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Le plus haut degré de certitude : Les nouvelles preuves du crash du vol MH17

Auteur : Oriental review (Russie) | Editeur : Walt | Mardi, 25 Sept. 2018 - 21h37

Le 17 septembre, le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a organisé une réunion d’information à l’intention de la presse, afin de présenter de nouvelles preuves documentées que les forces armées ukrainiennes ont contribué à faire écraser l’avion malaysien qui survolait le Donbass en juillet 2014.

D’après les informations qui ont été conservées sur les débris du missile trouvés sur les lieux de l’accident et exposés par l’Équipe d’Investigation Conjointe (JIT) le 24 mai 2018, les enquêteurs militaires russes ont pu lire les numéros d’identification uniques imprimés sur la buse et le moteur du missile. Il a été établi que ce missile avait été fabriqué en Union Soviétique en 1986. Des documents ont été présentés lors de la réunion d’information provenant des archives du fabricant, ainsi qu’un registre classé Top Secret, dans lequel était consignée l’arrivée du missile dans un entrepôt appartenant à une unité militaire près de la ville de Ternopil dans ce qui était alors la République Soviétique d’Ukraine.

Nikolaï Parchine, chef de la direction des missiles et de l’artillerie du ministère russe de la Défense a déclaré :

« Le missile, qui portait l’empreinte du numéro de série militaire 886 84737379 et a été fabriqué pour être utilisé dans un système de missiles antiaériens Buk le 29 décembre 1986, a été expédié par train à l’unité militaire 20152. Il n’a pas été restitué sur le territoire russe après l’effondrement de l’Union Soviétique, mais a été ajouté à l’arsenal des forces armées ukrainiennes. Il convient de mentionner que depuis 2014, cette unité a souvent été utilisée dans le cadre de ce qu’on a appelé l’opération anti-terroriste dans les régions de Donetsk et de Louhansk en Ukraine » .

Un enregistrement audio de 2016 a également été publié, dans lequel une discussion entre membres de l’armée ukrainienne peut être entendue. Les voix de deux hommes sont clairement audibles sur la cassette, l’un d’eux est appelé « Grinchak ». Leur conversation porte sur la station radar Malachite de l’Ukraine et la fermeture de l’espace aérien. L’homme nommé Grinchak parle avec émotion et a des mots durs à dire au sujet de ses camarades militaires qui ne s’acquittent pas de leurs fonctions officielles comme ils le devraient. Grinchak exhorte l’autre homme à sévir contre ses collègues et à les forcer à suivre les bonnes procédures, sinon, comme il l’a dit « … nous allons…abattre un autre Boeing malaisien ».

Ruslan Grinchak

L’homme sur l’enregistrement dit :

« Mais quelle est la différence, je te dis. Tu ne comprends pas ? Les marins ne peuvent pas être virés juste pour que notre station Malachite fonctionne correctement. L’infanterie ? Qu’est-ce qu’ils savent, *** ? Devraient-ils prendre la « responsabilité et rédiger une sorte de rapport ou de déclaration ? … Ce n’est pas réaliste, ***. Allez les voir et dites-leur, bande de petits cons, *** si ça doit être comme ça, *** alors nous allons…abattre un autre Boeing malaisien, et tout sera *** ».

L’homme que l’on entend parler sur l’enregistrement a été identifié. Il s’agit de Ruslan Grinchak, colonel dans les forces armées ukrainiennes qui, en 2014, était à la tête de la 164e brigade du génie radio qui contrôlait l’espace aérien du Donbass.

Des experts russes ont également examiné les vidéos de l’Équipe d’Investigation Conjointe, qui illustrent l’itinéraire supposé emprunté par le système de défense aérienne de Buk en territoire ukrainien. Ces vidéos montraient des signes d’altération, comme en témoignent les nombreuses violations des lois de la perspective linéaire et de la projection de la lumière, ainsi que l’utilisation de certaines techniques couramment utilisées en animation numérique.

Violations des lois de la perspective linéaire sur la vidéo

Maintenant que ces documents ont été rendus publics, il est impératif – c’est le moins que l’on puisse faire – de réexaminer de près les événements qu’ils touchent. L’Équipe d’Investigation Conjointe acceptera-t-elle de les examiner sérieusement ? La Commission a précédemment rejeté toute offre de coopération de la part des Russes.

En 2015, la société russe Almaz-Antey a mené une expérience qui a utilisé les informations sur les dommages subis par la coque de l’avion de ligne pour calculer avec précision sa position dans le ciel par rapport au missile au moment de l’explosion de l’ogive. Cela a permis de déterminer la trajectoire du vol du missile et d’établir la zone à partir de laquelle il avait été lancé. Ces calculs indiquaient quelque part dans les environs du village de Zaroshchenskoye, qui était à l’époque sous le contrôle de l’armée ukrainienne.

Le JIT n’a pas examiné ces documents dans le cadre de ses travaux. La commission opérait sous le contrôle des forces de renseignement britanniques et n’était pas autorisée à s’écarter de la ligne anti-russe prescrite dans le cadre de l’enquête. Même les enregistrements des boîtes noires (la preuve la plus importante) n’ont pas été publiés. Après avoir passé plusieurs années à être « décryptés » par des experts britanniques sur la base militaire de Farnborough, l’Équipe d’Investigation Conjointe les ont ignorés avec un bref message : « ils ne révélaient aucune faute technique ni aucune situation d’urgence » dans la cabine de pilotage du Boeing 777. Et pourtant, ces enregistreurs vocaux pourraient contenir des informations qui permettraient de faire la lumière sur les circonstances entourant le désastre.

La version de l’incident proposée par la société Almaz-Antey suggère l’existence possible de deux terroristes, qui ont été utilisés pour assurer la destruction du Boeing 777. Si la première tentative d’abattre l’avion échouait, ou ne réussissait pas entièrement, la réaction des pilotes enregistrée par les boîtes noires expliquerait beaucoup de choses. La version à deux auteurs de l’événement suppose que l’avion de ligne a été attaqué par un appareil d’attaque au sol ukrainien SU-25 sous le commandement du capitaine Vladislav Voloshin. Le fait que cet officier ait reçu l’Ordre du Courage dès le lendemain, avant de sombrer dans la dépression et de se suicider en mars 2018, rend cette version beaucoup plus crédible.

Peut-être y avait-il effectivement une sorte de « situation d’urgence » à bord du Boeing 777, et c’est pourquoi les enregistrements de la boîte noire n’ont pas été dûment publiés ?

L’Équipe a suivi scrupuleusement les ordres britanniques jusqu’au 22 janvier 2016, date à laquelle le discours prononcé par Harm Brouwer, président du CTIVD (Comité néerlandais de surveillance des services de renseignement et de sécurité), devant le parlement néerlandais, a fait la une de l’actualité. Brouwer a livré un récit selon lequel le jour où le vol MH17 a été abattu, il n’y avait pas de missiles présents dans la zone de la catastrophe, à l’exception des systèmes Buk de l’Ukraine.

Les médias néerlandais ont d’abord « négligé » cette bombe et elle serait restée enterrée à jamais, sans un tweet du député Pieter Omtzigt. Pour prouver son point de vue, Omtzikht a joint une photographie d’une page du rapport de Harm Brouwer.

Par la suite, de nombreux médias néerlandais se sont déclarés prêts à poursuivre leur propre gouvernement devant les tribunaux afin d’être autorisés à consulter tous les documents d’enquête. L’Équipe d’Investigation Conjointe avait le choix entre suivre les instructions des services de renseignements britanniques, ce qui les pousserait finalement dans un coin très déplaisant, ou choisir une autre position. Un autre facteur de motivation était que la partie lésée au premier chef – la Malaisie – commençait à faire pression sur le JIT pour qu’elle mène une enquête objective. En mai dernier, le ministre malaisien des Transports, Anthony Loke, a qualifié de non prouvée l’accusation selon laquelle la Russie aurait abattu le vol MH17, et ce n’était pas la première déclaration de ce type des responsables malaisiens.

Et puis il s’est passé quelque chose que très peu de gens attendaient : le JIT a accepté de jeter un coup d’œil sur les matériaux fournis par la Russie ! Bien qu’ils aient ajouté la condition que l’examen prendrait du temps.

À ce moment-là, le comportement de Poroshenko a prouvé à quel point les responsables ukrainiens étaient inquiets, maintenant qu’ils se sentaient menacés par l’exposition alors que l’enquête sur la tragédie du vol MH17 progressait. Ce crime n’aurait pas pu être commis sans son consentement et, littéralement, deux jours après l’exposé du Ministère russe de la Défense, un décret de Porochenko est entré en vigueur, rompant ainsi le Traité d’amitié, de coopération et de partenariat avec la Fédération de Russie. Et pour couronner le tout, au même moment, l’ancien chef du Service de sécurité ukrainien, Valentyn Nalyvaichenko, a soudainement annoncé sa candidature au poste de président de l’Ukraine. Cet événement offre une raison impérieuse de croire que Washington a décidé d’accélérer abruptement les préparatifs pour le remplacement de Porochenko, s’ils ne réussissent pas lors des prochaines élections.

Compte tenu de cette évolution, une question demeure. Si l’image réelle des événements entourant l’écrasement du Boeing 777 malaisien dans le ciel ukrainien émerge avec une telle clarté que même les principaux acteurs comprennent l’inutilité de nouvelles tentatives pour la dissimuler, que fera l’Europe à Kiev ? Dans certaines circonstances, le soutien et la reconnaissance équivalent à la complicité.

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International


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