Une autre escalade majeure dans la censure de l’Internet par l’establishment
YouTube, dont l’entreprise propriétaire, Google, est sans doute la plus puissante compagnie au monde, supprime maintenant les vidéos des utilisateurs qui prétendent que les élections américaines étaient frauduleuses.
La déclaration officielle de YouTube sur sa décision de procéder ainsi est très révélatrice, non pas tant pour ce qu’elle dit que pour ce qu’elle ne dit pas.
À aucun moment, la plateforme de publication de vidéos ne tente d’affirmer qu’elle supprime ces vidéos parce qu’elles mettent en danger la santé ou la sécurité de quiconque, comme elle l’a fait lorsqu’elle a commencé à supprimer des vidéos censées diffuser de la désinformation sur le Covid-19.
À aucun moment, elle n’essaie de soutenir que ces vidéos incitent à la violence, comme elle l’a fait lorsqu’elle a commencé à supprimer les vidéos de QAnon.
Elle ne prétend en aucun cas que ces vidéos induisent les électeurs en erreur, comme elle prétendait vouloir l’empêcher en collaborant avec le gouvernement américain, puisque tous les votes sont terminés.
Elle supprime simplement les vidéos parce qu’elle pense qu’elles diffusent de fausses informations. Il s’agit d’une distinction importante, car elle s’écarte nettement de la politique précédente de suppression de contenu appliquée par YouTube et d’autres plateformes de nouveaux médias.
2/ Yesterday was the safe harbor deadline. Now that enough states certified their Presidential election results, we’ll remove any content published today (or anytime after) that alleges widespread fraud or errors changed the 2020 U.S. Presidential election outcome.
— YouTubeInsider (@YouTubeInsider) December 9, 2020
1/ Notre objectif pour cette élection était de connecter les gens à des informations qui font autorité,
de limiter les informations erronées et de supprimer les contenus violents.
Par la suite, les informations faisant autorité ont été largement regardées et recommandées,
et depuis septembre, nous avons supprimé plus de 8 000 chaînes pour violation de nos politiques.
2/ Hier c’était la date limite de la période de sécurité. Maintenant qu’un nombre suffisant d’États
ont certifié leurs résultats de l’élection présidentielle, nous allons supprimer tout contenu publié
aujourd’hui (ou n’importe quand après) qui prétend que des fraudes ou des erreurs généralisées
ont modifié les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020.
« Par exemple, nous supprimerons les vidéos affirmant qu’un candidat à la présidence a remporté l’élection en raison de problèmes de logiciel ou d’erreurs de comptage largement répandus. Nous commencerons à appliquer cette politique aujourd’hui, et nous intensifierons dans les semaines à venir », écrit YouTube.
Je ne sais pas si la fraude électorale qui aurait eu lieu dans la course entre Joe Biden ou Donald Trump s’est réellement produite, et je m’en moque. Je sais que les processus par lesquels les candidats sont élevés pour se présenter aux élections générales américaines sont malhonnêtes et truqués sur toute la ligne, aussi la question de savoir si des manipulations supplémentaires ont eu lieu entre deux laquais de l’oligarchie impérialiste approuvée par l’establishment lors d’une prétendue élection ne m’intéresse pas particulièrement. Mais cette nouvelle initiative de YouTube est une escalade majeure dans le déploiement toujours plus important des protocoles de censure d’Internet par les méga-entreprises de la Silicon Valley liées au gouvernement américain.
Même si les États-Unis n’avaient pas le système électoral le plus défectueux de tout le monde occidental (et ils l’ont), et même s’il avait été prouvé de façon concluante et sans l’ombre d’un doute qu’aucune fraude électorale de quelque nature que ce soit n’avait eu lieu (et ce n’est pas le cas), ce serait quand même une escalade massive au-delà des protocoles de censure en ligne précédents que de commencer à censurer les gens simplement parce qu’ils ont tort. Les gens ont le droit d’avoir tort. Une société libre donne aux gens le droit d’exprimer des croyances erronées car la seule alternative est de créer un Ministère de la Vérité monolithique qui a autorité sur ce que sont les bonnes et les mauvaises croyances.
Ceux d’entre nous qui ont mis en garde contre les dangers d’un abaissement des normes des sociétés ploutocratiques alignées sur le gouvernement pour réduire au silence certains discours avaient raison de croire que nous étions sur une pente glissante ; il est normal de mettre en garde contre une pente glissante lorsque la réalité de la pente est évidente. Le fait que nous ayons été méthodiquement amenés à accepter la suppression des plateformes d’Alex Jones il y a quelques années ou le fait de réduire au silence certains internautes, pour le seul motif d’avoir exprimé une mauvaise opinion, nous montre que la pente est très réelle et très conséquente, et que notre glissement vers le totalitarisme de l’information se poursuivra si quelque chose d’important ne change pas.
"Do I believe the 2020 election was stolen? No. But I also didn’t believe the election was stolen from Hillary Clinton in 2016, when the Internet was overrun with conspiracy theories nearly identical to the ones now being propagated by Trump fans." https://t.co/nvH0isGvaN
— Matt Taibbi (@mtaibbi) December 11, 2020
« Est-ce que je crois que l’élection de 2020 a été volée ? Non. Mais je ne crois pas non plus
que l’élection ait été volée à Hillary Clinton en 2016, lorsque l’Internet a été submergé par des
théories de conspiration presque identiques à celles que propagent aujourd’hui les fans de Trump ».
Matt Taibbi a écrit un article pertinent condamnant la récente montée en puissance de YouTube et soulignant le double standard dans la manière dont les Démocrates ont pendant quatre ans et sans aucune conséquence, poussé les récits sur la collusion de Trump avec la Russie pour voler frauduleusement les élections de 2016 alors que les partisans de Trump sont interdits de faire la même chose. J’ajouterais que la principale source de cette politique du deux poids deux mesures n’est pas le parti pris idéologique (bien que cela soit sûrement un facteur également) mais le confort que ces géants de la technologie de la Silicon Valley ont créé avec les agences gouvernementales américaines qui ont approuvé le programme du Russiagate mais pas les revendications de Trump. Ce n’est pas tant un parti pris libéral qu’un parti pris du cartel des renseignements américains.
En réalité, il n’y a jamais eu autant de preuves de l’interférence de la Russie dans les élections américaines qu’il n’y en a pour la fraude électorale en 2020. Les vrais journalistes et les plates-formes de médias sociaux impartiaux auraient reconnu le fait incontestable que le récit du piratage informatique russe était extrêmement poreux et reste totalement non prouvé, et que le récit des mèmes russes influençant les élections est une véritable plaisanterie. La seule chose qui donne plus de poids aux affirmations des Démocrates qu’à celles des Républicains aujourd’hui est que l’une a été approuvée par le cartel des renseignements américains (le même cartel des renseignements américains qui a fini par faire avancer de multiples agendas préexistants en utilisant le Russiagate) et l’autre ne l’a pas été. C’est tout.
Ceux qui ont compris que celui qui contrôle le récit contrôle le monde et que les médias contrôlés par les ploutocrates sont la cheville ouvrière du statu quo oligarchique étaient très excités par l’arrivée d’Internet, car ils comprenaient son potentiel de démocratisation de l’information. Aujourd’hui, nous voyons tous ces espoirs lentement réduits à néant, alors que les mêmes structures de pouvoir qui contrôlent et influencent les grands médias s’efforcent maintenant de prendre le contrôle total de l’information en ligne.
But Not Videos Claiming Donald Trump is a Russian Agent, Because That's the Acceptable Election Conspiracy Theory https://t.co/gtfz4WZTlX
— Aaron Maté (@aaronjmate) December 9, 2020
YouTube va enfin commencer à retirer les vidéos prétendant faussement
que Donald Trump a remporté les élections américaines.
Mais pas des vidéos prétendant que Donald Trump est un agent russe,
car c’est la théorie de la conspiration électorale acceptable
« En moyenne, 88% des vidéos figurant dans les dix premiers résultats de recherche relatifs aux élections proviennent de sources d’information faisant autorité (parmi les autres, on trouve des émissions d’actualités de fin de soirée, des vidéos de créateurs et des commentaires) », se vante YouTube dans la déclaration susmentionnée sur sa suppression des vidéos électorales aux mauvaises opinions. « Et les chaînes et les vidéos les plus regardées proviennent de chaînes d’information comme NBC et CBS ».
Comme si truquer vos algorithmes pour donner aux utilisateurs des résultats qui renvoient aux mêmes médias ploutocratiques qui ont contribué à tromper le public à propos de chaque guerre et à le manipuler continuellement pour qu’il croie que la politique du statu quo fonctionne totalement est quelque chose dont il faut être fier.
Si l’information qui n’est pas approuvée par les puissants continue d’être comprimée dans des cercles de plus en plus restreints, le potentiel de démocratisation de l’information qui a autrefois donné tant d’espoir aux penseurs révolutionnaires sera complètement anéanti, et tout ce qui restera sera un réseau qui permet aux structures du pouvoir de l’establishment de distribuer la propagande beaucoup plus rapidement qu’elles ne le pouvaient à l’époque des anciens médias. Espérons que nos dirigeants échoueront dans leurs tentatives et que nous réussirons dans notre envie de les arrêter.
Traduit par Réseau International
- Source : Caitlin Johnstone (Etats-Unis)