Plafond de la dette US: Le 17 octobre, la vraie date butoir avant une crise globale
Mardi, le secrétaire américain au Trésor a confirmé que si un accord n'est pas trouvé, les Etats-Unis risquent de se trouver en défaut de paiement pour la première fois de leur histoire...
Oubliez le «government shutdown». La véritable crise qui pointe et pourrait avoir un impact international, c'est celle du plafond de la dette américaine. Mardi soir, le secrétaire au Trésor, Jacob Lew, a indiqué que le Congrès n'aurait pas «de temps supplémentaire pour agir» et relever le plafond de la dette des Etats-Unis au-delà du 17 octobre.
Après ce jour, «il nous restera 30 milliards de dollars de trésorerie pour honorer les engagements de notre pays», écrit le secrétaire au Trésor dans une lettre au Congrès. Autant dire rien, alors que le gouvernement peut dépenser 60 milliards de dollars en une seule journée. Jacob Lew presse une nouvelle fois les élus «d'agir immédiatement», comme ils le font plusieurs fois par mandat de manière routinière.
Le défaut toujours évité
Le Congrès, dominé par les républicains à la Chambre, a la prérogative de relever le plafond de la dette, actuellement situé à 16.700 milliards de dollars, et refuse de le faire dans une intense bataille avec l'administration Obama sur les dépenses et l'assurance maladie. Si le Trésor épuise ensuite ses 30 milliards de dollars de trésorerie, il sera «impossible aux Etats-Unis d'honorer leurs obligations financières pour la première fois de leur histoire», prévient-il.
Régulièrement, démocrates et républicains se lancent dans un grand bluff et finissent par trouver un accord à l'ultime seconde pour éviter le défaut de paiement, comme en 2011. Les experts débattent de la définition exacte mais selon leur consensus, les Etats-Unis ont toujours honoré leurs obligations, malgré plusieurs défauts partiels comme en 1979.
L’Armageddon en cas de défaut
Si les républicains et les démocrates ne parviennent pas à s'entendre, l'impact irait du mauvais au pire. Le gouvernement n'aurait plus que de maigres recettes fiscales et devrait faire des choix draconiens, comme continuer d'honorer ses obligations pour éviter de perdre la confiance de ceux qui achètent des bons sur la dette, fermer le FBI ou encore arrêter les remboursements de santé pour les seniors et les pauvres. Quel que soit le cas de figure, l'impact sur l'économie des Etats-Unis et sur la finance mondiale serait catastrophique, avec un probable retour en récession.
Comment se terminera la partie de poker menteur? Un analyste de Forbes calme le jeu, estimant que comme d'habitude, un accord sera trouvé à minuit le jour J. Car malgré leur bluff, aucun camp, pas même le Tea Party, n'a vraiment intérêt à ce que les Etats-Unis se retrouvent en défaut de paiement. Tic, tac, l'heure tourne.
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