Ron Paul réplique à l’article du Washington Post sur les prétendus sites de « fausses nouvelles »
Ou que l’on soit en Occident, dès lors que l’on affirme des opinions contraires aux réseaux officiels vous êtes stigmatisé. Ici Ron Paul, une voix forte, réagi. Récemment c’était le quotidien de l’establishment parisien, Libération, qui a conduit l’un d’entre-nous à réagir. [ASI]
Préambule
Cette semaine, le Washington Post a publié un article montant en épingle les accusations d’un obscur groupe néoconservateur appelé PropOrNot, qualifiant les blogs Drudge, Zero Hedge, et The Duran « d’outils russes sophistiqués de propagande » anti-Clinton.
Le groupe PropOrNot a « scientifiquement » dressé une liste des sites de « fausses nouvelles » qui servent selon lui, d’« idiots utiles » au gouvernement russe travaillant à subvertir la démocratie et les valeurs américaines.
Parmi ces agents de la propagande russe, figure Ron Paul. Un homme qui, selon le groupe d’experts anonymes PropOrNot travaille avec le Kremlin à la destruction des Etats-Unis.
Ron Paul a commenté cet article, recommandant au monde entier de se tenir prêt, car l’entrée des média traditionnels dans l’ère du ridicule ne fait que commencer ! [Alex Christoforou, 27 novembre 2016]
Le Washington Post s’est fait une spécialité de déformer les points de vue de Ron Paul. L’an dernier, ce prétendu journal de qualité a publié un article de David A. Fahrenthold dans lequel Ron Paul était dépeint de façon caricaturale comme un avocat au service du malheur, de l’oppression et de la pauvreté – l’inverse exact des objectifs que Ron Paul exprime habituellement et qu’il avait d’ailleurs clairement formulés dans un discours au sujet de l’évènement que l’article de Fahrenthold prétendait traiter. Ce type d’attaques fallacieuses contre cet éminent avocat de la liberté et d’une politique de non-ingérence est tout-à-fait conforme à la ligne éditoriale du journal. Comme l’a écrit G. Hornberger, président de la Fondation pour l’avenir de la liberté (Future of Freedom Foundation) dans un éditorial de février : l’agenda du Washington Post « est guidé par l’esprit interventionniste qui sous-tend les médias de masse ».
Jeudi, le Washington Post a publié un nouvel article, signé cette fois par Craig Timberg, dénonçant une « avalanche » de soi-disant fausses informations déversées dans le cadre « d’une campagne russe de propagande sophistiquée, visant à créer et à répandre des articles mensongers pour discréditer la démocrate Hillary Clinton, promouvoir le républicain Donal Trump et saper la confiance en la démocratie américaine ». Pour soutenir cette conclusion, Timberg s’appuie sur PropOrNot, un regroupement d’individus anonymes qui s’est constitué cette année et a identifié « plus de 200 sites web assurant le colportage de la propagande russe au cours de cette campagne électorale ». Si vous consultez la liste de ces sites, vous y trouverez, sous la désignation d’«agent de propagande de la Russie ”, celui de l’Institut Ron Paul pour la paix et la prospérité (Ron Paul Institute for Peace and Prosperity).
Ce que vous ne trouverez pas sur le site de PropOrNot, c’est une analyse détaillée de la raison pour laquelle le site de Ron Paul (RPI), ou tout autre site dédié à la même cause, figure sur cette liste. Au lieu de cela, vous lirez de banales généralités émanant d’une organisation anonyme. Drudgereport.com, un site très populaire, apparaît même sur cette liste. Les sites visés, qui recouvrent toute la gamme des idées politiques, ont en commun leur indépendance par rapport aux médias traditionnels.
On peut voir dans l’article de Timberg une nouvelle tentative des grands médias pour dédouaner de leurs responsabilités dans l’échec des démocrates aux élections présidentielles : Hillary Clinton, la campagne qu’elle a menée, et le rôle actif du DNC (Comité Démocrate National) dans le sabordage de la candidature de Bernie Sanders aux primaires du parti démocrate.
On peut aussi y voir une nouvelle étape dans l’effort des grands médias de dissuader les gens de rechercher des sources d’informations alternatives, en présentant ces sources comme traîtres, ou quasi-traîtres.
Dans le même temps, l’article peut être considéré comme jouant un rôle dans la poussée en cours pour accroître les tensions entre les Etats Unis et la Russie – une situation qui profite à certains, notamment aux personnes impliquées dans le complexe militaro-industriel qui ont tout à gagner de la montée en puissance des activités de « Sécurité Nationale » en Amérique et à l’étranger. Ce n’est pas la première fois que Ron Paul et son Institut sont accusés de positions pro-russes ou anti-américaines, des accusations qui ont même été reprises par des personnes qui se disent libertaires.
Il faut s’attendre à la poursuite de telles attaques. Elles visent à discréditer Ron Paul et son institut et à détourner le public des informations qu’il délivre quotidiennement dans le cadre de la mission qu’il s’est donnée « de continuer à lutter pour une politique étrangère pacifique et la défense des libertés civiques sur le plan national ». Face à ces objectifs de paix et de liberté d’intérêt universel, se dressent de puissants intérêts particuliers. D’où l’augmentation prévisible des attaques portées contre l’Institut de Ron Paul, dont l’audience ne cesse de croître, grâce au travail d’éducation qu’il accomplit.
Traduit par Sylvie Jolivet pour Arrêt sur Info
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- Source : The Duran (Etats-Unis)