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Révolutions de couleur : éternel chemin vers une vie meilleure

Auteur : Maria Baliabina | Editeur : Walt | Mercredi, 19 Nov. 2014 - 20h26

A peine sortis de la crise engendrée par l’effondrement de l’URSS les ex-républiques soviétiques se sont retrouvées au début des années 2000 au cœur de nouvelles révolutions. Les divers symboles révolutionnaires – roses, tulipes, écharpes oranges – marquaient le désaccord avec le pouvoir en place et promettaient une vie meilleure. Les révolutions ont cependant amené une instabilité encore plus grande.

Les révolutions qu’ont connues ces dix dernières années les ex-républiques soviétiques, frappent par leur ressemblance. Une foule indignée descend dans la rue pour protester. Peu de temps après les troubles commencent et les manifestants devenus agressifs oublient leurs revendications initiales pour exiger le changement de pouvoir. Le scénario était le même en Kirghizie, en Géorgie, en Ukraine. Le pays est alors divisé : le nord s’oppose au sud en Kirghizie, l’ouest à l’est en Ukraine. L’essentiel, c’est de savoir tirer profit des contradictions existantes. C’est l’Occident qui écrit les scénarios de ces révolutions en voulant prendre pied à la frontière de la Russie et serrer l’étau autour de son principal ennemi.

Les révolutions de couleur se ressemblent parce qu’elles suivent toutes le même scénario mais aussi parce que les ex-républiques soviétiques ont une histoire commune et une voie de développement similaire, estime le docteur en politologie Mikhaïl Alexandrov du Centre des études militaro-politiques de l’Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO).

« Les élites nationalistes, corrompues dans la majorité des cas qui espéraient établir un contact avec l’Occident, se sont emparées du pouvoir. Ce sont ces mêmes élites qui n’avaient pas de scrupules à l’égard de la population. Elles se sont finalement compromises tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur et sont devenues vulnérables. Elles sont d’abord devenues victimes d’une pression, politique et diplomatique. Et si elles résistaient, on les supprimait en faisant appel à des forces existant au pays. Ce sont les organisations, fondations, groupements pro-occidentaux qui en constituaient le noyau ».

C’est en Kirghizie que l’activité de ces organisations était la plus notable. Les ONG financées par les Américains y sont légion. Le calcul était bon mais cinq ans plus tard il y a eu le retour de la situation et le vainqueur a dû partir. C’est ce qui s’est passé également en Ukraine. Après le premier Maïdan la situation ne s’est pas améliorée. Le deuxième Maïdan a fait encore plus de victimes. Les manifestations ont eu lieu il y a déjà un an mais le pays n’arrive toujours pas à s’en remettre.

La Géorgie, elle aussi, doit faire face à une réalité amère : une vie meilleure n’est toujours pas là. Saakachvili a vite perdu son équipe, puis a perdu les élections, a dû quitter le pays pour se soustraire à l’enquête.

Les créatures des révolutions de couleur n’ont pas su devenir dirigeants populaires, ont échoué à tenir les rênes de l’Etat et à améliorer la situation dans leurs pays.

Les révolutions ne profitent certes ni à l’économie, ni à l’opinion. Les pays dont la situation économique n’était pas brillante avant la révolution, ont encore reculé après le coup d’Etat. Et au lieu d’essayer de revenir à la normale, ils commencent en général de nouvelles révolutions. 


- Source : Maria Baliabina

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