Ne vous laissez pas influencer par le battage médiatique sur le nouveau virus chinois
Un journaliste de CNN émet depuis Wuhan, en Chine, sur la récente épidémie virale. Il n’y a personne près de lui qui pourrait l’infecter – à moins que le caméraman ne soit dans le Livre Guinness des records pour ses toux et ses éternuments. Alors pourquoi insiste-t-il pour porter un masque chirurgical bleu tout en parlant ?
C’est ce qu’on appelle la « dramatisation », qui est absolument nécessaire, car il ne semble y avoir rien de très spécial dans cette épidémie du virus 2019-nCoV ou virus de Wuhan. En fait, il devrait être appelé le Vdv, ou Virus déjà vu, car nous avons déjà subis ce genre d’hystéries. Et ça se répète encore et encore. Ils nous ont fait le coup du SIDA pour les hétérosexuels, d’Ebola à plusieurs reprises, de la grippe porcine H1N1 qui était en fait beaucoup moins forte que la grippe ordinaire et, en particulier, du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003.
Une fois que vous commencez à démystifier l’hystérie de masse lors d’épidémies, cela devient facile, car les mêmes schémas se répètent.
Le meilleur remède face à toute hystérie épidémique est la perspective. En quoi cette nouvelle épidémie est-elle différente et donc potentiellement plus dangereuse que les autres maladies dont nous avons traitées par le passé ou que nous traitons actuellement ?
Wuhan est à plusieurs reprises étiqueté « mortel » – mais il en va de même pour tous les autres virus que la plupart des gens connaissent. Mais mortel à quel niveau ? Près de 600 cas ont été confirmés et au moins 17 décès ont été signalés.
Il y a des Américains infectés qui se portent bien. Il est probablement vrai que le nombre de morts est sous-estimé, mais il est garanti que le nombre d’infection l’est aussi. Probablement, comme dans le cas, par exemple, de la grippe, la grande majorité des personnes infectées présentent de si légers symptômes, qu’elles ne consultent pas un médecin.
Pour cette raison, une comparaison avec le taux de mortalité américain de la grippe est également très difficile. Selon les Centers for Disease Control and Prevention, en proportion des hospitalisations, le taux normal de décès dus à la grippe est de 8,5 à 17% – considérablement plus élevé que pour le virus de Wuhan. Et si on compte toutes les maladies estimées et signalées, le taux de décès du coronavirus est beaucoup plus bas.
Ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est que le virus de Wuhan fera plus de dégâts en Chine, tout simplement parce que les soins de santé y sont inférieurs à chez nous. Il semble que, comme la grippe, Wuhan tue généralement par l’intermédiaire d’infections secondaires souvent traitables. Et traitables de façon très efficace en Occident. Vous seriez surpris du nombre de maladies potentiellement mortelles (paludisme, tuberculose) que l’on trouve parmi les Américains et qui, bien que causant des ravages dans une grande partie du monde, ne tuent pratiquement aucun d’entre nous.
Il semble également que les personnes les plus susceptibles de mourir du virus de Wuhan correspondent au même profil que les décès dus à la grippe : les personnes de plus de 65 ans, celles dont le système immunitaire est affaibli et celles qui souffrent de graves conditions préexistantes. Deux des 17 morts de Wuhan étaient des gens de 89 ans souffrants de conditions préexistantes ; le plus jeune avait 48 ans et souffrait du diabète et avait été victime d’un accident vasculaire cérébral.
La contagiosité est très importante, bien sûr. Mais jusqu’à présent, rien n’indique que le virus Wuhan, signalé pour la première fois il y a plus de trois semaines, soit plus contagieux que la grippe ou se propage différemment que cette dernière.
Ce sont les facteurs importants ; tout le reste n’est que de l’exagération et de la paranoïa excessive.
On nous affirme haut et fort qu’il se propage d’homme à homme. Encore une fois, la plupart des maladies contagieuses auxquelles nous pensons se propagent entre les humains, à quelques exceptions près, comme la rage.
C’est intrinsèquement mauvais parce que c’est nouveau, nous dit-on. On nous affirmait la même chose pour la grippe porcine et le SRAS.
Les autorités sanitaires chinoises ont averti qu’il pourrait encore muter pour devenir plus mortel ou plus contagieux. Il a été prétendu la même chose dans le cas des virus cités ci-dessus. En fait, les virus mutent généralement pour devenir moins mortels, afin de préserver le corps hôte et donc eux-mêmes.
Les médias ont raison de dire que la comparaison la plus proche qu’on peut faire est avec le SRAS. Il a également été signalé pour la première fois en Chine et était lui-aussi ce qu’on appelle un coronavirus. Mais alors qu’ils veulent que vous vous souveniez du SRAS comme de la peste noire avec des cris de « Souvenez-vous de vos morts ! », le fait est qu’il n’y a eu que 8,098 cas, dont 774 sont morts. Ensuite, la maladie a tout simplement disparu. Plus de 7,000 de ces cas et environ 650 des décès se sont produits uniquement en Chine continentale et à Hong Kong. Les États-Unis n’ont enregistré que 75 cas et aucun décès.
En revanche, le CDC estime qu’environ 80,000 Américains sont morts de la grippe il y a deux ans.
Donc, si vous le souhaitez, achetez un masque chirurgical (probablement inefficace) pour ressembler comme des « jumeaux » aux « courageux » journalistes de télévision. Ou vous pouvez considérer que les vaccins contre la grippe sont toujours disponibles.
Traduction: La Gazette du Citoyen
- Source : New York Post (Etats-Unis)