Volte-face belge: «La puissance de l’argent et la force du commerce»
La volonté exprimée aujourd’hui par la Belgique de signer l’accord CETA a provoqué une vague de controverses. Dans une interview accordée à Sputnik, les hommes politiques français Jean-Frédéric Poisson et Jean-Didier Berthault, commentent cette actualité.
Parmi les raisons pour lesquelles les Belges ont cédé et poursuivent des négociations sur le CETA, Jean-Frédéric Poisson, a nommé « la puissance de l'argent et la force du commerce » :
« C'est cette illusion que le simple fait de faire du commerce avec les autres permettra d'atteindre la paix et l'équilibre entre les peuples. C'est important mais ça ne suffit pas. En tous cas, la mécanique même qui consiste à placer sous la domination tous les types de relations sociales, de réglementations, toutes les protections, ça c'est une mécanique que je ne peux pas accepter ».
Selon lui, le CETA est une forme de passerelle et une voie vers le TAFTA. M.
Poisson est candidat à la primaire de la droite et aujourd'hui il se demande pourquoi le président actuel de la République n'a pas encore retiré à l'UE le mandat français de négociation. Il assure que dans le cas où il est élu président de la République, pour lui cela sera la première chose à faire :
« Je regrette beaucoup que les Belges aient finalement rouvert la porte, je trouvais qu'il y avait dans la position de la Wallonie beaucoup de courage et de lucidité », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre qu'il espère « que ce traité n'aboutira pas parce qu'en l'état il n'est pas acceptable ».
Selon lui, le commerce ne doit ne pas dominer sur tout le reste de la société.
Jean-Didier Berthault, élu Les Républicains au Conseil de Paris, est d'avis, qu'en acceptant de signer l'accord CETA, les Belges, en raison des problèmes agricoles de la Wallonie, sont arrivés à un compromis. Pourtant, selon M. Berthault, « ils auraient pu négocier bien en amont » :
« Avec toute l'amitié, tout le respect que j'ai pour nos amis belges, on a été au cœur d'un épisode qui montre aujourd'hui le ridicule de l'affaiblissement de l'Union européenne ».
Et de poursuivre :
« L'image qui est renvoyée aujourd'hui de cette Europe affaiblie et qui ne tient qu'à un fil finalement sur une négociation aussi importante — c'est pas l'image de l'Europe que je préfère. On est arrivé au bout d'un fonctionnement technocratique, sans ambition politique et un affaiblissement de la voix de l'Europe qui pénalise aujourd'hui aussi bien sur le plan commercial que sur le plan diplomatique », conclut-il.
- Source : Sputnik (Russie)