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Obama recherche son 4ème ministre de la Défense pour gérer le chaos qu’il a créé

Auteur : Jean-Paul Baquiast | Editeur : Walt | Jeudi, 27 Nov. 2014 - 15h35

Washington s’interroge sur les raisons pour lesquelles, hier 24 novembre, Obama a brutalement renvoyé son secrétaire à la Défense Chuck Hagel. The Daily Beast a publié un article intitulé Hagel prend une balle par Obama : les dessous du licenciement soudain du secrétaire à la Défense.

Ce limogeage n’est pas non plus une grande surprise, car dès sa nomination, il y a moins de deux ans, Hagel avait déçu les faucons au sein du Congrès, par son peu d’enthousiasme à soutenir un accroissement des opérations militaires américaines dans le monde. Selon les officiers supérieurs, il n’avait pas non plus assez combattu les réductions imposées depuis deux ans au budget militaire des USA.

Selon The Daily Beast, « Hagel avait dû aussi s’excuser d’avoir déclaré qu’un lobby juif aux États-Unis a exercé une influence politique, par intimidation, et d’avoir décrit à tort la politique iranienne de l’administration Obama comme un confinement […] Il serait en fait un bouc émissaire pour la myriade de crises de politique étrangère que la Maison Blanche a échoué à résoudre, du développement de Daesh/ISIS, à la résurgence d’une Russie nationaliste, en passant par la réponse à l’épidémie d’Ebola ».

« Après s’être comporté comme un béni oui-oui durant sa première année dans l’administration, il avait commencé à s’opposer à la politique de défense du Président », a aussi déclaré à The Daily Beast le conseiller d’un sénateur républicain qui s’opposait à la nomination de Hagel.

Obama, qui avait été présenté en Europe comme un élément modérateur face à ceux voulant aux États-Unis relancer les interventions militaires, s’est, depuis quelques mois, au contraire, révélé définitivement comme l’agent le plus actif des forces politiques (républicains et démocrates réunis) voulant une mobilisation accrue, donc, au moins de fait, comme l’agent le plus actif du lobby militaro-industriel.

C’est lui qui, personnellement, a décidé d’engager, il est vrai uniquement avec des moyens aériens, une guerre contre Daesh (alias ISIS, EI, EIIL). Même ceux qui s’étaient réjouis de cette intervention sont en train de douter de ses bons résultats (et de ses motivations réelles). Les informations provenant des fronts en Irak-Syrie semblent en effet montrer que de plus en plus de combattants, jusqu’alors sur la réserve vis-à-vis de Daesh, se rallient à elle. La guerre menée par les États-Unis contre cette organisation est désormais ressentie comme une guerre contre l’Islam, nécessitant la mobilisation des musulmans du monde entier.

Les opérations extérieures donnent aux Etats-Unis le douteux privilège d’être la puissance militaire la plus interventionniste au monde. Il faudrait même dire la seule, malgré les efforts pour présenter Vladimir Poutine comme un danger pour la paix du monde. Citons le pivot vers le Pacifique (c’est-à-dire contre la Chine) récemment décidé par Obama, s’ajoutant aux confrontations avec la Russie à propos de l’Ukraine, et aux multiples conflits au Moyen-Orient, dans lesquels les USA interviennent plus ou moins directement, notamment par leurs forces spéciales. Ces derniers jours, Obama lui-même a décidé de maintenir des troupes en Afghanistan, et semblait envisager l’envoi de troupes au sol en Syrie-Irak, dans le cadre de la guerre déclarée à Daesh.

C’est que l’Amérique, nous l’avons souvent noté, pollue tout ce qu’elle touche et crée le chaos. Maladresses et abus de puissance finissent par dresser le monde entier contre elle. Il n’y a que François Hollande à ne pas s’en apercevoir. Ne vient-il pas récemment d’annoncer l’engagement de nouveaux avions aux côtés de l’US Air Force ?

Qui Obama nommera-t-il à la place de Chuck Hagel comme son 4e secrétaire à la Défense ? On parle d’une certaine Michele Flournoy, jusqu’ici n° 3 du Pentagone. Il ne s’agit pas d’une colombe, loin de là. Elle a cofondé le Centre pour une nouvelle sécurité américaine et a soutenu en 2007 le clan démocrate, qui appuyait Bush pour renforcer la présence us-américaine en Irak. Il en fut de même en 2009-2010 concernant la présence en Afghanistan.

En attendant, le Pentagone dispose encore de 2 millions de personnels militaires et civils, auxquels s’ajoute 1 million de contractuels, et son budget est supérieur aux budgets cumulés des treize autres pays dotés de forces armées significatives.


- Source : Jean-Paul Baquiast

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