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Mercredi, 09 Oct. 2024

Trafic d’organes, réseaux pédocriminels : L’enfer des enfants enlevés par l’Ukraine

Auteur : Christelle Néant | Editeur : Walt | Jeudi, 17 Août 2023 - 22h18

Lorsque j’ai commencé à enquêter sur les enlèvements d’enfants à Artiomovsk par l’Ukraine, je n’imaginais pas à quel point j’allais découvrir des trafics d’une ampleur internationale et des méthodes plus sordides les unes que les autres pour fournir des enfants aux réseaux pédocriminels et aux trafiquants d’organes.

Retour en arrière. En avril 2023, j’interviewe une réfugiée d’Artiomovsk, Ioulia, qui m’explique qu’en plus d’avoir miné et fait exploser leur immeuble, des unités ukrainiennes appelées «Phénix» et «Anges Blancs» se livraient à des enlèvements d’enfants dans la ville. Cette information a immédiatement attiré mon attention, et j’ai décidé d’enquêter plus avant pour comprendre pourquoi Kiev enlevait ainsi des enfants à leurs parents.

Le jour-même où je menais cette interview, des collègues russes interviewaient une fillette d’Artiomovsk, que les «Anges Blanc » ont tenté d’enlever à ses grand-parents, en prétendant que sa mère était morte, et qu’ils devaient l’emmener en Allemagne. Pour moi il était clair que ces enfants enlevés par l’Ukraine dans le Donbass étaient ensuite envoyés à l’étranger pour toutes sortes de trafics sordides, allant du trafic d’organes aux réseaux pédocriminels. Car les habitants du Donbass n’ayant jamais pu faire valoir leurs droits face aux crimes de guerre commis contre eux par l’Ukraine depuis 2014 au sein des instances de justice internationale, Kiev bénéficie d’une immunité totale à la CPI et à la CEDH, concernant les crimes qu’elle peut commettre envers les enfants de la région.

Quelques jours plus tard, les faits d’enlèvements d’enfants étaient confirmés par d’autres réfugiés d’Artiomovsk, et je découvrais que les mêmes méthodes étaient appliquées dans d’autres villes comme Avdeyevka (et maintenant des informations similaires nous parviennent de Koupiansk).

La dernière réfugiée d’Artiomovsk que nous avons interrogée, Katia, a confirmé les enlèvements d’enfants par les «Anges Blancs», et a expliqué que lorsque les parents des enfants ainsi enlevés les appelaient pour savoir où ils étaient, ils prétendaient n’être au courant de rien.

Regarder l’interview de Katia sous-titré en français (nous avons flouté son visage pour la sécurité de ses proches vivant encore en Ukraine) : 

Katia nous a aussi indiqué qu’avant la bataille d’Artiomovsk, ils n’avaient jamais vu ces organisations comme les «Anges Blancs» dans la ville. Ces unités d’enleveurs d’enfants ne sont apparues qu’une fois que les combats avaient commencé. C’est-à-dire une fois que la ville était dans un état de chaos généralisé, et que les habitants ne pouvaient plus se tourner vers la justice pour faire valoir leurs droits parentaux. Situation idéale pour les trafiquants de toutes sortes.

Et leur modus operandi a été révélé lors de la conférence du 27 juillet 2023 sur les crimes de l’Ukraine contre les enfants du Donbass, qui a eu lieu en RPD (République Populaire de Donetsk). Une femme, Liliya, et sa fille, Kira, ont témoigné de la façon dont au début de l’opération militaire spéciale, une dizaine d’enfants ont été emmenés d’une école de Chtchastye (alors sous contrôle ukrainien) en RPL (République Populaire de Lougansk) vers l’ouest de l’Ukraine par la directrice de l’école, sur ordre de Kiev, sans en avertir les parents.

Voir la vidéo de la conférence sous-titrée en français :

 

Les enfants avaient même interdiction d’appeler leurs parents pour leur dire où ils étaient. Mais Kira connaissait par cœur le numéro de téléphone de sa mère et a réussi à l’appeler pour la prévenir qu’ils étaient à Lvov, puis à Khoust. Grâce à l’acharnement de Liliya pour retrouver sa fille (elle est allée la chercher dans l’ouest de l’Ukraine), nous avons découvert comment Kiev «exporte» les enfants qu’elle enlève.

En effet, les enfants pris à l’école de Chtchastye ont été emmenés sans aucun document d’identité (ils n’avaient pas encore l’âge d’avoir un passeport, et leur certificat de naissance était chez leurs parents). En récupérant sa fille, Liliya a découvert qu’ils avaient produit un nouveau certificat de naissance «original» pour Kira, qui avait été déclarée orpheline (alors que sa mère est bien vivante) ! D’après Kira le groupe d’enfants dotés de nouveaux documents ainsi fabriqués devait être envoyé en Pologne !

Sans la persévérance de Kira et de sa mère, personne n’aurait su où et comment les enfants avaient été emmenés. Voilà comment l’Ukraine fait disparaître les enfants qu’elle enlève, empêchant ainsi de découvrir ce qu’ils deviennent : les parents ne sont informés de rien, les enfants ont interdiction de les contacter, et ils sont dotés de faux papiers (on ne peut pas appeler ça autrement, vu qu’il est impossible que les autorités produisent un certificat de naissance original, alors que ce dernier est entre les mains des parents), et déclarés comme orphelins, avant d’être envoyés à l’étranger.

C’est sûrement ce qui est arrivé à des enfants de Nikolayevka, qui ont été emmenés en camp de vacances pour les «mettre à l’abri», mais dont les parents sont désormais sans nouvelle.

Pourquoi utiliser de telles méthodes illégales si le but réel est simplement de mettre ces enfants à l’abri de la guerre ? Eh bien parce que le but réel n’a rien de légal.

Lors de la conférence, Vassily Prozorov, un ancien employé du SBU (services de renseignement ukrainiens) a expliqué qu’une de ses enquêtes avait révélé que les enfants enlevés par l’Ukraine sont pour certains envoyés dans des réseaux pédocriminels en Grande-Bretagne, via tout un réseau d’officiels ou anciens officiels ukrainiens et britanniques qui travaillent de concert. Au cœur de tout cela, un homme, Sergueï Borissov, ancien agent du SBU qui avait été arrêté en 2020 pour enlèvement d’entrepreneurs contre rançon ! Bizarrement lui et toute sa bande sont libérés sous caution en 2021, et le voilà recyclé dans le trafic d’enfants ukrainiens vers la Grande-Bretagne ! Côté britannique des membres du MI6 et du ministère des Affaires étrangères sont impliqués.

Rien d’étonnant quand on se souvient qu’il y a eu ces dernières années plusieurs scandales impliquant des réseaux exploitant des enfants en Grande-Bretagne, et des pédocriminels se trouvant dans l’establishment britannique (comme sir Jimmy Savile dont les crimes ont été couverts pendant des années). Et en 2021, l’agence nationale britannique de lutte contre le crime (la NCA) avait déclaré qu’il y aurait entre 550 000 et 850 000 pédocriminels en Grande-Bretagne ! Autant dire que ce ne sont pas les clients qui manquent, y compris des gens très haut placés, pour les réseaux pédocriminels qui enlèvent des enfants en Ukraine.

Une autre enquête menée par Vassily Prozorov a révélé que plusieurs organisations enregistrés dans des pays de l’UE sont aussi impliquées dans «l’exportation» d’enfants hors d’Ukraine sous prétexte de les mettre à l’abri. Ces organisations assurent le voyage d’enfants ukrainiens non accompagnés hors d’Ukraine. Ce qu’il advient d’eux ensuite est inconnu. Or, dès 2022, plusieurs médias occidentaux dont Deutsche Welle ou The Guardian rapportent que des enfants ukrainiens «évacués» à l’étranger ont disparu.

Il n’y a d’ailleurs pas qu’en Grande-Bretagne que les enfants ukrainiens risquent de tomber entre les mains de réseaux pédocriminels. En mai 2023, une réfugiée ukrainienne de 52 ans a été arrêtée à Poznan, en Pologne, pour avoir loué des enfants dont elle avait la garde à des pédocriminels. Il s’agissait de 10 enfants de 4 à 16 ans qu’elle a adoptés. Les enquêteurs ont découvert que la femme louait les enfants à des pédophiles en Ukraine et en Pologne. Pire, pendant que les clients abusaient des enfants, elle se tenait à côté d’eux pour surveiller qu’ils respectaient le temps imparti (les séances duraient 20 minutes).

En avril 2022, un groupe d’une trentaine d’enfants ukrainiens a disparu en Espagne alors qu’ils étaient en route pour les îles Canaries. Le même mois, une enquête est ouverte en Lituanie pour potentiel trafic d’enfants au sein d’un orphelinat privé ukrainien «Perlinka», dont 43 enfants avaient été évacués vers le pays Balte. Plusieurs des enfants, dont des filles, avaient dénoncé des menaces de les envoyer travailler dans des bordels, ou le fait qu’il était prévu de les envoyer dans d’autres pays, dont les États-Unis. Lorsque l’Ukraine a réclamé le retour de ces enfants, plusieurs ont demandé l’asile en Lituanie de peur de représailles ou d’être envoyés on ne sait où.

Et les réseaux pédocriminels ne sont pas la seule menace qui plane sur les enfants ukrainiens. Ainsi, en juin 2023, un homme a été arrêté en Transcarpatie, alors qu’il essayait d’emmener un bébé en Slovaquie. L’homme avait acheté le bébé à sa mère et comptait le vendre à des trafiquants d’organes ! Il avait déjà vendu et transporté ainsi au moins trois autres enfants ! 

Pour ceux qui pensent que c’est de la désinformation russe, même la presse ukrainienne et le Daily Mail ont parlé de cette affaire !

Et les disparitions d’enfants ukrainiens utilisés pour leurs organes ne datent pas d’hier. En 2005, un journaliste du The Globe and Mail, écrivait un article dénonçant la découverte à Kharkov d’un charnier contenant des corps de bébés et de fœtus sans leurs organes vitaux ! Des mères dénonçaient le fait que le personnel hospitalier avait pris leurs bébés au moment de la naissance puis revenaient plus tard leur annoncer qu’ils étaient prétendument morts nés. Une méthode bien pratique pour alimenter un trafic d’enfants.

Et depuis décembre 2021 le trafic d’organes en Ukraine a été facilité par le vote d’une loi qui a supprimé l’obligation de faire authentifier par un notaire l’autorisation de prélèvement d’organes signée par le donneur, ses parents ou son représentant légal. Le schéma devient alors très clair : des enfants sont enlevés, se voient fournir de nouveaux documents «originaux», sont déclarés orphelins, ce qui permet de les mettre sous la tutelle de l’État ou les faire adopter par on ne sait qui. Ces nouveaux tuteurs peuvent ensuite signer une autorisation de prélèvement d’organes, qui n’a plus besoin d’être authentifiée par un notaire, et l’affaire est pliée.

Au vu de toutes ces informations, il est plus que temps que les organisations internationales de protection des droits de l’homme et surtout des droits de l’enfant enquêtent sérieusement sur ces enlèvements d’enfants en Ukraine, et les trafics sordides (trafic d’organes ou réseaux pédocriminels) dont ils sont les victimes.

Il est aussi temps que les populations occidentales ouvrent les yeux sur ce qui se passe en Ukraine, avec la complicité active des autorités du pays, en matière de trafics d’enfants ! Car en Ukraine, des officiels gagnent de l’argent en vendant des enfants à des réseaux pédocriminels occidentaux ou des trafiquants d’organes, grâce au conflit en cours ! Voilà comment l’Ukraine «rembourse» sa dette auprès des pays occidentaux qui lui fournissent armes et financements : en vendant les enfants qu’elle vole dans le Donbass et les autres régions où ont lieu des combats, pour leurs organes, ou pour assouvir les fantasmes de pédocriminels haut placés.


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