Syrie : La France éjectée et décridibilisée, Poutine aux commandes
La Russie continue de reprendre la main dans le dossier syrien. Après avoir fait s'éloigner la perspective de frappes occidentales sur le sol syrien en proposant que le régime de Bachar al-Assad place ses armes chimiques sous contrôle international, Vladimir Poutine donne ce jeudi son point de vue sur ces armes chimiques et les conséquences qu'auraient des frappes américaines en Syrie.
Le président russe estime, dans une tribune publiée ce jeudi dans le quotidien américain «The New York Times», que ce sont les rebelles et non le régime syrien qui ont utilisé des armes chimiques.
Dans ce texte, Poutine déclare «s'adresser directement au peuple américain et à ses responsables politiques». Il n'hésite pas à invoquer l'histoire, rappelant que Russie et Etats-Unis se sont affrontés lors de la guerre froide, mais qu'ils ont aussi su être alliés pour vaincre l'Allemagne nazie lors de la Seconde Guerre mondiale. Malgré la tension entre les deux hommes, il évoque ainsi la «confiance grandissante» qui existe entre son homologue américain, Barack Obama, et lui-même et incite «les Etats-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale (à saisir) l'occasion de la volonté du gouvernement syrien pour mettre son arsenal chimique sous contrôle international afin de le détruire».
Ce jeudi, une rencontre doit avoir lieu à Genève (Suisse) entre le secrétaire d'Etat (le ministre des Affaires étrangères) américain, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Ils seront accompagnés de dizaines d'experts en désarmement pour tenter de trouver une solution diplomatique à l'utilisation d'armes chimiques sur le sol syrien. Les discussions doivent se poursuivre vendredi.
La diplomatie française éjectée du dossier syrien, il ne restait plus qu'à commenter ce que les autres font: Selon Fabius, le rapport des inspecteurs de l'ONU sur l'attaque supposée à l'arme chimique du 21 août sera connu «probablement lundi». Notre ministre du sang contaminé a déclaré «que le rapport va dire qu'il y a eu un massacre chimique. (...). Il y aura certainement des indications» sur l'origine de ce massacre, commis le 21 août près de Damas et qui a fait des centaines de morts, a-t-il ajouté. «A partir du moment où seul le régime avait les stocks, les vecteurs et intérêt à le faire, on peut tirer la conclusion» a affirmé de manière péremptoire et sans l'ombre d'une preuve Laurent fabius.
La France désormais hors-jeu depuis que les négociations à propos de la Syrie ne se déroulent plus qu'entre américains et russes, Laurent Fabius a tout de même pu affirmer que «la France n'est pas à la remorque des Etats-Unis». A part le présiflan Hollande, il est à douter que les propos du ministre de l'étranger aient pu convaincre beaucoup de monde. Se raccrochant aux branches dans sa chute, Laurent Fabius a poursuivi en précisant que «S'il n'y avait pas eu cette fermeté, il n'y aurait pas eu cette proposition» de contrôler les armes chimiques du régime syrien. «Les engagements de la Syrie doivent être rapides, crédibles et vérifiables».
Sans doute pour tenter de faire croire qu'il existe encore, Laurent Fabius voulu porter le fer contre Vladimir Poutine en affirmant à propos des responsabilités des éventuelles attaques chimiques en Syrie sur RTL que «la réalité est tout à fait claire : il y a eu un massacre chimique. C'est le régime de Bachar al-Assad qui détenait les armes et en a donné l'ordre». Il a contesté le fait que les rebelles, et non le régime, aient utilisé les armes chimiques, comme le prétend le président russe, Vladimir Poutine. «C'est une version que les Russes développent depuis très longtemps (...) sans aucune crédibilité», a-t-il dit.
La France crédible a parlé...