Élections en Turquie : Acquis à l’opposition, les journalistes français contraints d’opérer une volte-face
Beaucoup annonçaient « la fin du règne pour Erdogan ». Le résultat a clairement discrédité cette couverture médiatique française qui allait jusqu’à affirmer qu’Erdogan pourrait semer le chaos en refusant de quitter le pouvoir en cas de défaite.
Les journalistes Français, en ébullition tout au long de la journée de dimanche en relayant de prétendus résultats très serrés entre le président sortant Recep Tayyip Erdogan et son opposant Kemal Kiliçdaroglu, ont la plupart fini par opérer une volte-face en reconnaissant la large avance du chef de l’État toujours en exercice.
S’il devrait bien y avoir un second tour prévu le 28 mai prochain avec un résultat toujours provisoire de 49,42% en faveur d’Erdogan et 44,95% pour Kiliçdaroglu, ce résultat illustre un résultat bien différent que ce que prédisaient certains derniers sondages repris par les médias français.
Beaucoup annonçaient « la fin du règne pour Erdogan », convaincus que le candidat de l’opposition l’emporterait, peut-être même dès le premier tour. Le résultat de dimanche soir a clairement discrédité cette couverture médiatique française qui n’avait laissé que peu de place aux autres scénarios possibles, allant jusqu’à affirmer qu’Erdogan pourrait semer le chaos en refusant de quitter le pouvoir en cas de défaite.
Après une soirée électorale marquée par l’agitation de l’opposition, les 4,5 points d’avance du président sortant, ont poussé de nombreux journalistes Français, dont certains très critiques, voir hostiles à sa politique, à reconnaître une situation qui lui est largement favorable.
C’est le cas notamment du journaliste Guillaume Perrier, et du journal Le Point pour lequel il travaille et qui assurent ce lundi matin qu’Erdogan est « en ballotage très favorable ».
Sur son compte Twitter personnel, le journaliste se laisse même aller à un jeu de mot en écrivant qu’il « y aura un 2ème tour, mais à la fin, Erdogagne » et note que « ce résultat est une claque pour l’opposition qui s’était prise à rêver d’une victoire après une campagne euphorique ».
« Retour sur terre pour Kiliçdaroglu et son électorat. Pour Erdogan, c’est le scénario quasi idéal avec un 2ème tour sans grand danger » va-t-il jusqu’à affirmer tout en critiquant le titre choisi par France 24 pour évoquer ce scrutin crucial pour la Türkiye.
Alors que la chaîne du réseau France Média Monde place en titre l’affirmation selon laquelle « Erdogan et Kiliçdaroglu au coude-à-coude », Guillaume Perrier s’étonne de n’avoir « pas dû voir les mêmes résultats » ironisant sur « un coude-à-coude avec 2,2 millions de voix d’écart ».
Néanmoins, le correspondant de France 24 en Türkiye, Ludovic de Foucaud, a concédé à l’antenne ce lundi matin, que « ça va être très dur pour l’opposition de remonter la pente, pour beaucoup de Turcs ce matin quelque part elle a déjà perdu ».
Pour le journal Le Monde, le président est « en position de force » après les résultats obtenus au 1er tour de l’élection.
« Le chef d’État sortant, qui était devancé dans les sondages par son adversaire, Kemal Kiliçdaroglu, sort finalement en tête du premier tour de la présidentielle. Avec 49,4% des suffrages, il est en mesure de décrocher un troisième mandat d’affilée » écrit le quotidien Français.
À noter que le dépouillement des votes des Turcs établis à l’étranger était toujours en cours ce lundi matin et ne permettait pas encore la diffusion de résultats définitifs et consolidés qui restent attendus dans la journée.
- Source : Agence Anadolu (Turquie)