La presse chinoise appelle à une union mondiale contre des frappes en Syrie
La presse officielle chinoise a appelé jeudi à une mobilisation internationale pour empêcher une intervention armée occidentale en Syrie, qui semble désormais probable à court terme.
"La communauté internationale devrait faire preuve de patience plutôt que de se laisser mener par le bout du nez par les services de renseignement américains", a écrit le journal China Daily dans un éditorial intitulé: "Pas d'excuse pour des frappes".
"Il y a dix ans, les Etats-Unis et leurs alliés ont contourné l'ONU pour imposer par la force un changement de régime en Irak, sous le prétexte que ce régime détenait des armes de destruction massive. Cela ne doit pas être permis une nouvelle fois", a ajouté le quotidien.
"Une intervention militaire sans mandat de l'ONU ne fera qu'aggraver encore la situation en Syrie", a prévenu le China Daily.
"Les forces mondiales opposées à une intervention militaire doivent s'unir et empêcher cette attaque occidentale en Syrie", a de son côté prôné le journal Global Times dans un commentaire.
"Si ces frappes se produisent, elles (les forces mondiales) doivent ouvertement soutenir la résistance du gouvernement syrien. Il est nécessaire que la Russie et l'Iran envisagent de fournir une assistance militaire directe (au régime de Bachar al-Assad)", a poursuivi ce quotidien.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré lundi que des armes chimiques avaient bien été utilisées en Syrie la semaine dernière, jugeant qu'il s'agissait d'une "indécence morale" pour laquelle les responsables devaient répondre de leurs actes.
"Mettre en avant une 'indécence morale' comme excuse justifiant la préparation d'une intervention militaire apparaît précipité et irréfléchi", a rétorqué le Global Times.
Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, met par ailleurs en garde contre "toute ingérence" dans l'enquête en cours de l'ONU sur l'attaque chimique du 21 août.
"Seule une solution politique peut résoudre la crise syrienne", avait déclaré plus tôt cette semaine Wang Yi.
Depuis plus de deux ans, la Chine refuse d'endosser les appels internationaux à exercer davantage de pression sur le régime de Bachar al-Assad, usant de son veto au Conseil de sécurité des Nations unies.
Le président Barack Obama a affirmé mercredi qu'il n'avait pas encore pris de décision sur la réaction américaine à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, mais il a évoqué un "coup de semonce" destiné à en dissuader Damas.
- Source : L'Orient le Jour