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Lundi, 29 Avr. 2024

Mercosur et libre-échange : l’Union piétine Macron une fois de plus

Auteur : Éric Verhaeghe | Editeur : Walt | Jeudi, 01 Févr. 2024 - 12h11

Macron a récemment affirmé que l’Union Européenne avait renoncé à négocier l’accord de libre-échange avec l’Amérique du Sud, le fameux Mercosur. Problème : le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, s’est empressé d’annoncer l’inverse. Dans la pratique, si les agriculteurs français sont très hostiles à cet accord, les industriels le poussent car ils espèrent exporter massivement grâce à cet accord. Officiellement, Macron se rend à Bruxelles demain pour négocier le bout de gras. Mais l’Allemagne est bien décidée à signer un traité dont elle a besoin pour relancer son industrie…

Les années passent et, comme nous l’évoquons souvent, les tensions grandissent au sein de l’Union Européenne, et tout particulièrement entre la France et l’Allemagne. Ces tensions ne sont guère surprenantes : l’Allemagne est une puissance industrielle exportatrice, la France une puissance désindustrialisée dont le commerce extérieur est fortement déficitaire. Leur rapport au monde est donc inversé : l’Allemagne a besoin du libre-échange pour s’enrichir, la France a besoin du protectionnisme.

Le mouvement paysan en est la preuve.

Le graphique ci-dessus rappelle la complexité de la situation, évoquée par Jean-François Chaperon dans nos colonnes (voir la vidéo ci-dessous). Les paysans français sont confrontés à la concurrence de produits importés, mais ils sont aussi exportateurs. Simplement, ceux qui subissent la rude concurrence des produits importés ne sont pas forcément ceux qui exportent. La mondialisation fait des gagnants, mais aussi des perdants…

Dans cet ensemble, Macron, sous la contrainte des blocages paysans, est obligé de donner le change à Bruxelles en demandant de temporiser sur le traité de libre-échange que les Allemands sont pressés de signer. Le cartel de la presse subventionnée rend service à l’Elysée en présentant la venue de Macron à Bruxelles demain comme une opération héroïque. En réalité, elle a tout d’une opération d’enfumage destinée à dissimuler la perte d’influence de la France. Perte d’influence d’autant plus importante que les industriels français eux-mêmes plaident pour la signature de ce traité.


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