Les photos de la rencontre Trump-Lavrov sèment la pagaille aux USA
La réunion Trump-Lavrov s’est déroulée à huit clos à la Maison-Blanche en compagnie de deux photographes seulement. Indigné, le public américain se pose désormais deux questions: pourquoi les autorités US ne publient-elles pas les photos de la rencontre et pourquoi un photographe-«espion» russe a-t-il pu entrer dans la résidence du Président.
Publier ou ne pas publier, voilà la question. Suite à la rencontre du Président américain Donald Trump avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à la Maison-Blanche, à Washington, l'établissement n'a publié aucune des photographies prises lors de la réunion. En revanche, le ministère russe des Affaires étrangères, lui, en a abondamment publiées, ce qui a laissé dans une grande perplexité les médias américains.
Pas d'images pour la presse américaine
En fait, l'entretien de mercredi s'est déroulé à huit clos, à l'exclusion de deux photographes personnels de MM. Trump et Lavrov. En conséquence, plusieurs journalistes américains se sont indignés de ne pas avoir été autorisés à couvrir la réunion.
La chaîne de télévision MSNBC a montré des images à l'antenne et la correspondante a précisé que la source des photos était « russe ». En outre, la présentatrice du programme, Andrea Mitchell, a déclaré que l'administration Trump « ne permet pas la liberté de presse ».
Selon le journal Politico, un responsable de la chaîne CBS a donné la permission aux employés d'utiliser les photos russes mais leur a du même coup demandé de signaler que la presse américaine n'avait pas été autorisée à couvrir la réunion et que la source des images était la Russie.
Trump et Lavrov © TWITTER/MINISTÈRE RUSSE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
Finalement, Fox News a trouvé une solution : ne pas montrer les photos du tout ! La présentatrice Jenna Lee a déclaré aux téléspectateurs qu'on pouvait consulter les photos sur Internet. « Mais nous avons décidé de ne pas les montrer, parce que nous faisons partie des médias américains et qu'il est important que la presse ait accès à la Maison-Blanche ».
Le photographe russe pour mettre sur écoute la Maison-Blanche
« La présence d'un photographe russe sonne l'alarme » : c'est le titre d'un article publié par le Washington Post. Mais pourquoi même les photographes russes sèment-ils la panique aux États-Unis ? Le quotidien cite, sans donner de noms, des responsables américains qui expriment leur inquiétude devant le fait que le photographe russe « ait pu mettre sur écoute la résidence du Président ».
Sergueï Lavrov, Donald Trump et l'Ambassadeur Sergey Kislyak lors d'une réunion à Washington. © PHOTO. MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
« Les fonctionnaires ont évoqué le danger qu'un dispositif d'écoute ou un autre équipement de surveillance aurait pu être introduit dans le Bureau ovale, caché dans des caméras ou d'autres appareils électroniques », peut-on lire.
En réponse aux reproches des fonctionnaires et du journal, la Maison-Blanche a donné une explication raisonnable : le photographe russe a passé un contrôle de sécurité avec tout son équipement, préalablement à son admission dans l'établissement.
« Le Russe "a dû passer le même contrôle de sécurité que le membre de la presse américaine lorsqu'il a traversé la porte principale de la salle d'information [de la Maison-Blanche] », précise le journal.
Commentant la couverture de la rencontre entre Sergueï Lavrov et Donald Trump, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangère Maria Zakharova a déclaré que les médias américains étaient pris dans une « agonie intellectuelle ».
« Aussi, inutile de dire que Moscou est de nouveau coupable d'un complot aux États-Unis. Je crois que dans cette situation tout le monde comprend qu'une véritable hystérie a gagné les médias américains. On pourrait même parler d'une "agonie intellectuelle" », a estimé la diplomate.
Elle a ajouté qu'au cours de la conférence de presse de Sergueï Lavrov, consacrée aux résultats de sa visite à Washington, la plupart des journalistes, au lieu de s'intéresser à des questions concrètes, posaient des questions sur « l'ingérence russe » dans la présidentielle américaine et sur la démission du directeur du FBI James Comey, bien qu'il fût « absurde » d'interroger un ministre russe sur des désignations et des licenciements dans un pays étranger.
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- Source : Sputnik (Russie)