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Lundi, 23 Déc. 2024

La CIA déclenche une attaque sous faux drapeau en Macédoine pour contrer le projet gazier russo-grec

Auteur : Yann de Kerguezec | Editeur : Walt | Lundi, 11 Mai 2015 - 20h47

Alors que la Russie vient de nouer un partenariat énergétique stratégique avec la Turquie et la Grèce pour un gazoduc commun devant rejoindre la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Italie. La CIA a réagi en déclenchant une agitation islamo-nationaliste albanaise depuis le Kosovo en Macédoine. Un exemple caricatural de l’alliance stratégique islamo-atlantiste en Europe.

Alternative au projet South Stream

De la même façon que la Russie achemine son gaz en Allemagne via le gazoduc “North Stream” (“Courant Nord”), Moscou entend garantir son partenariat avec l’Union Européenne en développant un projet analogue pour l’Europe méridionale et centrale, “South Stream” (“Courant Sud”) tout en contournant l’Ukraine.

Les USA, soucieux de briser une alliance stratégique euro-russe afin de s’assurer de la domination mondiale au détriment des Européens et des Russes, tentent en effet de créer un “cordon sanitaire” tourné contre Moscou partant des états baltes jusqu’à la Mer Noire, Ukraine incluse. D’où le coup d’état mené à Kiev par la CIA dans ce pays en février 2014.

Suite à cet événement, Washington a obtenu l’abandon du soutien bulgare au projet “South Stream” qui devait voir le jour :

Vladimir Poutine, actant de la soumission de la Bulgarie aux USA, annonçait formellement, début décembre 2014, l’abandon du projet “South Stream” (source) :

“Comme nous n’avons toujours pas reçu la permission de la Bulgarie, nous pensons que dans la situation actuelle la Russie ne peut pas poursuivre la réalisation de ce projet”.

Accord russo-turco-grec

La Turquie ambitionnait de faire transiter du gaz d’Asie Centrale et d’Orient –  en concertation avec les USA – sur son territoire vers l’Europe dans le cadre du projet de gazoduc “Nabucco”. Ce concurrent direct au projet “South Stream” a été progressivement abandonné et Moscou vient d’offrir à Ankara une alternative : le “Turkish Stream”.

Ce gazoduc permettra de livrer, dès 2016, la Turquie en gaz à un prix revu à la baisse par Gazprom (source). Avec l’arrivée d’Alexis Tsipras au pouvoir à Athènes, le nouveau gouvernement grec est à la recherche de toutes les opportunités économiques possibles.

Moscou a profité de ce changement politique pour proposer aux Grecs l’extension du projet turco-russe à la Grèce. Ce qu’a rapidement accepté le gouvernement d’extrême-gauche. Cet accord entre la Russie et la Grèce avait été salué par l’Allemagne, Berlin s’opposant de plus en plus fermement à l’ingérence américaine dans les affaires euro-russes (source).

La Macédoine en ligne de mire de la CIA

Avec la création de ce “Turkish Stream”, la Russie dispose d’une alternative au South Stream pour l’acheminement de son gaz vers l’Italie, la Serbie et la Hongrie. Aussi, les efforts américains en Ukraine et en Bulgarie pour couper l’accès du gaz russe au marché européen sont-ils sérieusement menacés d’échec.

Cette perspective d’un accord entre la Grèce et la Russie fait littéralement paniquer Washington qui a envoyé il y a deux jours un émissaire à Athènes pour exiger de la Grèce qu’elle abandonne son partenariat avec Moscou (source). Le ministre de l’Energie grec a redit la volonté de la Grèce de maintenir son projet de participation au projet russe.

Mais pour réaliser le “Balkans Stream”, alternative au “South Stream”, il faut que la Russie puisse faire transiter le gazoduc conjoint par la Macédoine.

Agitation albano-islamiste fomentée par la CIA

La CIA a donc décidé d’agiter ses fidèles vassaux de la mafia albanaise. Ainsi, une attaque menée depuis le Kosovo, un non-état où est située une des plus grandes bases américaines en Europe (Camp Bondsteel), a frappé le territoire macédonien au non d’un séparatisme albanais sur les frontières de l’actuelle Macédoine. Après avoir tué 22 personnes, les assaillants se sont ensuite repliés vers leur base arrière, protégés par les forces de l’OTAN.

Le but de la manoeuvre est clair : faire échec à l’alternative d’acheminement de gaz russe en Europe en menaçant de guerre indirectes les autorités macédoniennes susceptibles de rejoindre l’accord entre Russes, Grecs et Turcs.

En guise de hors d’oeuvre, les Macédoniens ont vu une résurgence récente de l’action des musulmans albanais sur leur territoire. D’abord une action contre 4 policiers s’était déroulée fin avril (source).

Le but est bien sûr de mener une guerre non-conventionnelle identique à celle menée en Syrie par les USA et leurs vassaux,  en agitant leurs alliés musulmans locaux.

Dans le même temps, des provocations multiples de la part des ultranationalistes musulmans d’Albanie ont visé la Serbie, comme l’annonce faite en avril d’une annexion “inéluctable” du Kosovo par Tirana (source). Une façon indirecte pour Washington de faire chanter Belgrade, au cas où le gouvernement serbe accepterait de faire transiter le gaz russe vers l’Europe centrale, Hongrie et Autriche notamment.

Révolution colorée en Macédoine

En parallèle, l’OTAN et les USA pourraient tenter de créer une crise politique visant à mettre au pouvoir un gouvernement fantoche, sur le modèle ukrainien, afin de contrecarrer le projet russe établi en concertation avec les Serbes, les Grecs et les Hongrois.


- Source : Yann de Kerguezec

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