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Crash d’un avion à Malte : des espions français éliminés ? (Vidéo)

Auteur : Jean Guisnel | Editeur : Walt | Jeudi, 27 Oct. 2016 - 19h37


L’équipage de l’avion loué par la Défense française qui s’est écrasé à Malte était composé, selon nos sources, de membres actuels et anciens de la DGSE.

Que sait-on sur l'accident de Malte ?

Une enquête a été ouverte sur le crash, lundi matin à Malte, d'un avion de reconnaissance appartenant à la société CEA Aviation et loué à la Défense française. Les causes de l'accident, qui a été filmé, paraissent à première vue techniques, dès lors que l'avion est parti en vrille en bout de piste sans flamme ni explosion apparente. Pour autant, des sources militaires françaises indiquent que le contexte opérationnel incite à la circonspection, dès lors que l'appareil décollait pour une mission au-dessus de la Libye.

Qui sont les victimes ?

Selon nos informations, les cinq victimes travaillaient toutes pour la DGSE. Les deux pilotes seraient, selon nos sources, de jeunes retraités du Groupe aérien mixte 56 (GAM 56), basé à Évreux. Le GAM 56 est l'unité aérienne de la DGSE, appartenant au service Action. Il est courant dans ces activités de renseignement « privé » que des membres du personnel soient recrutés au sein même des services spéciaux. Ils ont de ce fait toute la confiance de l'État français pour la conduite de missions secrètes, tout en étant salariés par une compagnie privée, étrangère de surcroît. Les trois techniciens installés à l'arrière de l'avion appartenaient directement à la DGSE selon nos informations et travaillaient au profit de la direction technique. Il est de ce fait possible, sous réserve de confirmation, que la DGSE ait perdu huit hommes en un peu plus de trois mois, après le décès de trois de ses personnels en Libye, en juillet dernier.

Pourquoi la Défense communique-t-elle a minima ?

Dans un communiqué de quelques lignes envoyé à la seule Agence France-Presse par son cabinet, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a évoqué la mort de trois personnes appartenant à la Défense, et de deux civils. La tradition militaire républicaine exige le secret sur les opérations de la DGSE, y compris sur leurs morts. Leurs identités ne sont pas divulguées, les conditions de leur mort non plus. Le fracas récent de cette de règle de fer par le président de la République, qui s'est vanté auprès des deux auteurs de Un président ne devrait pas dire ça d'avoir ordonné de tuer un certain nombre de personnes, « quatre au moins », a provoqué un séisme dans les services secrets et dans les armées. Jean-Yves Le Drian ne sera pas celui qui encourra un reproche en ce sens.

Depuis quand la France conduit-elle des missions au-dessus de la Libye ?

À l'occasion d'une escapade de François Hollande sur le Charles-de-Gaulle en décembre 2015, le dossier de presse remis par l'Élysée aux journalistes qui l'accompagnaient précisait que la flottille du porte-avions avait « conduit une première phase d'opération les 20 et 21 novembre en Libye (deux missions ISR dans les régions de Syrte et Tobrouk) ». Ces missions n'ont pas cessé depuis, conduites notamment par les appareils de CAE Aviation.

Quid de la société CAE Aviation ?

Cette entreprise, basée au Luxembourg, est présidée par un passionné d'aviation, Bernard Zeller. Elle fournit à la Défense française une flotte d'une petite dizaine d'avions loués en fonction des besoins opérationnels. Cette flotte est composée de Fairchid SA227 Merlin IV utilisés par la DGSE et de Beechcraft 350 Super King Air utilisés par la direction du renseignement militaire. Selon les missions, l'avion peut emporter une variété de capteurs techniques, qui permettent soit des missions de guerre électronique (interception de communications), soit la prise de vues. Ces avions vulnérables volent dans des « milieux permissifs », à savoir dans les zones où un avion de combat – qui peut également conduire une partie de ces missions - n'est pas nécessaire.

Pourquoi les armées ne possèdent pas de tels appareils ?

Les besoins en renseignement technique sont immenses et les armées françaises, pas davantage que la DGSE, n'ont pas les moyens de se payer ce type d'avions. Seules deux acquisitions d'avions ISR, non encore effectives, sont prévues dans l'actuelle loi de programmation militaire. Le statut de CAE Aviation, basée au Luxembourg, immatriculant ses avions aux États-Unis, avant de les louer aux armées françaises, est extrêmement curieux, s'agissant de missions aussi périlleuses engageant la souveraineté de l'État français. Selon des acteurs du petit monde des ESSD (Entreprises de services de sécurité et de défense), ces acrobaties pourraient s'expliquer par la volonté d'échapper aux règles trop normatives des autorités techniques françaises. On n'est qu'au début de l'affaire…


- Source : Le Point

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