Ces juteux contrats d’Elon Musk avec les agences de renseignement américaines
Elon Musk a acquis, à juste titre, une image de “résistant” libertarien capable d’affronter la caste. Cette posture lui vaut une grande popularité. Mais Musk constitue aussi une parfaite illustration de la complexité du monde et de l’impossibilité de tout manichéisme moral. Nous le disons souvent, la politique est une chose, la morale en est une autre. On en veut pour preuve ses relations étroites avec les agences américaines de renseignement, qui lui assurent des contrats de plusieurs milliards, disséquées par le Wall Street Journal.
Le Wall Street Journal vient de donner d’intéressants détails sur les contrats que Space X et Starlink ont signés avec des commanditaires publics non précisés (secret défense oblige !) dans le domaine du renseignement. Selon le quotidien américain, Space X a ainsi signé un contrat 1,8 milliards $ avec le gouvernement américain, scellant une coopération grandissante entre les services aérospatiaux du milliardaire et le sphère du renseignement “impérial”.
Mais Elon Musk semble avoir poussé la coopération plus loin, en créant Starshield, une entité dédiée aux contrats gouvernementaux sur mesure dans le domaine des communications sous la direction d’un ancien général d’aviation. Starshield a décroché, l’été dernier, un contrat de 70 millions $ avec le Pentagone pour assurer les communications avec des dizaines de ses partenaires.
Au demeurant, ces relations ne sont pas nouvelles puisque Space X fut créée en 2002 pour honorer un contrat de défense auprès d’un service jamais précisé du gouvernement américain.
On prendra donc bien garde à sortir du manichéisme moral dégoulinant selon lequel la caste serait, de façon monolithique, opposée aux peuples, et selon lequel les résistants ne font aucun compromis avec la caste. Elon Musk porte des combats salutaires pour la liberté d’expression, notamment avec X, face aux obsessions liberticides de la caste, mais, dans le même temps, il a des liens financiers étroits avec le Deep State américain.
Les choses sont moins monocolores qu’on ne l’imagine souvent.
- Source : Le Courrier des Stratèges