Un parti wokiste « contrôlé par des va-t-en-guerre »: une ex-parlementaire rompt avec le Parti démocrate
L'ex-parlementaire américaine Tulsi Gabbard a annoncé son départ du Parti démocrate dans une vidéo mise en ligne le 11 octobre. Elle reproche notamment à son ancienne famille politique d'être contrôlée par des « va-t-en-guerre » au service du complexe militaro-industriel étasunien, et de n'avoir que faire des conséquences de leurs décisions politiques sur la population.
I believe in a government of, by and for the people. Unfortunately, today’s Democratic Party stands for a government of, by, and for the powerful elite. If you can no longer stomach the cowardly wokeness of Dem Party idealogues, I invite you to join me. https://t.co/dhwhfqdK27 pic.twitter.com/ReqII3pwDZ
— Tulsi Gabbard ???? (@TulsiGabbard) October 12, 2022
« Je ne peux plus rester dans le Parti démocrate d'aujourd'hui, il est maintenant sous le contrôle total d'une cabale élitiste de va-t-en-guerre guidés par la lâcheté [...]. Ils nous entraînent toujours plus près de la guerre nucléaire », a expliqué Tulsi Gabbard, qui a passé près de 10 ans à la Chambre des représentants sous les couleurs démocrates.
« Le président Biden et les élites du Parti démocrate nous ont poussés au bord du précipice de la guerre nucléaire, risquant de déclencher la troisième guerre mondiale et de détruire le monde tel que nous le connaissons. C'est la menace existentielle la plus urgente à laquelle nous sommes confrontés », dénonce aujourd'hui celle qui, en 2004, a intégré une unité médicale de l'armée américaine pendant une année en Irak.
Gabbard reproche au Parti démocrate de sombrer dans le wokisme
Dans le contexte de l'escalade croissante des tensions internationales liées à la guerre en Ukraine, l'ancienne parlementaire accuse l'administration Biden de « refuser de manière irresponsable d'utiliser [son] pouvoir pour protéger la sécurité du pays, du peuple américain et du monde entier de la dévastation d'un holocauste nucléaire ».
Dans sa déclaration, la quadragénaire originaire des Samoa américaines impute également à son ancienne famille politique de multiples responsabilités dans le domaine sociétal. Elle reproche par exemple au Parti démocrate de sombrer dans le wokisme, courant politique qui rassemblent les thèses néoféministes, LGBTistes, racialistes, décolonialistes, ou encore écologistes.
Tulsi Gabbard est connue pour ses critiques virulentes de la politique étrangère américaine. À l'été 2020, elle avait par exemple réussi à faire adopter par la Chambre des représentants une disposition exigeant un rapport annuel sur l'impact humanitaire des sanctions américaines contre d'autres pays.
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Biden « nous conduit activement au bord d’un holocauste nucléaire » : Tulsi Gabbard s’emporte dans une interview avec Tucker
L’ancienne candidate à la présidence et récente représentante démocrate d’Hawaï, Tulsi Gabbard, a participé mardi à l’émission Tucker Carlson Tonight sur Fox pour discuter de sa décision de quitter le parti démocrate. Gabbard, qui a fièrement servi son pays en uniforme (et le fait toujours dans la garde nationale de l’armée), a annoncé le matin même de son apparition dans l’émission de Tucker qu’elle quittait le parti démocrate après avoir servi au Congrès (Hawaï) de 2013 à 2021.
Au moment où Gabbard faisait déjà l’objet d’un intense rejet et d’une haine en ligne pour sa position à contre-courant sur la guerre Russie-Ukraine, elle a dénoncé le Parti démocrate comme étant « une cabale élitiste de bellicistes animés par une lâcheté maladive » dans un message vidéo antérieur sur Twitter. Elle a ensuite déclaré à Carlson, lors de la soirée, que ces mêmes dirigeants « nous poussent activement au bord d’un holocauste nucléaire ».
Reprenant le thème familier des « faucons-poules » que Ron Paul a longtemps mis en avant, elle a poursuivi « ils ont peut-être leurs bunkers où ils seront en sécurité… ».
« Mais nous, le peuple américain, n’aurons aucun abri, aucun endroit où aller, aucun endroit où se cacher et faire face aux conséquences qui pourraient entraîner la destruction de toute l’humanité et du monde tel que nous le connaissons. »
C’est alors qu’elle a détaillé les raisons pour lesquelles elle en a assez du parti démocrate, expliquant qu’elle a vu de première main que les dirigeants démocrates méprisent la Constitution et sont essentiellement en guerre avec le concept de liberté d’expression consacré par la Déclaration des droits.
« Cela témoigne de tout l’environnement de peur que les personnes au pouvoir, ces élitistes au pouvoir, ont fomenté pour que les gens aient peur de dire la vérité », a poursuivi Mme Gabbard.
« [Les gens ont] peur d’exercer leur droit à la liberté d’expression parce que, hey, vous pourriez perdre votre emploi, vous pourriez être cancelled, vous pourriez être mis à la poubelle, et Dieu nous en préserve à Washington, vous pourriez ne pas être invité à la fête des enfants cool. »
Gabbard elle-même a longtemps fait l’objet de diffamations répétées selon lesquelles elle serait « pro-Kremlin » ou également « assadiste » (étant donné qu’elle a rencontré le président syrien Bachar el-Assad lors d’un voyage controversé en 2017 au plus fort de la guerre) pour sa position de principe de « non-interventionnisme » et sa critique de longue date de la guerre mondiale contre le terrorisme après le 11 septembre.
This shit has been going on for years. DC neoliberal elites have assigned themselves license to lie and defame anyone who dissents from neoliberal orthodoxy as "Russian agents" or "Kremlin assets."
— Glenn Greenwald (@ggreenwald) October 11, 2022
At least McCarthy and Hoover would hold hearings to do this. They just assert it. pic.twitter.com/rwrRtPLWMA
Il ne fait aucun doute que les dernières paroles qu’elle a adressées à Tucker Carlson pour affirmer son retrait officiel du Parti démocrate ne feront qu’accroître l’intensité de l’indignation actuelle de la gauche centriste à son encontre. De nombreux membres de la direction du parti républicain ont également lancé des attaques politiques contre elle.
- Source : FranceSoir