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Vendredi, 26 Avr. 2024

Dictionnaire utilisé par les médias pour décrire la situation en Palestine

Auteur : Majed Bamya | Editeur : Walt | Jeudi, 22 Oct. 2015 - 19h22

Dans la plupart des médias occidentaux, certains termes semblent s’appliquer uniquement à ce conflit : « regain de violence sur l’esplanade des mosquées », « Israël entame un nouveau cycle de négociations », « le processus de paix au Proche-Orient »… Loin d’être anodins, ces termes recouvrent un sens caché au service d’une rhétorique trompeuse. Démonstration (IGA)

Escalade :
a lieu chaque fois qu’un Israélien est tué. Il faut que plusieurs centaines de Palestiniens soient tués avant d’évoquer une escalade

Civil :
mot non utilisé pour les Palestiniens, y compris les enfants. S’utilise par contre pour des colons armés et des soldats de réserve, et la possibilité d’étendre l’usage de ce terme aux soldats d’occupation en activité est actuellement en cours d’examen.

Sécurité :
droit exclusivement réservé aux Israéliens, et qui permet de justifier à peu près tout, y compris des bombardements aveugles, des massacres, un mur dans le territoire palestinien occupé, des arrestations arbitraires massives, des incursions, des assassinats extrajudiciaires, des démolitions de maisons, et d’autres punitions collectives, y compris un siège de plus de 1,8 million de Palestiniens dans la bande de Gaza depuis plus de 7 ans.

Regain de violence :
terme permettant de mettre dans le même sac l’occupant et le peuple occupé, en négligeant les causes pour se concentrer uniquement sur les conséquences, ce qui permet de dédouaner la puissance occupante de sa responsabilité en tant que source principale et instigateur de la violence.

Territoire palestinien occupé :
là où presque tout se déroule sans qu’on l’explique clairement. Si vous souhaitez évoquer un colon vivant illégalement dans le territoire palestinien occupé, il est préférable de parler d’un civil sans localisation géographique.

Occupation :
comment, je ne comprends pas ! Mot trop complexe, l’éviter afin de ne pas créer de confusion à propos de la situation actuelle. Evoquer seulement « les deux parties » ou « les Palestiniens et les Israéliens ». De même, les termes « oppression » et « déni de droits » s’appliquent à tous les autres contextes, mais pas au Moyen-Orient.

Résistance :
apparemment interdite sous toutes ses formes par le droit international quand elle vient des Palestiniens et considérée comme un droit pour tous les autres peuples du monde. Les Palestiniens ont seulement le droit de recourir à des négociations.

Négociations :
Dialogue au moyen duquel Israël explique, les armes à la main, toutes les raisons pour lesquelles il ne peut pas arrêter les activités de colonisation, ni mettre fin à l’occupation, ni évoquer le retour des réfugiés de Palestine, ni permettre aux Palestiniens de contrôler leurs propres frontières, ni discuter du sort de Jérusalem qui doit rester occupée, tout en dénonçant l’intransigeance palestinienne.

BDS :
Boycott, Désinvestissement, Sanctions, une campagne qui a largement contribué à mettre fin à l’apartheid, et considérée comme héroïque lorsqu’elle était lancée contre l’apartheid en Afrique du Sud, mais c’est de l’antisémitisme pur et simple d’appeler à BDS contre l’apartheid israélien.

Paix :
cela signifie que les Palestiniens doivent rester calmes alors que l’occupation s’intensifie, que leurs droits sont violés et leurs terres volées. Toute révolte contre l’occupation menace les efforts de paix tandis que l’occupation et la colonisation sont entièrement compatibles avec les efforts de paix.

Couverture médiatique :
Pour les Palestiniens, c’est comme à la loterie, ils ont une chance sur un million de gagner…


- Source : Majed Bamya

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