Zelensky déclare qu’il n’organisera pas d’élections à moins que les États-Unis et l’Union européenne ne les financent

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé aux contribuables des États-Unis et de l’Union européenne d’envoyer encore plus d’aide au pays si l’Occident souhaite que des élections soient organisées l’année prochaine.

Dans une interview publiée dimanche soir par le bureau du président, Zelensky a déclaré qu’il serait prêt à organiser des élections malgré la loi martiale en vigueur dans le cadre de la guerre avec la Russie, à condition que les États-Unis et l’Union européenne financent le processus électoral.

Le dirigeant ukrainien a indiqué que les élections en temps de paix coûtaient généralement environ 5 milliards de hryvnias (135 millions de dollars), mais n’a pas précisé combien elles coûteraient en temps de guerre, même si l’on peut supposer qu’elles coûteraient beaucoup plus cher.

Zelensky a indiqué qu’il avait abordé la question du financement des élections de 2024 avec le sénateur républicain américain Lindsey Graham, qui a été l’un des plus fervents partisans de l’envoi d’une aide supplémentaire à l’Ukraine sur la colline du Capitole.

« J’ai dit [au sénateur Graham] : Si les États-Unis et l’Europe nous apportent un soutien financier… Je suis désolé, je n’organiserai pas d’élections à crédit, je ne prendrai pas l’argent des armes pour le donner aux élections non plus. Mais si vous me donnez ce soutien financier, si les parlementaires réalisent que nous devons le faire, alors changeons rapidement la législation et, surtout, prenons des risques ensemble », a déclaré Zelensky.

« Les observateurs doivent être dans les tranchées. Je lui ai dit : les observateurs doivent être envoyés en première ligne pour que les élections soient légitimes pour nous et pour le monde entier. Et c’est tout à fait juste », a-t-il ajouté.

Zelensky, un ancien comédien qui, avant de devenir président, a incarné un président fictif dans l’émission de télévision Servant du peuple, a été élu en 2019 avec plus de 73 % des voix en promettant de réduire la corruption et de normaliser les relations avec la Russie. Toutefois, ces promesses ne se sont pas concrétisées, une guerre chaude ayant éclaté entre les deux pays l’année dernière, après que la Russie a lancé une invasion en février.

Actuellement, les élections sont interdites tant que le pays est soumis à la loi martiale, qui est renouvelée tous les 90 jours. La prochaine date d’expiration de la loi martiale est fixée au 15 novembre, ce qui signifie qu’il est peu probable que les élections parlementaires se tiennent au cours du mois d’octobre habituellement prévu.

Dans des circonstances normales, la prochaine élection présidentielle devrait avoir lieu en mars de l’année prochaine. Outre l’incertitude entourant le vote lui-même, il reste également à voir si le président Zelensky lèvera l’interdiction de plusieurs partis d’opposition qu’il a imposée l’année dernière sous prétexte qu’ils étaient pro-russes.

Dans l’interview de dimanche, Zelensky a décrit certains des défis logistiques liés à l’organisation des élections, notant que des millions d’Ukrainiens vivent actuellement à l’étranger, principalement dans l’Union européenne, et qu’il faudrait donc que les pays de l’UE mettent en place des bureaux de vote pour les réfugiés.

« Nous avons besoin de l’aide de l’Europe, car les Ukrainiens vivent aujourd’hui pour la plupart dans l’Union européenne. Il faut ouvrir des bureaux de vote pour que les gens puissent venir. 7 millions de personnes doivent voter. Nous n’avons pas de telles capacités infrastructurelles – nous devons leur offrir des opportunités appropriées », a-t-il déclaré.

Le président ukrainien a également déclaré qu’il ne savait pas comment permettre aux militaires de voter pleinement : « Comment les militaires pourront-ils voter ? Montrez-moi l’infrastructure. Personne ne me l’a encore montrée. Comment les personnes à l’étranger pourront-elles voter ? Personne ne me l’a montré. Il y a une solution. Je suis prêt à le faire. J’en parle publiquement maintenant, je l’ai dit [à Graham]. Je n’ai pas de secrets.

« Nous avons besoin d’une élection en Ukraine l’année prochaine. Je veux que ce pays ait des élections libres et équitables, même s’il est attaqué », a déclaré le président.

Traduction par Aube Digitale