cette fois physiquement, lors de son duplex sur les Champs-Elysées. Alors qu'il couvrait l'évènement, un homme lui a écrasé un œuf sur la tête.
Soutien au confrère @Raph_journalist, journaliste @BFMTV, victime d’une agression pendant son duplex ! #GiletsJaunespic.twitter.com/X45bzV62Kn
— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) 17 novembre 2018
«Un climat général insupportable et injustifié», d'après BFM TV
Cette hostilité manifeste du mouvement envers la chaîne d'information a d'ailleurs contraint cette dernière à prendre des mesures de protection, comme l'a remarqué le site Puremedia. A la place du logo «BFM TV» habituellement visible, le micro des journalistes a souvent été anonymisé avec une simple bonnette noire. «Nous avons aussi des agents de sécurité qui escortent les reporters», a précisé au média Céline Pigalle, la directrice de la rédaction de BFM TV.
«Il y a un climat général insupportable et injustifié», a-t-elle par ailleurs jugé, estimant que «tout le monde [avait] de plus en plus de mal avec les faits». Selon elle, si BFM TV est accusée par les «gilets jaunes» de minimiser la mobilisation ou d'en rendre compte injustement, c'est parce que certains manifestants n'acceptent pas d'y entendre un propos différent de celui relayé sur les réseaux sociaux. Et d'en conclure de l'existence d'«une véritable bulle sur les réseaux sociaux».
- Source : RT (Russie)