Les forces armées russes ont libéré Avdeyevka
Le 17 février 2024, les forces armées russes ont pris le contrôle de la totalité d’Avdeyevka, en RPD (République populaire de Donetsk), après que le commandement ukrainien ait annoncé le retrait de ses troupes alors que la ville était au bord de l’encerclement total.
Après des mois de combats et de bombardements massifs des positions ukrainiennes situées à Avdeyevka, le 16 février 2024, la ville est sur le point d’être totalement encerclée. Trois jours auparavant, les forces armées russes avaient pris le contrôle d’une partie de la rue Indoustrialnaya, la «route de la vie» qui permettait à la garnison ukrainienne d’Avdeyevka d’être ravitaillée, coupant de fait la ville en deux.
Dans le même temps, les forces armées russes progressaient aussi au sud, après la capture mi-janvier 2024 de la zone de Tsarskaya Okhota, grâce à d’anciens tunnels qui ont permis de prendre les forces armées ukrainiennes à revers.
La prise de cette importante fortification avait permis ensuite aux forces armées russes de progresser plus facilement dans la partie sud d’Avdeyevka, refermant ainsi petit à petit les deux pinces du chaudron sur les forces armées ukrainiennes.
Tout se précipite ensuite à partir du 14 février 2024. Les forces armées russes percent alors le flanc est des défenses ukrainiennes à Avdeyevka, se rapprochant ainsi encore plus du centre ville et de plusieurs fortifications importantes.
À partir de là, tout s’enchaîne comme une chute de dominos, et le 16 février au matin, les forces armées russes annoncent avoir non seulement pris la fortification surnommée «Zenit» (une ancienne base militaire de défense anti-aérienne de l’armée ukrainienne), mais aussi la station d’épuration, qui alimente Donetsk, Makeyevka et d’autres villes de la RPD en eau potable.
À ce moment-là seuls deux petits kilomètres séparent les deux pinces du chaudron qui est en train de se refermer sur Avdeyevka. Les soldats ukrainiens comprennent que s’ils ne sortent pas maintenant de l’encerclement, peut importe les risques, ils se retrouveront coincés dans la ville, sans aucune autre porte de sortie que la reddition ou la mort.
Alors tant les soldats ukrainiens ordinaires que les néo-nazis de la 3e brigade «Azov», qui avaient été envoyés en renforts, fuient comme ils le peuvent à travers champs, malgré la boue collante, les mines disséminées un peu partout, et les bombardements constants de l’armée russe. Dans ces conditions, les blessés sont tout simplement abandonnés sur place, sur ordre du commandement ukrainien.
Une fois ce mouvement de retrait commencé, les forces armées russes progressent alors à pas de géant dans Avdeyevka. Le 16 février en cours de journée, la prise de contrôle de la fortification Tchebourachka par les forces armées russes est annoncée, et le soir-même c’est la gare qui passe sous contrôle russe.
Devant ce désastre, le commandement de l’armée ukrainienne annonce à 3 h du matin le 17 février qu’il ordonne le retrait de ses troupes d’Avdeyevka «pour éviter l’encerclement et préserver les vies et la santé des soldats» et les envoyer sur des lignes de défense plus avantageuses.
Page Facebook du commandement ukrainien
Quand on voit les vidéos filmées par les soldats russes sur les positions ukrainiennes qu’ils ont capturées (attention contenu choquant), on se rend compte à quel point le commandement ukrainien n’en avait rien à faire de sauver la vie de ses soldats. Quand il donne l’ordre de se retirer il est déjà trop tard. Les tranchées sont remplies de cadavres de soldats ukrainiens morts, dont beaucoup sont des blessés qui ont été purement et simplement abandonnés sur place !
Et puis surtout, ordonner la retraite alors que la ville est presque totalement encerclée, que toutes les routes permettant de sortir sont sous contrôle de tir des forces armées russes et que des groupes entiers d’unités ukrainiennes ont perdu contact avec le commandement et ne savent donc pas qu’elles doivent se retirer, a rendu la retraite des forces ukrainiennes complètement chaotique, et bon nombre de soldats ukrainiens sont morts en tentant de fuir.
Le résultat de cette retraite des forces armées ukrainiennes est qu’en un jour, l’armée russe a pu ainsi libérer la totalité d’Avdeyevka, y compris la plus grande partie de la cokerie (usine), que les soldats de la 3e brigade «Azov» ont préféré abandonner plutôt que d’y jouer une réédition du siège d’Azovstal. Seules quelques poches de résistance y subsistent (peut-être des troupes qui n’ont pas eu le temps de fuir ou qui n’ont pas reçu l’ordre de se retirer).
D’après les premiers rapports du terrain, il semble que les forces armées ukrainiennes ont aussi abandonné le village de Lastochkino, qui se trouve entièrement dans le champ de tir de la cokerie, ce qui rend sa défense impossible. Il est fort probable que l’armée ukrainienne va désormais installer sa ligne de défense le long de la ligne Berdytchi – Semionovka – Orlovka.
Les forces armées russes quant à elles doivent désormais finir de nettoyer Avdeyevka, déminer, et évacuer les derniers habitants (plus d’un millier) qui s’y trouvaient. La libération de la ville devrait permettre de réduire le nombre de bombardements frappant Donetsk, Yassinovataya et la route menant à Gorlovka.
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La fin du chaudron d’Avdiivka
La défense ukrainienne d’Avdiivka s’effondre.
Agrandir / Avdeevka – 15 février 2024
Le petit chaudron au sud d’Avdiivka, autour de la fortification «Zenit», comme on le voit sur la carte du 15 février, s’est effondré. Les militaires ukrainiens qui ont fui sous les tirs à travers les champs ont dû laisser leurs blessés derrière eux :
«Les médias russes et ukrainiens ont rapporté que les troupes ukrainiennes avaient évacué le formidable réseau de fortifications construit en 2014 à la suite de la première invasion de l’Ukraine par le Kremlin et amélioré depuis lors. Les troupes ukrainiennes forcées de se frayer un chemin hors d’un encerclement quasi-total pour tenter d’atteindre les lignes amies ont dû abandonner des blessés et ont subi des pertes lors de leur retraite, selon des rapports provenant des deux côtés. (…)
Viktor Bilyak, membre de la 2e compagnie, 1er bataillon, 110e brigade d’infanterie mécanisée, l’unité basée à Zenit, a déclaré dans un post Instagram que le commandement supérieur a refusé l’évacuation médicale des blessés et que six hommes de sa section de 15 à 20 hommes ont été abandonnés aux Russes».
Un autre point fort, l’usine de filtration d’eau de la ville de Donetsk à l’est d’Avdiivka, est également tombé. Les troupes ukrainiennes s’en sont retirées.
Mercredi, la 3e brigade d’assaut séparée, une unité néo-nazie d’Azov, a reçu l’ordre d’entrer dans la ville. Elle n’a trouvé aucune fortification préparée, n’a été protégée ni par l’artillerie ni par les bombardements aériens et s’est rapidement retrouvée complètement encerclée. Après avoir subi de lourdes pertes en peu de temps, le commandement de la brigade a ordonné de se retirer du centre de la ville :
«La troisième brigade d’assaut séparée d’élite, l’une des unités de combat les plus importantes d’Ukraine, a été déployée dans la région pour tenter de stabiliser la situation.
Andrii Biletskyi, le commandant de la brigade, a déclaré : «Avdiivka est un enfer».
Il a qualifié la situation de «précaire et instable», les Russes déployant constamment de nouvelles troupes et ressources pour combattre.
«Nos combattants font preuve d’un héroïsme sans précédent», a écrit le commandant sur l’application de messagerie Telegram. «Nous sommes obligés de nous battre à 360 degrés contre les nouvelles brigades que l’ennemi met en place». (…)
Selon Dmytro Lykhoviy, porte-parole de l’armée ukrainienne, la Russie a rassemblé quelque 50 000 soldats sur la ligne de front entre ses forces et les Ukrainiens qui défendent Avdiivka.
«À Avdiivka, une manœuvre est en cours à certains endroits pour retirer nos unités vers des positions plus avantageuses, à d’autres endroits pour forcer [les Russes] à quitter leurs positions», a-t-il ajouté».
Des unités de la 3e brigade se sont filmées en train de quitter Avdiivka en direction de l’ouest. Leur M113 «blindé» en aluminium de fabrication américaine roule à grande vitesse et essuie des tirs. Ils passent devant le panneau «Bienvenue à Avdiivka» qui, fin décembre, a servi de toile de fond au selfie de Zelensky à l’entrée ouest d’Avdiivka.
Ce qui reste de la 3e brigade a quitté la ville et s’est installé dans l’usine de coke (charbon), plus au nord. Mais cet endroit n’est pas non plus épargné :
Suriyakmaps : Les forces russes ont pris le bâtiment de gestion de la [cokerie d’Avdiivka] et le complexe attenant (48.16201, 37.7054). La tour est une position d’observation et de tir parfaite que les Azov n’auraient jamais abandonnée s’ils l’avaient pu.
agitpapa @agitpapa – 12:33 UTC – 16 février 2024
Ce qui reste d’Avdiivka et de l’usine de coke fait l’objet de tirs meurtriers :
«L’artillerie russe était dominante, les canons ukrainiens ne ripostaient que rarement, et les frappes aériennes russes étaient incessantes, selon pratiquement tous les témoignages. Un message sur les réseaux sociaux, censé provenir d’un soldat de la 25e brigade aéroportée dans le secteur d’Avdiivka, dit ceci :
«Il pleut sans fin 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et il n’y a plus de tranchées ou d’abris à cause d’eux. Je ne traite personne de traître, mais nous demandons au moins quelques défenses anti-aériennes minimales. Les bombardiers (russes) opèrent librement, nous pouvons combattre tout ce qu’ils nous lancent, sauf cela. Nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire… Nous avons suffisamment de tout, les pénuries de nourriture, de véhicules blindés ou d’autres choses sont révolues depuis longtemps. (Que nous avons). Nous avons besoin de quelque chose d’un autre ordre de grandeur : Faire en sorte que l’avion de l’ennemi ne puisse pas voler»».
L’armée de l’air russe utilise des bombes planantes dotées d’un kit de guidage par satellite qui est l’équivalent du JDAM américain. Ces bombes sont lancées à une distance de sécurité. Elles ne sont disponibles en grandes quantités que depuis peu :
«Les militaires ukrainiens considèrent les FAB (bombes aériennes guidées) russes comme l’un des principaux facteurs de l’avancée de la Fédération de Russie à Avdiivka.
Environ 250 bombes ont été larguées sur la ville et le district en deux jours et demi, écrit «Nikolaevsky Vanek». Ainsi que des milliers de projectiles et des centaines de drones FPV.
Le spécialiste militaire ukrainien des drones Sergey Flash Beskrestnov écrit que «les fabricants ne se soucient pas du type d’unité d’assaut à laquelle vous appartenez, ni de savoir si vous avez suivi le cours Q du MTR».
Il ajoute que ces bombes de 500 kg «nous ont littéralement aplatis»».
L’officier de presse de la 3e brigade Azov, qui se trouve maintenant dans l’usine de coke, le confirme :
«L’ennemi commence à utiliser du phosphore. L’utilisation de bombes aériennes guidées a augmenté. Ces bombes sont bien pires que l’artillerie. (…)
Nous parlons de 50 bombes de ce type ou plus par jour. C’est un très grand nombre de bombes pour un si petit point d’appui.
Et maintenant, c’est le phosphore qui est utilisé. Nous en avons été informés la veille». (…)
«Les envahisseurs utilisent des obus au phosphore, qui provoquent l’incendie des réservoirs de mazout. Un smog toxique se répand sur tout le territoire de la (cokerie – ndlr).
C’est désormais la nouvelle «maison» de la 3e brigade d’assaut. Cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?»».
Les dirigeants ukrainiens ont ordonné de s’accrocher à Avdiivka aussi longtemps que possible.
Il s’agit d’une répétition de ce qui s’est passé à Bakhmout. Au lieu de se replier sur des lignes de défense plus courtes et plus droites, des milliers de soldats ukrainiens vont mourir dans la ville en essayant de tenir des positions indéfendables.
source : Moon of Alabama via Le Saker Francophone
- Source : International Reporters (Russie)