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Jeudi, 26 Déc. 2024

Intox et manipulations

Auteur : Djeha | Editeur : Walt | Lundi, 16 Déc. 2019 - 07h42

Nos décideurs « systémiques » font figure de bricoleurs du dimanche, comparés à leurs homologues des pays qu’on nous donne en exemple de civilité politique et de démocratie.

S’il vous plaît : chacun d’entre vous est libre d’observer les événements dans notre pays à sa convenance. Mais la liberté de penser et d’informer ne dispense pas du croisement des opinions sans laquelle la démocratie est un mot creux et les lendemains démocratiquement totalitaires.

Mettez-vous aux fenêtres et observez le monde, au lieu de crouler sous le poids de la « liberté » monocolore.

*****

Dans une dépêche de ce jour, l’AFP titre (cf. doc. ci-dessous) : « Macron gagne un point de popularité en décembre, selon un sondage »

Sur la fois d’un sondage réalisé par l’IFOP pour le compte du Journal du Dimanche.

En parcourant le contenu du papier on découvre :

1.- 65% des Français demeurent mécontents de sa politique.

2.- La popularité du Premier ministre Édouard Philippe perd pour sa part un point en décembre, à 36%. Les mécontents augmentent de deux point, à 62% (et les "très mécontents" de 4 points).

En sorte que Djeha propose plutôt le titre suivant, plus en rapport avec le résultat du sondage :

« Pendant la grève, deux-tiers des Français sont mécontents de E. Macron et de son Premier ministre »

Il s’agit bien d’une manipulation délibérée de l’opinion parce que l’AFP (et ses commanditaires) savent très bien que des dépêches, la plupart des Français ne retiennent surtout que les titres et beaucoup d’entre eux ne prennent pas la peine de lire leur tout le contenu des articles.

Et le titre sous-entend : « Face aux grévistes, Macron gagne en crédibilité auprès des Français », que tout compte fait sa politique est approuvé par l’opinion, ce qui est faux au moins pour près des deux-tiers d’entre eux.

Le même jour, une autre dépêche outrage la vérité et abuse de bonne foi et de la crédulité de ses lecteurs (cf. document à l’appui joint plus bas).

Dans ce cas c’est l’usage du fallacieux « principe de symétrie » que je dénonce régulièrement, notamment contre les Palestiniens, qui est en cause.

Ici, il s’agit des relations interrompues entre Cuba et les Etats-Unis.

Dans la dépêche de l’AFP, on commence par dire que les deux pays sont également responsables de leur brouille et peu à peu on instille l’idée que in fine c’est La Havane qui porte l’essentiel des responsabilités.

Tout le monde sait que c’est l’arrivée à la Maison Blanche de D. Trump qui a tout déclenché. Le président américain a rompu et mis à bas les progrès réalisés dans les relations entre les deux pays entrepris par B. Obama.

De plus, les coups d’Etat successifs en Amérique Latine, notamment au Brésil, en Bolivie ou en Equateur, qui marquent le retour de la Doctrine Monroe dès l’élection de Trump, les bonnes relations de Cuba avec ses voisins sont remises en cause, portant préjudice aussi bien à ces pays qu’à Cuba dont les médecins y sont appréciés.

Relisez donc, amis et compatriotes ces papiers en tenant compte de mes observations et vous constaterez combien la mondialisation de l’information numérisée entre les mains de contrefacteurs et des professionnels de la subversion nous dispensent de tout délire sur le complotisme, inventé pour discréditer les citoyens lucides qui cherchent à lire et à débattre de leurs humaines et communes conditions.

PS : Comme d’habitude, pour que vous soyez libres de vos opinions et de votre liberté critique, je vous joins ci-après in extenso les textes en cause.

Macron gagne un point de popularité en décembre, selon un sondage

AFP, D. 15/12/2019 à 10:28

La cote de popularité d'Emmanuel Macron gagne un point en décembre, à 34% de Français satisfaits, contre 65% de mécontents (=), selon un sondage de l'Ifop pour le Journal du Dimanche.

En pleine grève contre la réforme des retraites, les "très mécontents" augmentent de 6 points, parmi l'ensemble des mécontents.
Le taux de ceux qui ne se prononcent pas s'établit à 1%.

A l'exception des mois de septembre et de novembre (-1 point à chaque fois), la popularité du chef de l'Etat a régulièrement progressé depuis décembre 2018, où elle avait atteint 23% en pleine crise des "gilets jaunes".

La popularité du Premier ministre Édouard Philippe perd pour sa part un point en décembre, à 36%. Les mécontents augmentent de deux point, à 62% (et les "très mécontents" de 4 points). Le taux de sondés qui ne se prononcent pas recule d'un point, à 2%.

Enquête réalisée du 5 au 14 décembre auprès de 1.889 personnes de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas, par questionnaire auto-administré en ligne et par téléphone. Marge d'erreur de 1 à 2,2 points.

Cinq ans après leur réconciliation historique, Cuba et les Etats-Unis à nouveau fâchés

AFP, D. 15/12/2019 à 10:25

Le 17 décembre 2014, Washington et La Havane surprenaient le monde en annonçant un rapprochement historique après un demi-siècle de brouille. Cinq ans plus tard, l'idylle a tourné à l'orage, avec le risque d'une nouvelle rupture.

C'est comme "un couple qui s'entend mal", regrette Odaydis Marante, 34 ans, alors qu'elle traverse la bien nommée place des Soupirs, près de l'ambassade américaine, où les Cubains avaient l'habitude d'attendre la réponse à leur demande de visa. L'endroit est maintenant désert, les services consulaires ayant été fermés.

Les deux pays "cherchent toujours un prétexte ou un autre pour se disputer inutilement", ajoute-t-elle.

La relation est tombée "à un niveau très bas", reconnaît, dans un entretien à l'AFP, Carlos Fernandez de Cossio, directeur du département Etats-Unis au ministère cubain des Affaires étrangères.

Mais elle "peut s'aggraver encore", prévient-il, accusant le voisin nord-américain, qui applique un embargo depuis 1962, de vouloir "rompre les liens existants" et "fermer les ambassades", rouvertes à l'été 2015.

Pour Carrie Filipetti, responsable du département d'Etat américain chargée de Cuba et du Venezuela, "il est difficile d'imaginer que la relation s'améliore de manière significative, sauf si le gouvernement cubain prend des mesures concrètes pour autoriser les voix dissidentes,
respecter les droits de son peuple et cesser ses activités malveillantes dans la région".

Chronologie des principaux faits qui ont marqué les relations entre les Etats-Unis et Cuba depuis 1959 (AFP)

"Les violations des droits de l'homme du régime castriste vont continuer à lui coûter cher, et nos sanctions veillent à cet effet", a-t-elle répondu par écrit à l'AFP.

Ces derniers mois, celles-ci n'ont pas cessé: interdiction aux navires de croisière américains de faire escale à Cuba, limitation des envois d'argent des Cubains de l'étranger vers leurs proches sur l'île, amendes dissuasives aux bateaux transportant du pétrole vénézuélien à Cuba...

- "Mentalité de guerre froide" -

Le temps semble bien loin où Barack Obama et Raul Castro apparaissaient ensemble, sourire aux lèvres, devant la presse à La Havane.
Certes, le changement de locataire à la Maison blanche a eu un réel impact dans ce revirement.

Michael Shifter, président du think-tank américain Interamerican Dialogue, distingue trois motifs derrière la politique agressive de Donald Trump: la Floride, terre d'exilés cubains courtisée en tant qu'Etat décisif pour l'élection de 2020; une "mentalité de guerre froide" visant une revanche après 60 ans de socialisme à Cuba; le soutien de l'île au Venezuela de Nicolas Maduro.

Mais "les Cubains ont leur part de responsabilité car ils ont raté l'opportunité de l'ouverture par Obama", les plus conservateurs du gouvernement ayant alors freiné toute avancée trop rapide, dit-il: "Ils ont durci leur position, se sont fermés davantage, sont devenus plus répressifs car ils se sentaient menacés".

Ce durcissement se poursuit encore. Mardi, journée internationale des droits de l'homme, une dizaine de journalistes indépendants et militants cubains ont déclaré avoir été empêchés par la police de quitter leur domicile, sans doute pour éviter toute mobilisation en cette date symbolique.

"Ce n'est pas uniquement la politique hostile de Trump qui a mené à une réponse plus dure, en interne, du gouvernement cubain. Elle avait commencé avant", estime elle aussi Alina Lopez Hernandez, chercheuse et éditorialiste du média en ligne La Joven Cuba.

Mais il est vrai qu'au sein du Parti communiste (seul autorisé à Cuba), "les tendances conservatrices sont naturellement encouragées, renforcées quand le gouvernement américain agit comme il le fait actuellement".

Obtenir "un véritable changement" sur l'île, comme le souhaite Washington, "est difficile dans ces conditions d'état de siège".

- Le cas Ferrer -

Point de friction actuellement: le cas du dissident José Daniel Ferrer, emprisonné depuis le 1er octobre.

Dirigeant de l'Union patriotique de Cuba (Unpacu), il est qualifié de simple "délinquant" par le gouvernement, qui l'accuse d'avoir frappé un autre homme.

C'est "un prisonnier politique qui court un grave danger", affirme la chargée d'affaires américaine à La Havane, Mara Tekach, qui multiplie les messages en sa défense sur les réseaux sociaux, attitude qualifiée d'"ingérence" par le quotidien officiel Granma.

Le gouvernement, qui nie l'existence de prisonniers politiques à Cuba, accuse l'opposition d'être financée par Washington.

Spécialiste du sujet, le politologue Esteban Morales se dit "convaincu qu'il s'agit d'une escalade" avec un objectif final: "Trump va vouloir rompre les relations diplomatiques".

Même si déjà "les relations diplomatiques sont presque une plaisanterie, il n'y en a plus".


- Source : Alter Info

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